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Le texte de ma question au Premier Ministre, lors de la séance de ce jour des questions d’actualité à l’Assemblée:

« Hier, à Bordeaux, le Président de la République s’est porté, comme déjà en 2007, en premier combattant de la fraude sociale comme s’il avait le monopole de la condamnation de la fraude, que nous étendons au contraire à tous les fraudeurs et d’abord à ceux qui grèvent le plus lourdement le budget de l’Etat.

Trois milliards d’euros estimés pour la fraude aux prestations sociales. Trois de trop, c’est vrai, mais faut-il pour autant, pour une minorité de petits fraudeurs, désigner à la vindicte des Français les 99% qui perçoivent légitimement des prestations sociales ?

6 à 12 milliards, 4 fois plus, pour le travail dissimulé. Qu’en a t-il dit ? Rien. Qu’a t-il fait ? Rien. A-t-on décidé d’intensifier les contrôles, au lieu grâce à la RGPP de diminuer le nombre des contrôleurs ? Avons-nous eu connaissance hier d’une seule mesure contre ces entreprises voyous qui ont participé aux travaux de voirie à Bordeaux ?

Non, une fois encore , comme l’a dit La Fontaine, le coupable n’est pas le loup mais l’agneau qui a tondu l’herbe de la largeur de sa langue, le bénéficiaire de CMU qui a consulté une fois de trop son médecin.

20 à 40 millions d’euros, dix fois plus, pour l’évasion fiscale des plus riches, contre laquelle aucun moyen n’est donné à l’administration fiscale alors que ce même Président avait déclaré la guerre aux paradis fiscaux. De cette guerre-là il n’a pas été question, aucune arme ne lui a été donnée.

Voler les Français, les trahir, mais n’est-ce pas faire subir au budget de la France cette hémorragie sans aucune compensation ni bénéfice qu’est l’évasion fiscale ?

Non, hier à Bordeaux, le Président et son Ministre-Maire n’ont pas engagé la lutte contre la fraude, ils ont en réalité ouvert la campagne présidentielle sur une thématique uniquement destinée à diviser les Français et à opposer ceux qui n’ont pas grand-chose à ceux qui n’ont rien du tout. »

NB. Les chiffres évoqués sont issus du rapport de la Cour des Comptes.

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