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Huit jours déjà depuis ce moment heureux que nous avons partagé avec un certain nombre d’entre vous : l’élection législative du 17 juin. Et me voilà, comme cela m’est arrivé si souvent au soir de congrès, journées, sociétés ou rencontres médicales, face à la journée qui vient de s’achever et face à moi-même dans la solitude studieuse d’une chambre d’hôtel.

Mais il n’y avait dans ma journée rien de médical, ni de scientifique; du moins, ne l’ai-je pas encore décelé. Nous élisions à l’Assemblée Nationale le Président du Groupe Socialiste. Election sans surprise de Jean-Marc Ayrault qui occupe ce poste de manière très équilibrée depuis dix années. Marylise Le Branchu, seule femme en lice, s’est désistée au dernier moment, Montebourg après le premier tour. Si on doit être tout à fait honnête, une après-midi un peu formelle et un peu ennuyeuse. L’occasion aussi de faire connaissance avec un grand nombre de députés, nouveaux ou chevronnés, et de renifler un peu ce qui va être mon métier pendant cinq années.

Ce n’est pas rien. J’ai vécu depuis 2001, et surtout depuis 2004, cette situation éminemment difficile d’avoir plusieurs mêtiers fondamentalement opposés, avec ce que cela suppose de culpabilité quand les emplois du temps sont inconciliables et que même le plus grand effort, ou l’organisation la plus étudiée n’arrivent pas à joindre les deux bouts. J’emploie volontairement cette expression qui est plus usuelle en matière de dépenses. Elle s’applique au temps avec la même cruauté, et j’oserais dire que nous sommes en la matière tous nécessiteux.

Maintenant c’est pleinement, uniquement, mon mêtier. Demain, la première séance de ma première session parlementaire demain. Là encore, beaucoup de formel puisqu’il s’agit d’élire celui qui occupera « le perchoir » et l’hôtel de Lassay. Et après tous ces passages obligés, l’entrée dans la réalité du travail parlementaire.

Dans cette nouvelle école, comme les enfants le jour de la rentrée, je promets de m’appliquer mais peut-être pas d’être bien sage.

Comments 12 commentaires

  1. 26/06/2007 at 08:14 James

    Merci, Michèle, pour ce reportage très personnel sur les premiers pas d’une députée.
    Complémentaire et à ne pas manquer: aujourd’hui dans "Libération"(www.liberation.fr) un bel article intitulé "Juppé au débotté" qui te présente au grand public.
    Bravo et bon courage dans ton nouveau métier!

  2. 26/06/2007 at 08:22 James

  3. 26/06/2007 at 08:38 James

    Alors, aujourd’hui c’est vraiment la fête de la nouvelle députée: dans Sudouest, lire l’excellent article sur toi de Marie-Claude Aristegui, également publié sur le web!

  4. 26/06/2007 at 09:30 Nelbordeaux

    Michèle,

    Ne soit jamais une députée sage ! Une députée appliquée, consciensieuse oui, mais pas sage, soit déconcertante, impliquée, qui va jusqu’au bout de ses convictions et des notres.

  5. 26/06/2007 at 10:34 M.V.

    J’ai toujours pensé que c’était difficile d’exercer conjointememt deux métiers comme "médecin " et "politique". Il devait être plus fatigant d’en assumer les différences que rassérénant d’en recueillir les fruits d’une convergence.
    Michèle va beaucoup continuer à apprendre et se forger une stature politique d’airain.
    Courage, Michèle, et bonne chance!

  6. 26/06/2007 at 11:11 sousinfluence

    Qui a dit :"Il y a trop de lois (8520 lois),trop de règlement dans ce pays (520000 textes en vigueur), on en crève. Laissez donc vivre un peu et vous verrez que tout ira mieux".

  7. 26/06/2007 at 13:32 un artisan

    Quel beau projet: Agir en faveur de la débureaucratisation. On ne peut pas continuer à asphyxier tous ceux qui entreprennent en France: pme,artisans,commerçants,agriculteurs, professions libérales… tout le monde en a marre d’être matraqué par un système qui étouffe l’initiative. La solution: libérer les énergies………..

  8. 26/06/2007 at 17:15 patrick0148

    Désolé d’apporter une touche discordante à votre joie bien légitime. Je fais partie de ces nombreux patients qui se sentent orphelins après ce que certains pourront ressentir comme un abandon. Plus de 20 ans de lutte avec votre aide contre cette maladie traumatisante et invalidante, à subir des traitements plus ou moins lourds avec votre présence rassurante, cela crée des liens.
    Pendant que vous êtes toute à votre joie et à votre nouveau métier, nous restons avec nos douleurs et nos peines.
    J’espère sans vraiment y croire que votre travail sera plus utile dans les ors parisiens que dans les chambres blanches de l’unité 6 !
    Mais c’est sans doute de l’égoïsme de ma part.

