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Transports en commun : tarification solidaire pour les demandeurs d’asile

A la veille d’un Conseil de Métropole où sera présentée l’évolution des tarifs du réseau Transports Bordeaux métropole, Alain Juppé m’annonce qu’il fait droit de ma requête d’une modification du processus d’instruction  des demandeurs d’asile afin de leur permettre de bénéficier d’un droit à la gratuité dans les transports en commun sur présentation de la première attestation de demande d’asile. Ainsi un vote sera proposé au Conseil de Métropole du 24 juin prochain.

Je me félicite de cette décision qui offrira la gratuité à tous les demandeurs d’asile, souvent dans une situation de grande précarité, engageant une démarche de régularisation sur le territoire à compter du 1er septembre prochain, leur permettant pendant une année de faciliter leurs démarches sur le territoire.

Lire les Courriers ici.

CM du 2/05/2016 : Parking du marché des Capucins, la loi une nouvelle fois détournée

Eléments d’intervention de Michèle DELAUNAY lors du Conseil Municipal du 2 mai 2016.

La délibération initiale portait sur l’augmentation des tarifs des droits de place du marché et des parcs de stationnement. Elle a été retirée de l’ordre du jour puis réintégrée pour ne reprendre que la modification des tarifs du parking.

 

Un an de retard

Alors que la tarification au quart d’heure devait être, conformément à la loi Consommation du 17 mars 2014, appliquée au 1er juillet dernier, les usagers de la plupart des parcs de stationnement bordelais en ont bénéficié avec six mois de retard, à compter du 1er janvier 2016.

Pour le parking des Capucins, il faudra encore attendre un avenant au traité de concession qui devra intervenir, comme cela est précisé dans la délibération, « d’ici la fin de l’année ». Nous en sommes déjà à 10 mois de retard ce qui met donc la Ville de Bordeaux, qui a gardé la gestion du parking malgré une perception des revenus par la Métropole depuis janvier 2016, hors la loi.

Concernant ce parking, situé à l’étage d’un des marchés les plus dynamiques et fréquentés de Bordeaux, rappelons que jusqu’en juillet 2014, la 1ère demi-heure était gratuite, ce qui était très apprécié des clients et des commerçants.

Jusqu’en 2005, c’était même 1 heure gratuite.

 

Une augmentation permanente et conséquente des tarifs

Aujourd’hui, la première heure est facturée 1,80 euros et la deuxième 3,40 euros.

Une fois la nouvelle tarification en vigueur, avec ces mêmes 1,80 euros, nous ne pourrons plus stationner qu’une demi-heure, l’heure étant quand à elle facturée 2 euros. Pour rappel, l’heure était de 1,35 euros en 2014 (+48 % en 2 ans).

Lorsque l’on regarde dans le détail, on voit combien la loi a été détournée. Ainsi, se garer 1 heure coûte 2 euros mais 1h15 : 3,40 euros (+ 70%).

Ce quart d’heure coûte ainsi 1,40 euros pour venir s’aligner sur le tarif de l’ancienne tranche et cela, au détriment total de ce qui a fait l’esprit de la loi.

Ainsi, la grille de tarification au ¼ d’heure proposée aujourd’hui contraint les usagers à une augmentation sensible des tarifs des tranches de 1h et 2h (respectivement +11% et +12%) là où les autres tranches horaires restent stables. Ces temps correspondent bien évidemment au temps habituellement nécessaires pour faire ses achats au marché.

  

Des tarifs pénalisants pour l’activité commerciale

Force est donc de constater que ces augmentations sur les tranches horaires les plus faibles (entre 0 et 2h), vont impacter directement les consommateurs du marché des Capucins et ainsi les commerçants.

J’ai récemment rencontré nombre de commerçants de ce marché. Si la plupart ont salué le dynamisme du marché le samedi et le dimanche, tant grâce aux habitués Bordelais que grâce aux touristes relativement aisés, ils reconnaissant qu’au cours des dix dernières années la situation a évolué défavorablement. Tous signalent le caractère très pénalisant tant pour eux-mêmes que pour les chalands des solutions de parking et de stationnement.

Autre point négatif : le week-end, durant les heures de marché, l’espace de stationnement du parking (270 places dont abonnés) est complètement saturé. Certains automobilistes peuvent passer jusqu’à une heure à tourner dans le parking avant de trouver une place de stationnement.

Commerçants et chalands plaident par ailleurs pour la création de places d’arrêts minutes ou de ¼ d’heure gratuit en surface pour les courses très rapides et la récupération des commandes.

L’impact est simple : plutôt que de perdre du temps à chercher une place de stationnement qui sera payée au prix fort, les Bordelais préfèrent la facilité des supermarchés plus accessibles.

En comparaison, le centre commercial Mériadeck propose 1h30 de stationnement gratuit !

Cela coûte 3,60 euros aux Capucins !

 

Alors que le marché des Capucins, marché public, est un élément clé de la vie artisanale et commerçante bordelaise, son exploitation est moins facilitée que celle de grandes structures complètement privées… L’enjeu écologique du commerce de proximité et des produits locaux paraît bien peu respecté.

Le retour à une part de tarification gratuite, tel que cela avait été prévu lors de la délégation à la société « les fils de Madame Géraud » serait donc nécessaire a minima pour ranimer la fréquentation du marché en semaine.

