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L’invitée du blog est aujourd’hui Naïma Charai, conseillère régionale Elle s’exprime sur les discriminations, domaine où elle est engagée, auprès d’Alain Rousset

Merci à tous de participer à ce blog, non seulement par vos commentaires, mais sous la forme de cette « carte blanche » , consacrée à un sujet de votre choix un sujet de votre choix. Texte à envoyer à l’adresse du webmaster, ou directement à michele.delaunay2@wanadoo.fr

L’EGALITE REPUBLICAINE

Le constat est simple et cruel. Notre société exclut du monde du travail, de la formation, du logement, de la mobilité sociale et géographique les citoyens, non pas pour ce qu’ils font mais pour ce qu’ils sont.

On le sait, vous me direz ! Le Haut Conseil à l’Intégration dans son rapport de 1993 le soulignait déjà pour l’accès à l’emploi « le fait nouveau majeur et l’accroissement du taux de chômage de la population étrangère active qui a été multiplié par 4 entre le recensement de 1975 et celui de 1990. Alors que le taux de chômage des personnes actives de nationalité française a été multiplié par 2,7. Ces difficultés, dit le HCI, s’étendent au-delà des critères juridiques de la nationalité des enfants issus de l’immigration qui possèdent la nationalité française ».

Autre constat, la catégorisation, l’assignation, la définition de certains de nos concitoyens en personnes issues de l’immigration, français de 2ème, 3ème, 4ème génération renvoient à une manière d’exclure de l’appartenance nationale. Mis en opposition avec ceux qui constituent le véritable peuple national.

A partir du moment où il y a cette distinction, cela signifie qu’il y a une hiérarchisation dans le principe même de la nationalité donc de la citoyenneté.

Ces dysfonctionnements du modèle républicain sont lointains et profonds mais peuvent être résumés en une idée simple, c’est que certains citoyens ont moins de chance que d’autres à s’insérer durablement dans la société.

Les discriminations, la ségrégation spatiale, la relégation sociale et professionnelle génèrent inévitablement des frustrations de plus en plus intenses qui se concrétisent soit par des actes de violence ou du vandalisme endogène.

Nous devons prendre conscience qu’une jeunesse qui s’auto mutile et qui dégrade son environnement est une jeunesse désespérée qui ne croit plus au pouvoir du politique pour changer leur vie.

On ne peut plus attendre ou demander à des personnes qui n’ont plus de perspective d’avenir de continuer à jouer le jeu, il arrive un moment où le vernis craque.

Alors comment faire société si tout dans les faits dément la réalité du lien social fondé sur la justice et l’égalité ?

Axer une politique sur la simple référence du modèle républicain est illusoire et incantatoire.

L’une des premières réponses à cette urgence, c’est d’abord refuser la réduction des discriminations à la seule question ethnique, et de fait refuser toutes réponses qui font le jeu des communautaristes et qui à terme opposent les citoyens les uns autres et participent à leurs hiérarchisations.

De mon point de vue, faute d’accès partagé à l’emploi et d’égalité de traitement, le discours sur l’égalité républicaine et le vivre ensemble sont condamnés à demeurer des vœux pieux.

                                               Naïma Charaï

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