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Parmi mes plaisirs d’été, l’un qui n’est pas si innocent : apporter par grands sacs les journaux que je n’ai pas pu lire pendant l’année, et les lire ici, aux hasards des sacs, sans regarder la date, que l’on devine d’ailleurs assez vite.

Quelle malignité à cela ? Modeste mais pas moins gourmande. Découvrir a posteriori les déclarations de l’un ou de l’autre, que les faits ont démentis, voir la rivière couler et emporter tant de cadavres qui ne sont pas même des ennemis, entendre l’actualité dévorer ses héros et les oublier en trois jours, pouvoir trier dans les pages ce qui perdu toute importance et au contraire garder ce qu’on n’aurais sans doute pas aperçu le jour même…

Tout cela donne en plus une grande impression de richesse : les journaux et magazines que je conserve jusqu’à l’été prochain ne sont pas les plus mauvais. L’abondance d’informations, le nombre de dossiers, de vrais reportages permet de mesurer notre chance. Une grande part de ce qu‘écrit la presse passe bien les semaines et les mois et me procure chaque année une grande encyclopédie du temps juste passé dont malheureusement j’oublierai beaucoup.

Il y a aussi les petites perles qui ne sont pas moins goûteuses après quelques mois. Un dossier « décryptages » du Monde, en date du 14 mai, était consacré à la Chancelière Angela Merkel. Celle qu’on appelle souvent, et sans doute à raison « la femme la plus puissante du monde ». Et au passage aussi la plus populaire des chefs d’Etat Européens.

Féministe à sa façon, Angela Merkel a ce mot « Je ne suis pas vaniteuse, je sais utiliser la vanité des hommes ». Le petit Nicolas lui fournit sans doute ample matière, mais au moins est-il prévenu.

Très belle, très nordique, la simplicité de son mode de vie. Avec son mari qui ne porte pas son nom et déteste la vie publique, elle habite toujours dans l’appartement que tous les deux occupaient avant d’être élue. « Au quatrième étage d’un petit immeuble gris, qui en compte cinq, vaguement gardé par deux policiers qui discutent le coup sur le trottoir et au bas duquel se trouve une banale taverne ouverte à tout vent’. Pour qui a vu la débauche de policiers entourer l’hôpital militaire lors de l’historique bilan de santé de notre Président cet été, quelle leçon ! Le terrorisme a bon dos en France pour cacher la peur constitutionnelle, irrationnelle d’un Chef de l’Etat, moins en vue pourtant, moins pesant dans l’équilibre du monde, que sa tranquille consoeur d’outre-Rhin.

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