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Sondages : l’alerte orange !

Le journal Sud Ouest a révélé samedi, dans un court billet du « tire-bouchons », l’existence d’un sondage ump à Bordeaux autour de la question: « si Alain Juppé ne se présentait pas aux législatives, donneriez-vous la préférence à Jean-Louis David ou à Michel Duchène ? ».

Il s’agit, une fois de plus d’un « faux » sondage. Qu’est-ce qu’un faux sondage : un sondage dont l’objet n’est pas la question réellement posée et dont vous ne lirez jamais le résultat. Non plus, vous ne saurez bien souvent pas qui l’a commandité, dans quel but précis et au profit de qui, ni qui l’a payé.

Dans le cas particulier, quel est l’objet de la question et du sondage ? Départager David et Duchène ? Point du tout. Le candidat est déjà désigné multi-proclamé et multi-publié. Il s’agit de connaître vos choix politiques et de savoir si vous appartenez au groupe de Bordelais qu’il faut mobiliser, informer, choyer, de manière à l’amener au vote de manière certaine en juin prochain. Et de l’y ramener sans défaillance pour le 2ème tour.

Si vous répondez à la question posée « De toutes manières, je suis de gauche et je ne voterai ni pour l’un ni pour l’autre », vous voilà désormais exclu des électeurs potentiels du candidat Juppé et donc désormais abandonné à votre sort de mécréant qui ne recevra plus ni phoning, ni incitation à aller voter jusqu’au jour même du vote. Tant mieux, direz-vous. Sauf que…

Un processus semblable a accompagné les élections cantonales de 2011 à Bordeaux et spécialement dans le 2ème canton. Un sondage bidon a permis de repérer les cibles de sympathisants potentiels et de faire ensuite campagne de manière souterraine auprès d’eux.

Double avantage : maintenir la tension sur un électorat que l’on peut rallier et ne plus faire de campagne ouverte de manière à ce que les médias, dans un souci d’équité, fassent un black-out sur tout ce que fait le candidat concurrent, en l’occurence moi dans le 2e canton hier comme dans la 2e circonscription demain si le PS me désigne le 1er décembre.

Le jour même du vote, les coups de téléphone pleuvaient sur ces sympathisants ump potentiels qui n’avaient pas encore accompli leur devoir électoral envers la « candidate officielle » ainsi que l’on désignait celui qui avait l’appui du pouvoir sous le second empire.

La démocratie bordelaise est aujourd’hui dans les mains des centres d’appel et des sondeurs, vrais ou faux. Pour autant, rien de tout cela n’apparaît jamais dans les comptes de campagne des candidats ump.

Il va falloir aux Bordelais , pour les deux scrutins décisifs qui auront lieu en mai et juin prochains, un solide esprit critique, doublé d’un sens aigu d’une démocratie propre pour redonner à notre ville un peu de ce « génie de la liberté » qui veille sur elle du haut de la colonne des Girondins.

CP : absence lors de la venue présidentielle

L’absence des parlementaires socialistes manifeste leur désaccord

Alain Anziani, Françoise Cartron, Michèle Delaunay, François Deluga, Martine Faure, Pascale Got, Conchita Lacuey, Philippe Madrelle, Philippe Plisson, Alain Rousset et Michel Sainte-Marie n’accueilleront pas le Président de la République lors de sa venue à Bordeaux pour évoquer la question de la fraude sociale.

Ils entendent en effet exprimer leur incompréhension sur les priorités que fixe, au côté d’Alain Juppé, le chef de l’Etat.

La fraude sociale se partage entre la fraude aux prestations et celle aux prélèvements. La première est estimée, selon le rapport parlementaire du député UMP, Dominique Tian, entre 2 et 3 milliards d’euros et la seconde entre 8,4 et 14,6 milliards d’euros.

Dans tous les cas, l’hémorragie la plus lourde pour le budget de l’Etat est l’évasion fiscale estimée à minima à 20 milliards d’euros. Aucun moyen n’est donné aux services fiscaux, ni pour la détecter, ni pour la contrer, et aucune mesure n’a été prise par le gouvernement alors que Nicolas Sarkozy avait « déclaré la guerre » aux paradis fiscaux.

Les parlementaires PS de Gironde entendent ainsi dénoncer, par leur absence, l’évident problème des priorités données par le Chef de l’Etat et le Gouvernement, ciblant la fraude sociale alors qu’ils demeurent inactifs devant l’évasion fiscale. Ils s’inquiètent également du risque de stigmatisation des 99% de bénéficiaires légitimes de minima sociaux ou allocation familiales que porte la dénonciation itérative du Chef de l’Etat et de son Gouvernement.

Hollande

Plus que jamais, je pense que François Hollande est la meilleure illustration de son message à la jeunesse : détermination personnelle, obstination dans l’effort, priorités précises.

Qui, il y quelques mois, l’aurait donné gagnant de nos Primaires ? Je me souviens de conversations, alors qu’il avait déclaré sa candidature. Les plus gentils disaient : « il ira jusqu’au bout » mais sans un instant croire que ce bout serait la 1ère place. Les plus désagréables le taxaient de vouloir négocier un poste dans le gouvernement du gagnant. D’autres, nombreux, opinaient : « il n’a pas la stature ».

Il avait la stature, il n’en avait pas l’image et il l’a construite, pas à pas, en montrant la fermeté de sa détermination, son indépendance vis à vis des choix ou des déclarations de ses concurrents.

Je suis convaincue d’une chose simple -du moins la phrase est simple- : le caractère, c’est l’homme. Tout le reste n’est qu’outils : l’intelligence (il l’a), la beauté (il est dépourvu de son contraire) et beaucoup d’autres qualités secondaires qui sont là pour être utilisées quand le besoin s’en fait sentir mais n’ont pas cette permanence d’usage réservée aux deux premières.

On a voulu le donner comme un « doux », ami du consensus, ennemi de la contradiction. En réalité, je ne crois pas que cela relève chez lui du caractère mais de l’intelligence. Habile à négocier et à convaincre, respectueux de l’autre et de sa position, il préfère le cheminement long à l’affrontement brutal. Cela lui vaut de savoir mieux que d’autres « rassembler » et je l’espère demain de réunir les Français que 4 ans de sarkozysme ont divisé.

Il est aujourd’hui notre candidat. Il doit nous emporter, nous devons le porter jusqu’où nous voulons tous aller, mais peut-être plus encore au delà. Nous n’avons la moindre chance de reconstruire et de redresser la France qu’au prix d’un élan, d’une adhésion, d’un changement de regard sur l’avenir et sur la part qu’on veut y prendre.

Hollande appelle cela « retrouver le rêve français ». Je n’aime pas le mot « rêve » dans un usage politique. Je dirais « retrouver l’esprit pionnier ». Prendre conscience que nous sommes chacun un atome de ce qu’il faut construire et que si cet atome manque ou fléchit, l’atome voisin sera affaibli ou détourné du but, et tout l’ensemble compromis. Ni lui, ni quiconque, ne feront que ce que nous leur donnerons la possibilité de faire.

voir aussi les billets du 27 avril 2007 et du 15 octobre 2011

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