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Etriquée, petit bras, devant une plaque de même métal, la commémoration de l’esclavage et de la traite des noirs, est à Bordeaux une cérémonie municipale.

Il y a deux sens à ce mot : organisé par la Mairie, alors que comme à Paris, cette commémoration dont Christiane Taubira est à l’initiative, devrait être une manifestation organisée par l’Etat, selon son protocole et sous son drapeau. Le deuxième est simple : le Maire en décide l’ordonnancement et par exemple, établit qu’il sera seul -comme l’an dernier- à s’exprimer aux côtés  du Préfet. « Par le Maire, pour le Maire » définit à Bordeaux une cérémonie municipale. La traite des noirs qui saigna l’Afrique pendant 3 siècles et concerna tant de côtes et de pays va bien au delà.

Sauf que, cette année, il n’était pas là. Sauf que si il y a une commémoration qui devrait être ouverte à tous les représentants de notre Cité et de la nation,, c’est bien celle-là ; sauf que, ceux qui ont combattu depuis des années pour  cette célébration, pour la prise de conscience du passé négrier de notre ville, avaient plus grande raison de s’exprimer que ceux qui ont tardé à s’y résoudre.

Lors d’une des premières de ces cérémonies qui avait alors lieu au musée d’Aquitaine, le Maire avait même refusé la parole à Christiane Taubira, auteur de la loi du 21 mai 2001 qui fit de notre pays le premier à reconnaitre et commémorer l’esclavage et la traite des noirs.

Quel dommage, le temps était si beau, le fleuve si large, que l’esprit eût été ce matin si étroit. Une trentaine de personnes dont beaucoup de retour du marché des Chartrons passaient là. Ils ont vu un groupe, l’uniforme préfectoral, une poignée de conseillers municipaux qu’ils n’ont pas reconnus, et s’en sont en suite allés comme ils étaient venus. sans gravité au plus beau sens de ce terme pour la mémoire de ce qui fut, sans joie de la diversité qui est aujourd’hui celle de notre pays.

Quel dommage, le temps était si beau, le fleuve si large, que l’esprit eût été aujourd’hui si étroit.

Comments 4 commentaires

  1. 10/05/2015 at 18:08 Marc Loraison

    Très peu d’Africains autour de cette plaque en effet peu visible. Heureusement les salles du musée d’Aquitaine commémorent de manière beaucoup plus instructive ces trois siècles de traite des noirs où Bordeaux a pris sa part.

  2. 10/05/2015 at 18:12 Michele

    François Hollande aujourd’hui : « lors de l’abolition, une indemnisation fut demandée, non par les anciens esclaves, mais par les anciens maîtres »

  3. 10/05/2015 at 22:59 Raskolnikoff

    Le protocole ? Absent.
    Pas vu de représentant de la fédération protestante, ni de l’archevêché ? vu le grand rabbin Claude Maman … vu un seul consul … celui du Maroc .. mais je ne connais pas tout le monde !

  4. 14/05/2015 at 10:46 Alain

    Je crois avoir aperçu au même instant Grand-Maire sur l’autre rive, perruqué, anonyme, recueilli devant le buste de Toussaint Louverture. Ses lèvres semblaient murmurer… Que lui disait-il ?

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