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Nouvelobs.fr, le 3 janvier 2008

Personne ne la connaissait il y a 6 mois. Et pourtant, son nom était sur toutes les lèvres en Juin dernier : Michèle Delaunay, silhouette fragile cachant une combativité hors du commun. Elle s’est offerte le luxe pour son entrée dans l’arène politique nationale, de battre le numéro deux du gouvernement, Alain Juppé. Elue de la 2ème circonscription de Bordeaux, cette cancérologue de 60 ans est active sur le terrain politique local depuis 6 ans. Elle compte bien faire valoir à l’hémicycle son expérience professionnelle dans le domaine de la santé publique et de l’éducation. Retour sur une ascension fulgurante.

Son entrée en politique ne remonte qu’aux municipales 2001, date à laquelle elle s’est engagée, contre Alain Juppé déjà, aux côtés de la tête de liste PS Gilles Savary. Son engagement politique – elle le reconnaît volontiers – est à chercher dans son passé familial. Son père Gabriel Delaunay fut Président du Comité Départemental de Libération, préfet de la Gironde et préfet de la Région Aquitaine de 1958 à 1972. C’est de lui que vient cette envie de faire de la politique que la jeune Michèle a toujours « gardé dans un coin de la tête ».

De l’hôpital à l’hémicycle

Dans l’opposition municipale et encartée au PS depuis 2001, la chef du service dermatologie cancérologie du CHU de Bordeaux engage son deuxième combat politique en 2004, en se présentant aux cantonales face à la conseillère sortante UMP Chantal Bourragué. Et elle gagne, ramenant à gauche un bastion de la droite depuis 45 ans. , En novembre de la même année, la nouvelle conseillère générale du 2ème canton de Bordeaux manque de 566 voix la victoire aux législatives partielles contre Hugues Martin. Mais, signant le meilleur résultat de la gauche depuis la Libération, la voilà définitivement bien implantée dans le centre de Bordeaux, cette fameuse deuxième circonscription longtemps réservée au maire pour lui assurer un siège facile à l’Assemblée.

Mais le meilleur reste à venir. Réélue conseillère municipale en 2006 sur la liste de Jacques Respaud, elle est investie en 2007 dans la fameuse « circonscription du maire » contre Alain Juppé. Elle le bat le 17 juin cde 670 voix, remportant ainsi une circonscription à droite depuis 60 ans, et entraînant ainsi indirectement la démission du numéro deux du gouvernement. Cette triple victoire contre le candidat, le maire de Bordeaux et le Ministre de l’Ecologie vient ponctuer une belle campagne, dont l’un des temps forts fut sans aucun doute la venue de Ségolène Royal entre les deux tours. « Un vrai moment de bonheur » pour la future députée.

Une Bordelaise engagée

Michèle Delaunay, décrite par ses pairs comme quelqu’un de déterminé et de conviction, soutient évidemment de toutes ses forces la liste d’Alain Rousset. Elle garde un pied à Bordeaux, où elle est déléguée à la « santé et à la qualité de vie » et présidente de la commission « personnes âgées, handicap, actions de santé » au Conseil général de la Gironde. Mais c’est surtout à l’Assemblée que Michèle Delaunay va livrer ses prochains combats contre les propositions qu’elle juge « injustes » de Nicolas Sarkozy, notamment en terme de santé et d’éducation.

En dehors de la politique, cette femme mariée et sans enfant tien notamment un blog (elle  a même signé, entre autres, un livre sur la blogosphère). Elle s’occupe d’une association dont elle est présidente, « FéminiCité », qui s’engage sur les enjeux sociaux requérant l’expertise des femmes. Elle est également férue de littérature et tient une rubrique littéraire dans « la République des Pyrénées ».

Suivi et Infogérance par Axeinformatique/Freepixel