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Je rentre d’une école où je me suis entretenue avec la Directrice. Voilà un évènement assez banal, comme l’est l’histoire qui vient.

Dans cette école, deux enfants. L’un est dans la classe de la Directrice. Gentil petit élève, content d’aller à l’école, content de s’instruire, content d’être avec ses copains. Dans la même école, son petit frère, lui aussi sans problème ; tous les deux scolarisés depuis deux ans dans cet établissement à la pleine satisfaction de tous, et d’abord d’eux-mêmes.

Les parents forment un couple « normal ». Le père travaille en CDI, subvient aux besoins de la famille. Tous les quatre ont un logement dans un quartier qui m’est cher, à deux pas de l’école. La mère contribue aux activités de l’école et à celle du foyer social tout proche.

Une histoire comme on en voudrait de plus nombreuses, dans tous les milieux, mais somme toute très banale. Pas de raison d’écrire dessus.

Mais si, quand même… Parce que M et Mme M. ne sont pas tout à fait Français d’origine. Bien sûr, ils sont francophones. Le père, totalement. La mère prend des cours pour se perfectionner et maîtriser la langue écrite. Bien sûr, le père, par son travail, contribue à l’économie nationale. La mère a noué des liens avec les autres parents. Les enfants, scolarisés depuis deux ans en français, ayant tout leurs copains dans le quartier, seraient bien en peine de se retrouver dans leur pays d’origine.`

Sauf que… Ayant reçu un avis d’obligation à quitter le territoire, ils ont pris tous les quatre leur voiture ce matin pour franchir la frontière. Le père a perdu son travail, les enfants ne comprennent pas pourquoi on les sépare de leurs copains et pourquoi on les empêche d’aller à l »école alors que c’est là où on apprend à être sage et toutes les belles choses qu’il faut savoir pour devenir grand.

Tout le quartier s’est solidarisé. J’ai écrit au Préfet pour dire, dans d’autres termes, on s’en doute, ce que je viens de raconter. Où est l’intérêt de bannir une famille qui participe sur tous les plans à notre communauté nationale, construit, avec ces deux petits élèves, son avenir ? Tout cela est aberrant, révoltant, risque de détruire deux enfants et, ne le négligeons pas, l’idée que se font tous les parents de leurs copains, tous ceux qui ont signé les pétitions, de notre pays, la France.

Je n’ai pas donné de détails trop précis pour ne pas nuire à ces quatre-là, petite communauté embarquée dans un étroit vaisseau dont notre pays a, non pas la charge, mais dans l’immédiat, la responsabilité.

Espérons que M le Préfet la verra, comme nous tous.

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