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Tous les jours, 19 airbus A 320 se crashent dans le monde et aucun média, aucune télévision, pas le moindre buzz, pas le plus petit twitt, n’en rend compte. Ces 19 Airbus ont le grand tort de ne pas s’écraser tous au même endroit et pire encore de le faire tous les jours.

Pas d’image, pas d’événement. Pourtant des images, il y en a et on peut même mettre le son, de tous ces mourants étouffés promis à s’aligner dans l’anonymat de charniers invisibles qu’aucune caméra ne révèle au monde.

J’en fais trop ? Non, pas assez. La colère me vient régulièrement de voir les médias se remplir des dangers d’un pesticide ou d’un colorant, quand il faudrait consommer l’un ou l’autre par tartines entières, tous les jours de sa vie, pour concurrencer la toxicité du tabac.

J’ai entendu aussi mille bons esprits (tous venant « du même côté de l’hémicycle », c’est à dire de droite) crier au loup après la publication du rapport Vaillant proposant la légalisation du cannabis comme piste de travail et demandant un débat sur le sujet.

Les mêmes ont été plus courts à répondre quand je leur ai demandé d’aller au bout de leurs convictions et de leurs effarouchements en délégalisant le tabac. Promis, juré, si une sorte de « choix de Sophie » m’était proposé : « Préférez-vous que votre enfant fume du cannabis ou du tabac ? », je choisirais le cannabis.

Pourquoi ? Non, parce que le cannabis est dénué de risques -je les connais- mais parce qu’il est moins addictogène. Les jeunes ont moins de risques de devenir accro du cannabis ou d’entrer dans une escalade de drogues que de « tomber » dans le tabac et les fabricants l’ont bien compris.

Je pourrais vous assommer de chiffres : ils sont tous pires les uns que les autres. Le tabac reste aujourd’hui la drogue la plus dangereuse, tant par la morbidité que la mortalité qui accompagne le fait de le fumer.

Proposer de sortir du tabac en 2030 n’est nullement une blague. L’enjeu est au moins égal à celui du nucléaire et les morts du tabac sont infiniment plus nombreux que les morts du nucléaire. Je crois que c’est un impératif et que c’est possible. Il faut y préparer les esprits, l’économie et l’agriculture.

Avoir enfin des mesures efficaces et renoncer à l’hypocrisie de certaines. L’augmentation des prix a eu un effet : il aurait été beaucoup plus grand si, au lieu d’augmentations par palier de 5,5% , on avait eu le courage d’une augmentation du triple ; 5,5% est en effet pile le chiffre au dessus duquel les recettes fiscales plongent mais où la consommation plonge aussi. Ce courage a manqué à tous les gouvernements.

Autre piste : prendre en charge à 100% tous les frais de sevrage. N’est-ce pas une évidence ? Sachons qu’aussitôt, je dis bien aussitôt, ce sevrage en route le risque cardio-vasculaire diminue. Mais non, tout au plus le gouvernement annonce la prise en charge uniquement pour les femmes enceintes.

Que signifierait « sortir du tabac » : substituer sa production à une autre de même rapport pour les agriculteurs, interdire la vente sur internet, agir en coordination avec les autres pays européens, mettre en place un protectorat européen pour l’importation et tant d’autres mesures… Non, il n’est pas question de pénaliser le consommateur, comme on le fait sans résultat pour le cannabis, mais d’éduquer et d’éduquer encore pour que les jeunes ne tombent pas dedans comme autant d’Astérix dans une potion qui n’a rien de magique.

Quand José Bové viendra-t- il avec moi démonter un débit de tabac ou faucher quelques arrhes de plans ? En tout cas je vais m’employer à ce que nos candidats bousculent un peu le sujet et nous proposent aussi cette ambition.

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