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Je ne voulais pas parler de l’ « événement » Mitterrand (je ne sais quel mot employer), ne serait-ce qu’en raison de la disproportion entre la place qui lui est faite dans les médias au regard du minuscule strapontin accordé à l’affaire Jean Sarkozy.

Je subis donc stoïquement débats et confessions, ou plutôt leur écho à la radio ou dans la presse : il m’apparaît que la vraie question, pratiquement la seule, n’est jamais posée : qui a nommé Mitterrand ministre de la culture ?

Frédéric Mitterand s’est rendu à TF1 pour s’expliquer. Ce n’était pas à lui de le faire, mais, au choix, à Nicolas Sarkozy ou à François Fillon.

Nicolas Sarkozy est, cela ne fait de doute pour personne, à l’origine du choix de ce Ministre. J’ose penser qu’il y a bien dans les rangs pléthoriques du personnel de cabinet, des attachés, des détachés, des chargés de mission, une ou deux personnes à l’Elysée (même chose à Matignon) capables de lire un livre. J’ose également penser que compte-rendu a été fait des écrits de Frédéric Mitterrand et des notes des renseignements généraux à son sujet avant la nomination à celui qui en a décidé. Celui-là devait venir expliquer son choix, et bien sûr l’assumer, devant les téléspectateurs de TF1, que l’on confond d’ailleurs trop souvent avec les Français.

Frédéric Mitterrand a exprimé « qu’il avait le soutien de Nicolas Sarkozy ». C’est une formulation inadéquate. C’est Nicolas Sarkozy lui-même qui aurait du exprimer simplement, naturellement, courageusement qu’il avait fait le choix de ce Ministre et qu’il l’assumait pleinement ce qui est le minimum exigible d’un chef, a fortiori d’un chef de l’Etat. Je pense même qu’il aurait été compris, sinon de tous, de beaucoup.

On pouvait imaginer aussi que ce soit Fillon qui soit présent à la barre : dans notre République, il est d’usage -et cet usage est constitutionnel- que ce soit le Premier Ministre qui choisisse les Ministres. Personne n’aurait été dupe, notre République a de ce point de vue bien péché depuis deux ans, mais on aurait au moins pensé que Fillon avait du courage et que ce courage l’amenait à soutenir l’illusion qu’il était un Premier Ministre de plein exercice.

Au lieu de cela qu’entendons-nous, matin, midi, soir et au milieu de la nuit ? Deux questions : Fréderic Mitterrand est-il bien un garçon convenable ? Les socialistes ont-ils eu raison ou tort de mettre en cause ses écrits ?

Les questions sont de maigre intérêt au regard de celle que je pose en titre de ce billet. Mais elles ont un double avantage : étendre un voile d’opprobre sur un nom emblématique de la gauche contemporaine, diriger les critiques vers le PS et souligner les voix discordantes au sein de ce parti.

L’affaire, l’affaire authentique, Jean Sarkozy, n’a pas ces avantages. Les socialistes dans les Hauts de Seine sont aussi rares que l’angélique de l’estuaire dans les hauts de Garonne et, comme elle, ils auront grand mal à s’y réimplanter et à avoir jamais accès aux « affaires » (à tous les sens du terme). Le nom comme le territoire, comme les intérêts, sont ump pure malt et y toucher est devenu bien difficile.

Ceci explique cela. Une fois encore.

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