  9. 26/06/2007 at 17:32 Anne

    J’aimerais beaucoup sortir des bureaux, des dossiers, j’aimerais beaucoup pouvoir éviter de prévoir les risques, et les parades aux risques…. J’aimerais sortir du règlement, de la jurisprudence et du reste pour être dans "l’intelligence du vivre ensemble".Oui mais le public, dans son bon sens du petit profit, dans sa grande ingéniosité actuelle à s’engouffrer dans toutes les brêches, dans son aptitude à penser "moi, maintenant", se fiche du tiers comme du quart de cette vision à moyen et long terme. L’intérêt public, cette pourtant belle règle de conduite qui respecte l’homme et, dans l’absolu, son environnement, n’est pas, au quotidien, l’intérêt de monsieur ou madame untel.
    Alors je rêve et je me dis que quand nous aurons réappris à vivre ensemble, à replanter des arbres dont nous ne profiterons pas mais qui seront pour nos enfants ou petits enfants, alors nous commencerons à échapper à ce chipotage extrême des textes. Alors je serai moins pointilleuse sur la moindre faiblesse d’un contrat, et, comme monsieur le sous-préfet, je m’en irai dans les champs à la recherche de papillons argentés délicatement posés sur les pétales colorés des bleuets revenus.

    D’ici là, je continuerai à faire au mieux, ou au moins mal, comme je le pourrai, à moins qu’un jour, comme une amie médecin hospitalier lasse de faire tout avec rien et en me faisant comme elle sans cesse tout reprocher car fonctionnaire, je ne laisse comme elle tout tomber. Pour elle, c’est fait, depuis quelques mois.

  10. 26/06/2007 at 17:36 Anne

    J’aimerais beaucoup sortir des bureaux, des dossiers, j’aimerais beaucoup pouvoir éviter de prévoir les risques, et les parades aux risques…. J’aimerais sortir du règlement, de la jurisprudence et du reste pour être dans "l’intelligence du vivre ensemble".Oui mais le public, dans son bon sens du petit profit, dans sa grande ingéniosité actuelle à s’engouffrer dans toutes les brêches, dans son aptitude à penser "moi, maintenant", se fiche du tiers comme du quart de cette vision à moyen et long terme. L’intérêt public, cette pourtant belle règle de conduite qui respecte l’homme et, dans l’absolu, son environnement, n’est pas, au quotidien, l’intérêt de monsieur ou madame untel.
    Alors je rêve et je me dis que quand nous aurons réappris à vivre ensemble, à replanter des arbres dont nous ne profiterons pas mais qui seront pour nos enfants ou petits enfants, alors nous commencerons à échapper à ce chipotage extrême des textes. Alors je serai moins pointilleuse sur la moindre faiblesse d’un contrat, et, comme monsieur le sous-préfet, je m’en irai dans les champs à la recherche de papillons argentés délicatement posés sur les pétales colorés des bleuets revenus.

    D’ici là, je continuerai à faire au mieux, ou au moins mal, comme je le pourrai, à moins qu’un jour, comme une amie médecin hospitalier lasse de faire tout avec rien et en me faisant comme elle sans cesse tout reprocher car fonctionnaire, je ne laisse comme elle tout tomber. Pour elle, c’est fait, depuis quelques mois.

  11. 26/06/2007 at 19:17 Colette

    Nelbordeaux, vous serez une des bonnes fées penchées sur le berceau : vos jolis souhaits sont à co-signer !

  12. 26/06/2007 at 21:38 M.V.

    C’est vrai qu’il est tendre ce Nelbordeaux!
    Il ya de la douceur dans ces commentaires, comme un souffle de vent qui passe, une aspiration à une vie simple avec beaucoup de nature autour. S’adapter (je n’y crois pas, je pense même que c’est une grave erreur de le tenter), plutôt biaiser avec ce monde de fous (l’économie avant tout, la compétitivité, la performance, la rationalité, l’évaluation, le contrôle, la maîtrise toujours de TOUT), et entrer dans une démocratie douce. C’est une proposition que j’ai entendue pendant la campagne présidentielle, et que Michèle a décliné dans ses propres arguments.

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