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Moins souriant, moins touchant que la petite histoire précédente, celle qui a suivi d’une heure ou deux. J’avoue préférer la dame qui ne savait rien aux messieurs qui s’en moquent de toute façon.

A la fin de notre hommage à Jaurès, nous discutons un moment avec des Bordelais qui s’étaient joints à nous. Nous avons distribué une biographie de Jaurès et j’ai regretté que nous n’y ayons pas joint le texte de la chanson de Brel. Elle fait partie, comme « aux Marquises » de son dernier album (Brel savait qu’il était malade et condamné) et si son succès n’a pas été aussi grand, sa qualité l’est sans aucun doute. Le titre lui-même est plein de sens « Pourquoi ont-ils tué Jaurès ? », et comme l’a dit Simon Tirot, président du MJS lors de sa prise de parole, toute sa force est dans le « ils ».

Il était près de 13 heures quand nous avons plié le sommaire bagage de la manifestation. Nous avions auparavant déposé nos roses en bouquet au pied de la plaque signalant le nom de la place, en attendant de pouvoir le faire autour du buste retrouvé.

Nous sommes finallement allé déjeuner d’une une salade à la terrasse de la brasserie qui fait le coin de la place. Une dizaine de minutes n’étaient pas passées que nous voyons un motard s’arrêter, descendre de son engin et commencer à embarquer nos roses. Le sang de la conseillère municipale Martine Diez n’a fait qu’un tour et j’ai foncé avec elle semoncer le malotrus. Je n’ai pas eu besoin de dire un mot : Martine en quelques paroles bien senties lui a fait savoir que la mémoire était sacrée, Jaurès pas moins et qu’il se comportait comme un vaurien. L’homme est parti, la tête et la moto basse, en s’excusant…

– « Je ne savais pas, je ne savais pas… »

Nous revenons à notre place. Cinq minutes passent et un camion dérobe quelques instants à notre regard notre petit mémorial. Quand il s’éloigne nous voyons deux vélos pédaler à grandes roues, toutes nos roses dans les bras des deux cyclistes…

Ils étaient déjà trop loin pour que nous puissions à la fois les rattraper et leur exprimer notre pensée avec la même vigueur qu’au précédent.

Les roses ont sans doute été vendues à quelque terrasse de café et notre déjeuner hâtif en a été tout assombri.

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