Démocratie bordelaise
Tout interview d’un édile municipal de la majorité doit être validé par le service de presse de la Mairie. C’est ce que nous apprend ce matin le journal Sud Ouest dans sa rubrique « tire-bouchon ».
Le sourire qui va avec cette rubrique est un peu jaune dans le cas précis. Voilà qui a un délicieux parfum totalitaire. Normal, me direz-vous après près de 70 ans d’un pouvoir de droite dans la ville. En tout cas, dangereux.
Je ne m’expliquais guère qu’aucun de nos adjoints qui ont un blog ou qui s’expriment sur facebook ne prennent jamais position sur une quelconque prestation gouvernementale -dont le fameux discours de Bordeaux de Nicolas Sarkozy- . Sans doute ont-ils la consigne de demeurer dans le lénifiant s’ils ne veulent pas avoir à présenter leur copie au maître; la percutante question « Aimez-vous les puits d’amour ? » au moment le plus aigu de la campagne présidentielle en étant l’exemple le plus démonstratif..
Comment cet écho de la censure municipale nous est-il parvenu ? Par un mail imprudent de l’adjoint Hugues Martin, courroucé qu’un de ses collègues ait exprimé que Juppé collait parfaitement à Sarkozy. Ce n’est pourtant que traduire les mots mêmes du Maire à l’issue du discours de Bordeaux « .
Je discutais hier sur le terrain du cumul des mandats et nous tombions d’accord avec une électrice de droite ouverte au débat que le cumul dans le temps était aussi néfaste que le cumul dans une même période; les deux pour autant me paraissant fâcheux s’il s’agit de gros mandats.
C’est immanquable : l’habitude du pouvoir est comme l’addiction : elle impose des doses toujours croissantes. Et s’il y a des syndromes de sevrage, il n’y a d’autre antidote que le vote.
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