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Hier, des enseignants du lycée Trégey à la Bastide se sont mis en grève le temps d’une randonnée à la rencontre des autorités locales (Préfecture, Hôtel de Ville, Rectorat, Conseil régional…) pour exposer, une nouvelle fois, les difficultés rencontrées par le corps enseignant pour proposer à leurs élèves un enseignement de qualité dans des conditions difficiles.

En février dernier, Vincent FELTESSE et Emmanuelle AJON s’étaient rendus sur place lors d’un premier mouvement de grève, à la rencontre des professeurs, et avaient adressé un courrier au Ministre de l’Education Nationale pour relayer leurs revendications et propositions pour construire un meilleur environnement d’apprentissage et de travail au sein de l’établissement.

Aujourd’hui, Michèle DELAUNAY, familière du Lycée Trégey dans lequel elle était intervenue auprès d’une classe pour présenter le rôle de parlementaire, a souhaité à nouveau porter la parole des enseignants auprès de la Ministre Mme Najat VALLAUD BELKACEM. (courrier ci-dessous). Elle y souligne l’importance de donner au corps enseignant les moyens d’exercer dans de bonnes conditions et porte la volonté de voir ce lycée inscrit en « Réseau Education Prioritaire » afin de bénéficier d’aménagements nécessaires pour poursuivre un projet éducatif cohérent auprès de jeunes en situation scolaires et sociales difficiles.

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Bordeaux, le 10 septembre 2014

 

Madame la Ministre,

Je me permets d’attirer votre attention sur la situation du Lycée Trégey sur la commune de Bordeaux, qui connaît de grandes difficultés depuis plusieurs années sur lesquelles mon suppléant, M. Vincent FELTESSE avait alerté votre prédécesseur M. Vincent PEILLON en février dernier, sans réponse de sa part.

Aujourd’hui, les enseignants de cet établissement professionnel ont manifesté par le biais d’une grève-randonnée à la rencontre des autorités (Préfecture, Rectorat, Hôtel de ville) pour demander des moyens adaptés à sa situation sociale et scolaire et en premier lieu le classement dans un dispositif d’Education prioritaire.

En 2012, suite à l’agression d’un professeur par un élève, Mme Georges PAU LANGEVIN s’était déplacée ainsi que le recteur et plusieurs élus locaux et il avait été alors question de placer ce lycée en zone prioritaire.

En effet, la plupart des écoles et collèges du secteur de recrutement faisant partie du dispositif « Eclair », la moitié des élèves n’ayant pas obtenu le diplôme national du brevet ou étant issu de classes Segpa et un certain nombre d’élèves n’étant pas francophones, cet établissement présente des arguments importants pour intégrer une REP. Environ 60% des familles appartiennent à des catégories socio-professionnelles défavorisées et 66% des élèves sont boursiers (le taux le plus important de l’académie).

Un exemple significatif est la proportion de bacheliers parmi les sortants 2013. Pour l’année scolaire 2012-2013, seuls 36% des élèves qui ont quitter le lycée après la seconde, la première ou la terminale ont obtenu le baccalauréat contre 65% pour l’Académie pour une offre de formation semblable ; et 61% des élèves qui ont quitté le lycée après la terminale ont obtenu leur baccalauréat contre 86% pour l’Académie.

Les équipes enseignantes n’ont pas les moyens d’encadrer au mieux ces élèves pour qui l’établissement peut être perçu comme un lieu de « dernière chance » et il est nécessaire que cet établissement ait des moyens supplémentaires en heures et donc en enseignants et en personnel de surveillance pour renforcer les temps de concertation et le travail en équipe afin de réponse au mieux aux besoins de ces élèves qui nécessitent un encadrement particulier.

Au regard de l’ensemble de ces éléments, je vous remercie de bien vouloir étudier cette demande avec une attention bienveillante et vous prie de recevoir, Madame la Ministre, mes meilleures salutations.

 

Michèle DELAUNAY

 

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