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Intervention (I) Projet de loi pénitentiaire

Discours de Michèle Delaunay face à la Ministre :

« Ce projet de loi est sans aucun doute une très belle occasion de nous interroger sur le sens de la peine, et le sens de cet outil parmi d’autres qu’est la prison.

Je ne sais si leur rôle est d’insérer ou de réinsérer ; je suis sûre par contre qu’il est de leur en donner les moyens.

Et le premier de ces moyens, c’est leur état physique et mental, c’est leur santé.

Or voilà un homme, une femme quelquefois que l’on prive de liberté, c’est-à-dire des moyens habituels d’accès aux soins, aux actions de dépistage et de prévention, à l’information comme à l’éducation en matière de santé; et ceci est d’autant plus remarquable que nous savons qu’ils sont plus à risque d’affections physiques ou psychiques que la population générale.

Il s’en suit que l’administration pénitentiaire et les acteurs qu’elle coordonne doivent y suppléer en totalité : soins, dépistage, prévention, formation, éducation.

Et pour tout dire doit lui permettre de sortir en meilleur état qu’il n’est entré.

C’est tout cela que demande le code de la santé publique. C’est l’intérêt du détenu, de ses co-détenus, et pas moins – ne l’oublions pas – du personnel pénitentiaire.

Cela suppose d’abord qu’à son entrée lui soit proposé un bilan de santé suffisamment complet, suffisamment expliqué, compréhensible, pour qu’il prenne la mesure de l’intérêt qu’il a à le faire.

Examen clinique approfondi

Bilan biologique standard : état hépatique et hématologique

Dépistage de la tuberculose

Sérologie HIV ; et pour ces deux affections nous sommes en présence d’un public à risque particulier, risque d’être malade, risque de contamination.

Bilan psychiatrique : 20% entrent avec des affections psychiatriques caractérisées, 20 autres avec des troubles du comportement ou de l’humeur, le risque de suicide est dix fois plus élevé qu’à l’extérieur.

Cela suppose que l’on mette en place chaque fois que nécessaire des mesures de prévention et de vaccination.

Cela suppose que ce bilan soit suivi de la mise en œuvre des traitements nécessaires et que l’on ne poursuive, au contraire de ce que dit l’article 22 bis, les traitements en cours que s’ils demeurent adaptés et cette précision devrait apparaître dans le texte.

Cela suppose qu’on lui donne les moyens de sa santé, qu’on l’y incite : activité physique suffisante et activité tout court; message d’information ou d’éducation sur un intranet à destination des détenus ; ça ne coûte pas cher et cela permettra de toucher des détenus illétrés.

Cela suppose pour les âgés et les handicapés des soins, des aides techniques ou humaines palliant à leur déficit d’autonomie, puisqu’ils ne peuvent recourir à des aidants naturels comme le prévoit le code de la santé publique.

Tout cela doit être inscrit dans la loi, au lieu que n’y figure que l’examen de sortie.

Plusieurs éléments sont d’ailleurs fréquemment pratiqués, il font partie du règlement des établissements, mais ils ne le sont ni systématiquement, ni obligatoirement.

Et les bras tombent de voir qu’est inscrit dans la loi une visite médicale obligatoire à la sortie, sans précision de ce qu’elle comporte, alors que le bilan est plus nécessaire encore à l’entrée puisqu’il va permettre de soigner et de prévenir la contamination.

Nous avons proposé un amendement dans ce sens refusé au nom de l’article 40 alors qu’il aurait dû relever d’un gage de la Ministre. Dépistage, prévention, soins, aide en cas de déficit d’autonomie, le détenu doit bénéficier de ce qui lui serait proposé à l’extérieur. Un lieu privatif de liberté ne doit pas être un lieu privatif de santé.

Au contraire, la prison doit être un lieu de réparation. Non pas, non seulement réparation d’une faute à l’égard de la société, mais réparation de celui qui l’a commise, physique et mentale, afin qu’il dispose au maximum des moyens pour ne pas récidiver et s’insérer sans trop de souffrance de part et d’autre dans la communauté des humains. »

Intervention sur Projet de loi pénitentiaire

Michèle Delaunay interviendra aujourd’hui face à Michèle Alliot-Marie sur le projet de loi pénitentiaire.

Elle abordera notamment la question de la surpopulation carcérale qui concerne particulièrement la Maison d’arrêt de Gradignan. Le recul de la Ministre sur l’encellulement individuel est contesté par l’ensemble des députés socialistes.

Michèle Delaunay ne manquera pas non plus d’aborder les conditions de travail du personnel et des SPIP, la santé en prison et la situation des détenus âgés.

Intervention programmée au cours de la discussion générale entre 18h00 et 19h30.

Retirez votre projet de loi Jeux en ligne !

Communiqué du 9 septembre 2009

Monsieur Woerth donne le mauvais exemple en « trichant » avec la jurisprudence européenne!

