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Dimanche tout entier engagé dans des objectifs d’aménagements, pour lesquels je me suis fixée la « deadline » de l’arrivé du père Noël. Non que je crois au père Noël, non que j’ai prévu pour l’accueillir la moindre festivité autre que très modeste, mais je crois par contre en la vertu énergisante d’une date limite et d’objectifs qu’on s’est fixés soi- même. Les week-ends se reduisant le plus souvent aux dimanches après-midi, je sors de celui-là fourbue, rompue comme un vieux cheval, mais satisfaite de voir mes objectifs approcher du domaine du possible.

Samedi, c’est à dire hier, était tout en contre-point, occupé du matin jusqu’au soir des obligations de la Démocratie, de la République et des pré-festivités de fin d’année, trois devoirs qui, réunis ensemble, ne sont ni pécadille, ni faribole.

Le point culminant du Samedi a été sans conteste la cérémonie d’accueil des « Nouveaux Français » au Grand Théâtre, sous la présidence conjointe du Préfet de région, Dominique Schmitt, et du Maire de Bordeaux, Alain Juppé, pour les distraits qui, n’ayant jamais lu Sud Ouest, ne le sauraient pas.

Les « Nouveaux Français » ne sont aucunement un nouveau parti politique, pas davantage un nouveau courant du Parti Socialiste (on le devine aux deux noms des co-présidents), pas non plus une nouvelle mouvance de l’ump.

Encore que… Encore que certains pourraient douter de la réalité de la troisième hypothèse au vu du déroulé de la cérémonie. Que je vous dise quand même ce que sont les « Nouveaux Français » : ce sont les étrangers ayant acquis au cours de cette année la nationalité française. Ils sont 350 à Bordeaux, ce dont je me réjouis, mais ce qui n’est électoralement pas négligeable comme se l’est dit avec sagacité le Maire de Bordeaux.

Donc… cérémonie d’accueil au Grand Théâtre, qu’on appelle maintenant « Opéra » , mais qui avait pour la circonstance gardé son nom de tradition. Musique, Marseillaise, discours du Maire et du Préfet, qui je le rappelle co-présidaient la cérémonie.

Deux des trois députés de Bordeaux étaient présents, je devais excuser le 3ème et parler en son nom. Pour les lecteurs, nombreux, qui sont eux-mêmes étrangers au microcosme politique bordelais, je rappelle que notre Métropole aquitaine s’ennorgueillit d’avoir une députée PS (ma pomme) que je nomme en premier car elle représente plus de la moitié des Bordelais, un morceau de députée ump (ma collège Chantal Bourragué pour les quartiers nord et nord ouest) et mon non moins éminent collègue vert Noël Mamère pour les quartiers sud. Bordeaux, vous dites-vous, en lisant le détail de cette représentation, est un havre de démocratie, où chacun peut s’exprimer selon les principes et les usages de la République.

Sauf que…

Sauf que, ce jour-là, pourtant empreint d’exemplarité (film édifiant, Marseillaise, discours ronflants sur ces deux soeurs indissolubles, la République et la Démocratie..), l’une et l’autre ont été légérement prises en défaut. Je dis « légérement » parce qu’une forte dose de distanciation et de sens de l’humour est indispensable à la survie du Bordelais moyen comme du Bordelais élu.

Le Préfet étant présent ès qualités, nous étions de facto dans une cérémonie relevant des règles et des principes républicains. L’un d’eux veut que les Députés s’expriment et cet accueil au sein de notre nationalité l’imposait particulièrement. Cette expression aurait en effet permis de montrer à nos Nouveaux Français la belle harmonie du fonctionnement de nos institutions.

Pas de chance, le Maire de Bordeaux, fidèle à sa vision d’une ville ump, une et indivisible, comme est aujourd’hui l’Etat, confisqué par un Parti et un seul, un chef et un seul, à la ville comme à la scène, à Bordeaux comme à Paris, ne l’a pas entendu ainsi.

Et la parole, malgré ma demande au Préfet Schmitt, n’a pas été donnée aux députés bordelais.

Les règles de la République ne sont pas des garde-chiourmes acariâtres ou des frivolités protocolaires : elles sont les garants de notre liberté. Mes travaux du dimanche ne sont rien comparés avec ceux qu’il nous faut aujourd’hui mettre en oeuvre pour la protéger.

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