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Sud Ouest, le 20 novembre 2007

IMMIGRATION. Michèle Delaunay s’est rendue, hier, au centre de rétention avec une délégation.

La députée (PS) Michèle Delaunay, la conseillère régionale (PS) Naïma Charaï, la présidente nationale du syndicat de la magistrature Emmanuelle Perreux, les avocats Me Boulanger et Me Landète conduisaient, hier matin, une petite délégation à l’hôtel de police de Bordeaux.
Objectif : une visite surprise au centre de rétention des étrangers en situation irrégulière afin de constater si leurs conditions de vie sont satisfaisantes et leurs droits élémentaires respectés.

Magistrate refoulée

Première surprise : le contrôleur général Albert Doutre, qui accueillit fort civilement la délégation, refusa néanmoins l’entrée du centre à la magistrate Emmanuelle Perreux, considérant que le juge des libertés et de la détention de Bordeaux était déjà au fait de la situation et que l’accès à une syndicaliste était malvenu :  « J’en prends acte », répondit Mme Perreux, tout en faisant remarquer un peu plus tard : « A Paris, nous n’avons pas été refoulés de cette manière ».
C’était la première fois que Michèle Delaunay, au contraire des deux avocats précités, effectuait cette visite dans le centre bordelais, l’un des plus importants de France bien qu’il ne puisse accueillir que vingt-quatre personnes à la fois (des hommes seulement, en principe).
Michèle Delaunay, au terme de trois quarts d’heure d’expertise, faisait part de ces constatations : « Les chambres sont convenables et sans judas, mais la propreté des sanitaires laisse fortement à désirer. Deux infirmiers se relaient sept jours sur sept pendant sept heures mais il n’y a personne la nuit, ce qui posent problèmes lorsque certaines personnes décompensent psychologiquement. »

Chambre d’isolement

« Nous avons noté qu’une chambre d’isolement est en construction et nous allons demander que els normes sanitaires soient scrupuleusement respectées. Enfin, nous voulons qu’un algérien soit assigné à résidence et non retenu dans un centre où il n’a rien à faire car il réside en France depuis huit ans ». Michèle Delaunay a rencontré ensuite Albert Doutre pendant trois quarts d’heure pour lui faire part de ses observations, et a réclamé notamment la mise à disposition d’un interprète (à la charge des retenus actuellement). Le patron de la police a justifié la chambre d’isolement par le souci de ne pas envoyer les retenus concernés à Toulouse. Pour les deux avocats, les conditions de rétention se sont dégradées en six mois. D’autres opérations de ce genre sont donc à prévoir.

Suivi et Infogérance par Axeinformatique/Freepixel