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L’émission d’hier (« les infiltrés », France 2) ne m’a pas laissée tranquille. Nous savons qu’il y a des extrémistes dans toutes les religions et le moment n’est pas de discuter de la proportion dans chacune. Il est dans, tous les cas, douloureux même à ceux qui ne croient pas, d’entendre mêlés un discours de foi et un discours de haine.

J’ai été frappée hier d’un point, peut-être pas si secondaire : à l’exception d’une conversation de parents d’élèves, les femmes n’apparaissaient pas dans ce document. Moins sensibles à l’extrémisme, à cette sorte d’activisme guerrier, ce que je crois, mais n’excluons pas tout à fait que, là-aussi, leur rôle soit considéré comme mieux approprié à la maison et qu’elles puissent influencer ce discours de haine qu’on a écouté dans la bouche de très jeunes enfants qui sans doute reproduisaient ce qu’ils avaient entendu.

Non moins dérangeant, le fait que ces propos aient été tenus dans une école. Une école hors contrat mais implantée dans notre territoire et dont la République ne peut être absente. Je vais aujourd’hui me renseigner plus précisément sur le sujet et demander – si ce n’est la cas – au gouvernement qu’une inspection régulière par des inspectrices de l’Education puisse avoir lieu dans ces écoles hors contrat.

Les traditionalistes en eux-mêmes ne représentent pas pour moi une difficulté. La liturgie latine, enrichie pendant des siècles de chants et de musique, est belle et je comprends qu’elle puisse constituer pour certains une voie d’accès au sacré. Les modalités de leur réintégration dans l’Eglise mérite interrogation. En particulier, est-il souhaitable de consacrer une Eglise à cette liturgie ? Ne vaudrait-il pas mieux que des célébrations selon le rite latin puissent avoir lieu à l’occasion dans l’une ou l’autre église ?

Alors conseillère municipale, j’ai partagé avec Gilles Savary une réelle indignation à l’occasion de la dévolution de l’Eglise Saint Eloi aux traditionalistes, alors excommuniés. Et ceci pour deux raisons :
– la Municipalité nous a présenté une délibération ou, sciemment, les mots « association culturelle » étaient utilisés à la place d’ « association cultuelle ». Il y avait clairement volonté de cacher et cela seul méritait notre opposition.
– l’église Saint Eloi n’était pas désaffectée (officiellement rendue à un usage laÏc), ce que le Préfet d’alors n’a pas voulu dans un premier temps attester. L’évêque de Bordeaux était d’ailleurs opposé à ce transfert.

Le problème n’est plus exactement le même. La coïncidence de lieu entre les salles de réunion du groupuscule Dies Irae et l’église Saint Eloi (elles se situent dans les caves de l’église et appartiennent donc à L’Etat) ne peut être tolérée. Si les faits et les propos relatés sont dûment confirmés, ils relèvent d’une action judiciaire et je vais interroger le procureur sur les suites à donner à cette question.

Une leçon en tout cas pour nous : la souffrance, la déshérence, les comportements pathologiques, les agissements condamnables prennent bien des masques et sont souvent à notre porte. « La maison brûle et, trop souvent, nous regardons ailleurs ».

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