 

 

 

Mixité sociale : une déclinaison par quartiers primordiale

Le Conseil de Métropole votait ce matin un point sur les travaux engagés en matière de politique métropolitaine de mixité sociale et l’installation d’une Conférence intercommunale du logement, chapeautée par Jean Touzeau dont l’investissement dans ce domaine est à saluer.

Sur le principe, on ne peut que saluer cette politique qui répond à une véritable nécessité pour notre territoire et devra – au delà des effets d’annonce et des études commanditées – se décliner très concrètement au bénéfice des habitants de la Métropole.

Il existe de réels déséquilibres sociaux entre les communes et la moitié des ménages les plus fragiles économiquement de la Gironde (55 000 ménages sous le seuil de pauvreté) vivent dans la Métropole et sont donc les premiers concernés par cette politique.

Le Gouvernement a présenté en Conseil des Ministres le 13 avril dernier le projet de loi égalité et citoyenneté porté par Emmanuelle Cosse, qui vise à rendre plus équitables entre les territoires les attributions de logements au sein du parc HLM. Le dernier volet de la loi porte sur le renforcement de l’article 55 de la loi SRU (Solidarité et renouvellement urbains) promulguée en novembre 2000.

Il s’agit de renforcer les sanctions à l’égard des communes ne respectant par les objectifs de 20% ou 25%. Leur contingent de logement social sera alors transféré au Préfet avec obligation d’atteindre 30% de logements très abordables dans les 12 mois.

En 2015 sur le territoire 1115 communes étaient déficitaires dont seulement 220 qui ont fait l’objet d’un arrêté préfectoral de carence leur imposant une amende d’un montant moyen de 45 000€ par commune.

J’ai déjà eu l’occasion d’intervenir à plusieurs reprises sur la politique de logements sociaux de la ville centre.

Cette dernière tente de rattraper depuis quelques années, en multipliant les constructions, une politique extrêmement déficitaire en la matière. Sur la période 2008-2015, la ville a ainsi consacré 40% de sa production de logements au logement social mais les efforts auraient du être anticipés quand 70% des ménages bordelais ont des revenus éligibles au logement social.

Aussi, en 10 ans, malgré de nombreuses opérations immobilières, le taux de logements sociaux n’a évolué que de 2 points, 75% des logements construits au cours de cette période étant à destination d’investisseurs privés bénéficiant de dispositifs de défiscalisation puis loués à des Bordelais à des prix ne correspondant pas à leurs revenus.

Si l’on regarde l’évolution du taux de logements sociaux à Bordeaux entre 1995 et 2014 (source Inventaire SRU de la Direction départementale des territoires et de la Mer, Gironde, 2014), on observe une variation très faible : de 14,2% à 16,57%, soit un déficit de 11 484 logements locatifs sociaux (en 2014) pour arriver au 25% (avec 136 199 résidences principales.

L’argument pour justifier ce retard de la croissance du nombre de logements de manière générale dans Bordeaux ne tient pas. En effet, si la part de résidences principales n’avait pas évoluée depuis 2005, la part de logements sociaux serait de 17,68% en 2014 soit une augmentation très limitée.

A l’échelle métropolitaine on atteint 19% en 2015.

Aussi, j’ai alerté les élus sur la dérive d’une politique métropolitaine de mixité sociale ouvrant à une métropolisation du taux de logements sociaux, n’incitant pas Bordeaux à produire plus de logements sociaux en son sein mais en poursuivant la concentration des personnes aux revenus les plus modestes hors de la ville centre.

Cette politique et la Conférence Intercommunale du Logement qui y est liée, doivent donc garder à l’esprit en tout temps les responsabilités légales des communes (taux de 25% pour les communes de plus de 3500 habitants), surtout lorsque le taux de la ville centre est bien loin des objectifs.

Il faut même aller plus loin et développer une appréciation de la mixité sociale à Bordeaux par quartiers, comme cela est fait à Paris pour lutter contre un « permis de ghettoïsation ».

Echanges avec les lycéens de Magendie

Michèle DELAUNAY, comme elle le fait régulièrement, est allée à la rencontre de jeunes lycéens pour échanger avec eux de sujets divers comme notamment la République, la citoyenneté et la santé.

Elle a posé en préambule que l’Education nationale, démocratique, à la portée de tous et la santé publique sont les deux piliers de notre République. Un pays ne peut avoir de politique et d’actions redistributives en faveur de la santé, l’éducation, la solidarité… que s’il dispose de ressources suffisantes.

En terme de santé publique, elle a abordé la question du tabac, de cette addiction, des risques sur la santé et de l’action des lobbies. Elle a rappelé que le tabac est plus addictif que l’héroïne et que l’on devient dépendant dès la 100ème cigarette. Les maladies comportementales (tabac et alcool) sont à l’origine d’un plus grand nombre de décès que la pollution, cette dernière étant bien plus nocive sur les personnes dont les poumons sont altérés par le tabagisme.

Elle a échangé avec les élèves de seconde sur un large éventail de sujets allant de la parité, l’économie mondiale, la surconsommation, les réfugiés, la guerre… et a conclu par cette phrase « soyez des citoyens vigilants et intéressez-vous à la chose publique ! ».

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Suivi et Infogérance par Axeinformatique/Freepixel