m

Sud Ouest, le 8 avril 2008

SAINT-ANDRÉ. Michèle Delaunay propose sa réserve parlementaire à Alain Juppé pour embellir l’hôpital

Michèle Delaunay n’est plus conseillère municipale d’opposition puisqu’elle a choisi de conserver ses mandats de députée et de conseillère générale. Mais elle n’a pas renoncé à se faire entendre sur les dossiers bordelais.

En proposant de mettre sa première réserve parlementaire (30 000 euros) à disposition de la mairie de Bordeaux pour contribuer au ravalement de la façade de l’hôpital Saint-André, elle vient même de trouver un moyen de relier sa carrière de médecin à son travail politique : « J’ai adoré travailler là, mon bureau était proche de la cour qui donne au bâtiment un air de cloître. N’empêche. La façade est restée noire depuis mes débuts d’étudiante en médecine, à une époque où il y avait encore des salles communes. Franchement, ça fait misère. Un ravalement participerait à l’embellissement de la ville et contribuerait au réconfort des malades. Pour un pôle cancérologique, la blancheur a son importance… ».
Sans parler de la place de la République, où le côté le plus remarquable, avec son portique tocsan, est de toute façon inaccessible au public. La façade côté Sainte-Eulalie, par où se fait l’entrée principale, fait en effet grise mine.
Le bâtiment, conçu par Jean Burguet dans les années 1820 n’est sans doute pas un chef-d’œuvre de l’architecture néo-classique mais saleté et pollution ont eu raison de son aspect majestueux initial. « Et puis, c’est toute l’histoire de la médecine bordelaise », ajoute Michèle Delaunay en enfonçant le clou.

Ancien hospice

De loin le site le plus ancien du centre hospitalier universitaire, Saint-André a en effet pris la succession d’un hospice créé dès le XIVe par le chanoine Vital-Carles et où, juste avant la Révolution, 500 malades s’entassaient dans… 250 lits. La chronique locale rapporte que la monumentale façade fut à l’époque la fierté de la ville et que, au début des années 70, son transfert fut envisagé et finalement abandonné sous la pression de la population. L’hôpital a alors connu un plan de rénovation qui l’a mis aux normes de la médecine moderne… sans toucher à la façade. Laquelle ne bénéficie d’ailleurs d’aucune mesure de protection à l’inventaire des Monuments historiques.
« J’avais déjà évoqué le sujet en Conseil municipal, sans être entendue, poursuit Michèle Delaunay. Je sais bien que, comme le Grand Théâtre, Saint-André appartient aux Hôpitaux. J’ai d’ailleurs également écrit au directeur général Alain Hériaud. On pourrait très bien imaginer un montage Ville/Etat pour sauver cette façade ».
La réserve parlementaire est allouée à tout député pour peu que la dépense soit faite dans l’intérêt collectif. Michèle Delaunay entend si bien jouer collectif, justement, qu’elle termine malignement sa lettre à Alain Juppé en le priant de recevoir sa proposition « comme le témoignage de (sa) volonté de contribuer positivement, dans tous les domaines, à l’embellissement et au développement de notre ville ».

Suivi et Infogérance par Axeinformatique/Freepixel