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Sommes-nous dédouanés de l’abandon, de la détresse, de la précarité, parce que nous regardons à la télé les images de morts de 10 000 de nos congénères et que des bonimenteurs opportunistes sautent dans le train de la terreur nucléaire ?

Parce que d’autres souffrent, nos souffrants souffrent-ils moins ? Ne devrions-nous pas au contraire, dans le calme et la dignité comme nous l’enseignent les Japonais, nous porter à leur secours ?

Le centre Tregey à Bordeaux va fermer ses portes dans un peu plus de deux semaines. Les bénévoles qui s’occupent de ce centre, ouvert dans le cadre du plan d’urgence hivernal, commencent à limiter les entrées pour que demain, ceux auxquels ils n’ont d’autres solutions à proposer que de les remettre à la rue, soient moins nombreux.

Que ferions-nous sur les plages et dans les ports de la côté est du Japon ? Que ferions-nous, si nous-mêmes en avions réchappé, si nous-mêmes avions pu constater les ravages de cette dramatique loterie qui fait que l’un meurt et l’autre vit suivant le lieu où il s’est trouvé au moment M, selon l’endroit où il né au moment N ?

Que fait notre gouvernement ? Que faisons-nous ? Pour que les naufragés que nous avons secourus trois mois durant ne soient pas remis à la rue ?

On le sait, je suis engagée jusqu’au 27 mars dans une élection cantonale qui n’est pas sans conséquences locales et fait partie d’un grand enjeu national. Je n’ai jamais oublié une phrase saisie au vol dans une interview de Gabriel Garcia Marquez : Il n’y a pas plus grand acte révolutionnaire que de faire au mieux ce pourquoi on est le moins mal fait ».

Je fais jusqu’à cette date, au maximum de ce pourquoi je suis la moins mal faite. Et dès le lendemain, je serai aux côtés de ceux qui refusent une date de péremption, le 31 mars, pour la précarité, l’isolement et la détresse.

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