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L’égalité des salaires entre femmes et hommes est un juste combat. Mais quand parlerons-nous de celles qui n’ont ni salaire, ni parole, sortent peu ou pas de leur domicile où leur activité se résume au service de la famille ?

Lors d’une de mes campagnes cantonales, dans un quartier de Bordeaux, qualifié de « sociale », je frappe une fin de matinée à la porte d’un appartement, mon projet pour le quartier à la main. Derrière la porte, une voix féminine et jeune, demande « qui est là ? ». Je décline mon identité et le motif de ma visite : je serais heureuse de me présenter et de présenter mon action pour le territoire, comme il est de règle dans cet exercice extrêmement instructif qu’est le « porte-à-porte ».

La voix réponde « ô madame Delaunay, je serais si contente de parler avec vous, mais le matin en partant, mon mari emporte la clef.. »

No comment. Je suis restée paralysée sur le pas de la porte. Cherchant ensuite ce que je pouvais faire, j’ai écrit au bailleur social pour qu’il fasse une circulaire expliquant que pour des raisons de sécurité, tous les habitants devaient pouvoir à tout moment sortir de leurs appartements. Je crains que cela n’ait été d’aucune utilité réelle dans le cas précis. La circulaire, qu’elle ait été affichée ou déposée dans la boite aux lettres n’est sans doute jamais parvenue à l’épouse.

Le féminisme d’aujourd’hui doit être aussi, et sans doute surtout,  un féminisme social. Reconnaissons-le, les sujets évoqués par mon histoire, ne sont pas les plus faciles à porter. Ils sont pourtant les plus nécessaires et s’il y a une exigence envers les religions, les cultures, les traditions, c’est d’oeuvrer dans le sens de l’égalité des droits entre femmes et hommes. J’emploie une formule très pondérée « oeuvrer dans le sens », car la brutalité peut être lourdement contre-productive.

La loi imposant la possibilité d’identification des visages dans l’espace public est une bonne loi et nous devons agir de la sorte. L’obligation pour tout individu de pouvoir sortir à tout moment de son logement pourrait être un pas dans le même sens. Je suis persuadée que c’est dans cette direction  que ce Gouvernement devrait continuer de travailler.

De même, les femmes qui n’ont pas accès au salaire, partent avec un lourd handicap dans la marche pour l’égalité. La formation des jeunes filles, l’inclusion dans un milieu professionnel, l’obtention d’une autonomie financière sont des conditions fondamentales d’égalité. C’est cela, en premier lieu, que je voudrais contribuer à porter.

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