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D’aucun s’interrogent aujourd’hui, et plus souvent s’inquiètent de l’avenir de la presse écrite. Ventes et abonnements en berne, retard de l’information relativement à l’info en continu, coût de production, justifient en partie ces interrogations et ces inquiétudes.

Nombreux sont ceux, à l’inverse, qui plaident en sa faveur, arguant de la possibilité de réflexion qu’elle autorise, de sa rémanence et du caractère référentiel de ce qui a été écrit et imprimé ; voire même de son rôle dans la perpétuation du lien social dans nos communes, avec toutes les activités qu’elle entretient (aller acheter le journal, le lire au café du coin, i tout..)

Tout ces arguments pourtant ne sont que fariboles et billevesées au regard des enjeux de la planète. Je veux quant à moi ramener l’attention sur l’intérêt écologique de cette presse et sur son rôle dans le développement durable.

Mon premier exemple a trait à son apport majeur  dans la gestion des déchets et l’économie circulaire. La Ministre de l’écologie du précédent Gouvernement a esquissé le sujet en interdisant la production et l’usage des « sacs de caisse » en plastique dans les magasins et principalement dans la grande distribution. Hélàs, comme souvent lors de ce quinquennat aujourd’hui achevé, la réforme n’a pas été jusqu’au bout et a ignoré le sac poubelle qui depuis les années 50-60 déshonore poireaux, épluchures et poissons et dégrade l’environnement.

Outre le fait que le « sac de caisse » finissait généralement en « sac poubelle », la vraie révolution aurait été non seulement d’interdire, aussi et radicalement, le sac poubelle, mais de rendre obligatoire l’usage du brave journal qu’utilisaient les générations précédentes pour envelopper ces modestes produits qui sont aujourd’hui au coeur de l’économie circulaire, celle qui depuis des temps immémoriaux transforme le vivant en mort, la mort en humus, et l’humus en source de vie. Epluchures de concombres et de courgettes, fanes de carottes, épines dorsales de thons et de bars… tout cela dans une mixité végétale admirable se transformait en ce compost que l’on vante aujourd’hui dans nos cités et métropoles, sans aller quand même jusqu’à ouvrir des composts publics dans les jardins du même nom…

La presse écrite apportait à cette mixité première, une authentique mixité sociale et culturelle qui manque aujourd’hui cruellement à nos pays. « Les échos », le « Figaro » et jusqu’à « valeurs actuelles » se retrouvaient indifféremment dans l’emballage de la sardine ou de la côte de bœuf, aux côtés de France Soir ou du petit bleu du Libournais. « L’Humanité » mêlait ses pages à « La croix » . Bref, la diversité des déchets complétait la diversité des opinions. Bref, je compte sur Nicolas Hulot pour rendre obligatoire, au fond de nos poubelles, un tapis de presse écrite dont le choix demeurera, pour chacun, libre et démocratique.

Ceci n’est qu’un exemple. Qui a jamais réussi à allumer un feu en précipitant entre les buches un ordinateur ? Dûment froissée, au contraire, une page de journal fait l’affaire et réchauffe le coeur desséché par trop de lectures et d’opinions opposées de l’heureux bénéficiaire d’une cheminée. Je le reconnais : point ne faut abuser du feu de bois. Mais un petit feu dominical, où l’on jette vieilles factures, programmes électoraux adverses et publicités pour diseurs de bonne aventure, prépare à la dureté de la semaine à venir, et oblige à pardonner les quelques nano-particules diffusées dans l’atmosphère.

Chacun de nos quotidiens devrait insister sur ce rôle socio-écologique, voire même à réclamer au Gouvernement un « bonus vert » pour chaque abonnement souscrit. Certes, il faut à la presse écrite le sacrifice de quelques arbres , mais elle peut aussi compter sur le recyclage d’écrits antérieurs, d’emballages divers, de « réclames » inutiles.. Circulaire, vous dis-je, remarquablement circulaire.

Pour ma part, moi qui suis une écologiste de n-ième génération, j’invite notre Ministre d’Etat, Ministre de l’Ecologie, à finir le job entamé par sa prédécesseure : dégrèvement d’une part de la taxe d’enlèvement des ordures ménagères les foyers pouvant faire état d’un ou plusieurs abonnements à la presse écrite, faire bénéficier nos chers quotidiens d’un « label vert » au prorata de la vente papier…

 

 

 

 

 

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