Quand Alain Juppé dénonce la loi DALO
le mardi 27 septembre 2011 à 13h31
Le Conseil Municipal de Bordeaux hier a connu un moment important : la dénonciation par le Maire de la loi posant le Droit Opposable Au Logement.
Cette loi a été votée le 5 mars 2007, à l'initiative de Mme Christine Boutin, Ministre du logement du 1er ministère Fillon. Elle a depuis lors engagé le travail de nombreuses commissions étudiant des dossiers, sélectionnant des cas où un logement sera attribué en urgence, ceci parmi les nombreuses personnes dites "éligibes au DALO". Autant les membres de ces commission que les sans logements, éligibles ou pas, auraient écouté hier les paroles du Maire sans plaisir véritable" : "Une loi d'affichage", "purement électoraliste", "sans utilité".
Le Maire, il est vrai, venait d'établir un parallèle entre ma proposition de loi, évoquée par la conseillère municipale Emmanuelle Ajon, visant à "établir comme un droit l'accès à la cantine pour tous les enfants. Son ire l'emportait sans doute, mais enfin, il est numéro 2 du gouvernement, un peu de retenue s'imposait au numéro 2 du gouvernement.
Reconnaissons-le : la loi est inopérante dans une ville comme Bordeaux, où il manque 6500 logements sociaux pour atteindre le seuil légal, et beaucoup plus pour que le "DALO" puisse être mis en pratique.
Poser cependant un droit est, dans un pays normal, ce que nous ne sommes, plus un facteur de mobilisation des responsables politiques. Or, depuis 4 ans que le DALO est voté le taux de logement social dans notre ville n'a pas bougé.
Espérons qu'en cette année électorale, il n'en ira pas de même pour le Droit d'Accès aux Cantines à Bordeaux.






Commentaires
Cette équipe est depuis trop longtemps au pouvoir, tout lui est permis. Heureusement l'horizon parait s'éclaircir
Encore une fois, ça déborde. Effet de style ou réaction aux propos d'Emmanuelle Ajon présentant votre proposition de loi... nul ne sait. En attendant, c'était franchement pas fin.
le tribunal de Nanterre avait raison.
"Sa ire l'emportait sans doute..."
Rappel à la règle:
Devant les noms féminins commençant par une voyelle on écrira "son" et non "sa".
Donc "Son ire".
C'était spectaculaire de voir hier en transmission directe les traits de Juppé déraper et hurler comme un forcené contre Jacques Respaud et Emmanuelle Ajon. Ce maire vit dans un psychodrame permanent dans son conseil municipal qu'il ne "dompte" plus. La surcharge par ses diverses fonctions, l'angoisse de perdre les élections de 2012, son naturel colérique ?
Mais Michèle a raison: quel iatus entre l'affichage de sa solidarité avec Sarko-Fillon et le fait de ridiculiser la loi DALO! Quelle inconséquence !
La loi DALO?
Tiens, t'auras du Boutin... (air connu)
@ Michèle
La prochaine fois, demandez donc à Juju combien de logements sociaux on aurait pu construire avec le prix des bombes-laser que "nous" avons balancées en Libye ! Sûr que cet ire à cibles ne va pas décolérer ! Et ne lui parlez surtout pas de Dies Irae, il risque d'exploser en vol ! Dans un conseil municipal, ça fait désordre ...
J'ai regretté que Sud ouest zappe cet épisode qui n'a pas été bref. Comme Klaus, je pense qu'Alain Juppé a tout simplement perdu le contrôle de lui meme, ce que nous avons vécu à de nombreuses reprises en Conseil Municipal.
Non, non, Chère Michèle, la loi DALO date de mars 2007 et c'est Chirac qui l'a faite voter, pas Sarko ni Fillion.
Quant au constat que l'article 55 de la SRU serait inopérant à Bordeaux, permettez-moi d'avoir une avis différent.
Avec mon amitié,
Pascal Lafargue
Emmaüs
DALO sous Chirac: la meme majorite,le meme derapage!
