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Question écrite déposée le 5 novembre 2008

Mme Michèle Delaunay attire l’attention de M. le ministre du travail, des relations sociales, de la famille et de la solidarité sur l’augmentation du chômage chez les jeunes de moins de 25 ans.

Le taux d’emploi des jeunes de moins de 25 ans est aujourd’hui de 30 % en France. C’est l’un des plus faibles d’Europe.
Certes toutes les classes d’âge sont aujourd’hui concernées par la hausse du nombre de demandeurs d’emplois : en août 2008 déjà (avant la crise), on comptait 41 300 demandeurs d’emploi supplémentaires (le plus mauvais résultat enregistré depuis mars 1993). Mais les moins de 25 ans sont particulièrement touchés avec une hausse de 1,4 % de leur taux de chômage sur le mois de septembre 2008 (contre une hausse de 0,4 % pour les demandeurs d’emploi de catégorie 1).

Cette hausse de septembre – la cinquième d’affilée – s’explique en partie par les fins de missions d’intérim et de CDD, en forte augmentation au cours des trois derniers mois (+ 8,9 % et + 3,3 %) par rapport à la même période un an plus tôt (chiffres publiés par la Dares). Commencer sa vie en allant de stages inutiles en périodes d’inactivité ou en petits boulots précaires ne prépare certainement pas à une activité professionnelle performante, inovante, et dans laquelle la personne se sente bien. Ce n’est pas non plus la bonne manière d’investir dans notre jeunesse.

A ces chiffres s’ajoute une réalité récente plus gênante encore : l’installation d’un nombre croissant de jeunes dans des situations d’extrême précarité, comme l’a d’ailleurs souligné le rapport du conseil d’analyse économique du 23 juillet dernier. Un communiqué signé en septembre par l’Association nationale des directeurs de missions locales, l’Union nationale des missions locales, l’Association pour faciliter l’insertion des jeunes diplômés, l’Union nationale des comités locaux pour le logement et l’Union nationale des missions locales indique que 70 % des jeunes inscrits dans les missions locales sont jugés sans ressources et qu’ environ un million de jeunes ne sont pas pris en compte dans les statistiques officielles du chômage. Le passage par la précarité est devenu une norme, toutes les études montrant que le processus d’insertion des jeunes concernés dure au-delà de dix ans, avec de nombreux allers-retours entre phase d’activité et phase d’inactivité.

Enfin, les jeunes de moins de 25 ans ne pourront bénéficier du Revenu de solidarité active (RSA). Alors que la loi généralisant le RSA votée en septembre dernier par la majorité aborde la réforme des politiques d’insertion, pas une ligne, pas un mot, pas un article n’évoque la situation des jeunes de 18 à 25 ans. Malgré l’adoption d’un amendement socialiste proposant un grand débat sur les problèmes spécifiques des jeunes, Michèle Delaunay regrette qu’aucun article ne leur ait été consacré alors qu’ils sont les plus fragiles, alors qu’ils sont les plus touchés par la précarité et l’exclusion, alors que plus que d’autres, ils sont soumis à l’insuffisance de ressources, aux ruptures familiales et à l’impossibilité d’accéder au logement. Aucune politique publique à la hauteur des enjeux n’a été à ce jour mise en oeuvre par le gouvernement en place pour l’emploi des moins de 25 ans.

Mme Michèle Delaunay demande donc à M. le ministre du travail, des relations sociales, de la famille et de la solidarité :

  • de faire de l’emploi des jeunes une priorité en cette période de crise,

  • de prendre dès cette année des mesures concrètes à destination des moins de 25 ans,

Toutes les pistes méritent d’être étudiées ; exemples :

    • créer le droit au premier emploi des jeunes, pour qu’aucun jeune ne reste au chômage au-delà de six mois sans avoir un accès à une formation, à un emploi aidé ou à un tutorat rémunéré ,
    • ouvrir 500 000 emplois tremplins,
    • assurer, en fonction des revenus des parents et de la situation du jeune (précarité, rupture familiale…), un revenu minimum d’autonomie,
  • et d’inciter efficacement les entreprises à développer pour eux des emplois stables et durables (exemple : taxation liée à la proportion des emplois en CDD, allègements pour les PME employant des jeunes en CDI…)

Pour consulter la réponse du Ministre, cliquez sur le lien suivant : https://questions.assemblee-nationale.fr/q13/13-15366QE.htm

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