Michèle Delaunay, Gaëtan Gorce et les députés socialistes dénoncent la manoeuvre du ministre du Budget, qui cherche à faire croire dans une déclaration stupéfiante rendue publique aujourd’hui, que l’arrêt de la CJCE irait dans le sens du gouvernement, alors que l’objectif de celui-ci est de supprimer le monopole public que la jurisprudence Santa Casa vient au contraire de conforter. Cet arrêt clarifie en effet une situation juridique que la Commission européenne, en prenant prétexte de précédentes décisions de la Cour, s’était évertuée à brouiller. Il confirme explicitement que les États de l’Union européenne sont parfaitement en droit, comme c’est le cas aujourd’hui pour la France, de confier à un monopole public l’organisation des jeux de hasard et les paris en ligne. Le gouvernement français, qui n’a cessé de prétendre ces derniers mois qu’il était dans l’obligation de légiférer pour répondre aux mises en demeure de la Commission est désormais placé devant ses propres responsabilités.

À cet égard, on est en droit de s’interroger sur les réelles motivations du Ministre du Budget qui cherche à toutes forces à satisfaire les attentes d’opérateurs qui n’hésitent pas pourtant depuis plusieurs mois à défier ouvertement le législateur en développant des pratiques manifestement illégales.

Il serait paradoxal et choquant que les pouvoirs publics cèdent à de pareilles pressions, en ouvrant à la concurrence un secteur dont la justice européenne vient de confirmer qu’il peut parfaitement rester sous réglementation et contrôle publics.

Il est important de rappeler que l’enjeu dans ce dossier est la protection de nos concitoyens contre les risques liés au développement des jeux d’argent, en particulier les risques d’addiction; la protection des mineurs qui ne manqueront pas d’être sollicités lors des retransmissions sportives par des opérateurs de jeu qui pourront parrainer des équipes ou diffuser des publicités avant, pendant ou après les épreuves; la lutte contre le blanchiment et la fraude qui sera manifestement affaiblie par la multiplication des sites et des types de paris; le financement des filières équines et sportives qui verront leurs ressources diminuer au profit de sociétés mues exclusivement par des intérêts financiers.

Le groupe socialiste réitère son opposition à ce projet de loi qui va introduire dans le sport français des pratiques nouvelles et contestables dont on a déjà pu mesurer l’effet néfaste dans plusieurs pays qui ont fait le choix de libéraliser les paris. Il demande plus que jamais le retrait du projet de loi de l’ordre du jour de l’Assemblée nationale.

Il suggère l’ouverture d’une réflexion sur le devenir et les missions du PMU et de la Française des Jeux pour accentuer leur contribution à la lutte contre l’addiction et au financement d’activités d’intérêt général et demande au gouvernement de prendre l’initiative d’un accord européen qui réaffirme le principe de l’autonomie des législations nationales en matière de réglementation des jeux.

Jeux en ligne : la CJCE donne raison aux députés socialistes

Communiqué des députés socialistes sur le projet de loi relatif à l’ouverture à la concurrence des jeux de hasard et d’argent en ligne

L’interprétation du gouvernement français désavouée par la Cour européenne de Justice

Dans un arrêt rendu le 8 septembre, la CJCE confirme que : « Les États membres sont libres de fixer les objectifs de leur politique en matière de jeux de hasard et, le cas échéant, de définir avec précision le niveau de protection recherché ». Elle admet en outre que « l’octroi de droits exclusifs pour l’exploitation des jeux de hasard par l’Internet à un opérateur unique, soumis à un contrôle étroit des pouvoirs publics peut permettre de canaliser l’exploitation de ces jeux dans un circuit contrôlé et être considéré comme apte à protéger les consommateurs contre des fraudes commises par des opérateurs ».

Elle confirme par conséquent l’analyse du groupe socialiste à l’Assemblée nationale qui a toujours affirmé que le droit européen n’exigeait d’aucune manière l’ouverture à la concurrence et par conséquent le développement exponentiel et légal des jeux en ligne. Cette décision constitue un désaveu cinglant pour le gouvernement qui depuis plusieurs mois s’était retranché derrière de prétendues pressions de l’Union européenne, pour tenter de remettre en question le monopole public détenu par le PMU et la Française des Jeux.

Cet arrêt prive le projet de loi présenté par le Ministre Éric Woerth et qui devait être examiné en octobre de toute justification juridique. Les députés socialistes demandent par conséquent au gouvernement de le retirer de l’ordre du jour de l’Assemblée nationale. À défaut, la démonstration serait faite s’il en est encore besoin que cette privatisation des jeux en ligne ne répond pas à une nécessité juridique, mais à un choix politique visant à satisfaire les appétits de lobbies proches du pouvoir.

Gaëtan GORCE, Michèle DELAUNAY, Valérie FOURNEYRON, Henri NAYROU, Aurélie FILIPETTI et les membres du groupe socialiste, radical et citoyen

Michèle Delaunay intervient sur la Bioéthique à l’Assemblée des femmes

L’Assemblée des femmes s’est tenue le jeudi 27 août 2009 à La Rochelle, en ouverture à l’Université d’été du Parti socialiste.
Michèle Delaunay y était invitée pour parler de bioéthique et de procréation assistée, à la fois en tant que femme de gauche, et en tant que professeur en médecine.

Lire l’article de Sud Ouest du 28 août 2009 « Le futur de l’enfant en jeu »

Suivi et Infogérance par Axeinformatique/Freepixel