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Le procès Chirac comme la guerre de Troie n’aura pas lieu : sans accusé, sans témoins, le voilà passé par pertes et profits dans l’opération d’auto-blanchiment tous azimuths de l’ump.

Il y a quelques mois, où il me restait sinon l’envie d’en rire, le courage d’en sourire, j’aurais loué les qualités de stratège du Président de la République ; les ficelles sont aujourd’hui tellement grosses et elles tirent tant de casseroles que c’est maintenant un mélange de dégoût et d’épuisement qui l’emporte.

Le voyage en Libye perd une grande partie de sa signification internationale à n’être d’abord qu’une opération de camouflage dont la date a été choisie pour relativiser et obscurcir le premier débat de nos Primaires et pour servir de mot d’excuse au témoignage de Juppé au procès Chirac.

Le premier des deux coups de cette pierre est presque véniel au regard du second. C’est à ce point dans les habitudes sarkoziennes d’agiter des chiffons rouges pour cacher les arrière-cuisines de sa politique que nous en sommes arrivés à ne même plus le dénoncer. Les médias font désormais la part des choses et les chiffons n’y occupent plus, le plus souvent, que la place qu’ils méritent.

Le second est assez terrible et humiliant. Le Conseil des MInistres avait autorisé la comparution de Juppé au procès, tout le monde en connaissait la date. Qui peut croire que le voyage en Libye ne pouvait avoir lieu ni la veille ni le lendemain ? Qui peut admettre que le courage de nos armées dispense aujourd’hui Alain Juppé d’en avoir ? Qui peut n’être pas humilié que le Numéro 2 du gouvernement se fasse faire un mot d’excuse le jour de la composition comme un vulgaire mauvais élève ?

Dans la gravité de la situation de notre pays, je place pour ma part le caractère et le courage en tête des qualités exigibles d’un homme d’Etat. Toutes les autres ne sont que des outils.

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