Elle est bien du 5 mars cher Pascal
http://www.legifrance.gouv.fr/affic...
à Pascal : je n'ai certainement pas dit, Pascal, que la loi SRU SERAIT inopérante à Bordeaux, mais j'affirme qu'elle l'est ! Après une baisse, elle vient de connaitre une légère hausse mais reste honteusement près de 5 points au dessous du seuil légal. N'oubliez pas : les faits sont têtus. Les fées aussi!
Missi dominici ?
Pour Fillon, vous avez entièrement raison. Trop vite écrit, entre deux réunions à l'Assemblée. 2007 évoque aussitôt pour moi le début de mon mandat.
La prochaine fois, appelez moi que je corrige. Nous sommes assez amis pour cela, non ?
A l'instant, Pascal, me tombe sous les lunettes un accord d'un autre ordre entre Mme Boutin et Sarkozy, datant de la meme année
http://www.rue89.com/2011/09/27/bou...
Ouf, ça y est, Pascal, je suis sauvée : la loi est du 5 mars mais les décrets sont de novembre 2007
Merci de cette révision, mais la prochaine fois, promettez, téléphonez moi !
A Klaus. Je suis du même avis mais Pascal a raison de m'amener à la rigueur !
Ne chipotons pas sur des dates qui n'ont aucune importance car elles se situent toutes dans la période du règne de cette majorité. Ce qui est le point essentiel, soigneusement occulté par la journaliste de SO: Juppé a livré une démonstration de la "solidarité" au sein de la Sarkozie en raillant une pièce maîtresse de la pub sociale de ce Grand Chef d'Etat. Une pub sociale qu'il cultive lui-même à Bordeaux. Mais tous ses artifices sociaux ne cachent pas la véritable misère d'un quart de la population bordelaise qui vit dans la pauvreté derrière ses belles façades. Quelle vérité de cette remarque: il s'occupe peut-être de Bordeaux, mais les Bordelais ( "les Bordelaises et les Bordelais" dans son jargon pseudo-paritaire) l'intéressent beaucoup moins.
A Klaus et Michèle,
La prochaine fois, promis, juré, craché, je téléphone ...
Je n'avais pas compris le sens du blog, je pensais simplement amener un peu de vie qui plus est sur un point de détail (la date et le gouvernement) car sur le fond je ne doute pas un instant que nous sommes d'accord sur la nécessité de soutenir la SRU et principalement son article 55.
Et évidemment que nous sommes amis ...
Pour compléter: en plus de la loi DALO de 2007 il existe une "loi BOUTIN" (ou MOLLE) de 2009 (donc pendant le quinquennat de Sarko...!) qui donne dans son article 73 aux bénéficiaires d'un dispositif d'hébergement d'urgence un DROIT justiciable "au maintien dans la structure jusqu'à ce que lui soit proposée une orientation vers une structure d'hébergement stable ou de soins, ou vers un logement adapté à sa situation, un accompagnement spécialisé." Cela s'applique évidemment aux SDF à la fin du dispositif d'hiver. Mais ce qui est important et qui nous ramène au cynisme de Juppé et de cette majorité ump-sarkoziste qui nous gouverne encore quelques mois: il est évident qu'il n'y a pas assez de places pour tous ceux qui en auraient besoin et qui y "ont droit". Mais on a adopté cette loi pour obliger au moins l'Etat et ses institutions à mettre les bouchées doubles pour aider les gens concernés à trouver une solution. Ce qui est mieux que rien mais mérite notre soutien. Pour Juppé, dans la même philosophie que pour la loi DALO, il s'agit de la frime, de la mousse, une frime et une mousse adoptée par SON gouvernement umpiste, SA majorité.
Puisque nous y sommes: où en est la préparation par l'Etat du prochain dispositif hivernal pour nos SDF bordelais?
Voir en page "A l'assemblée", notre tour de force : faire voter en ce temps de tension notre proposition de loi "bisphénolA" en commission des affaires sociales
@ Michèle
Il vaudrait peut-être mieux de rendre ce renvoi plus visible. Avec un mini-billet à part?
vous ne souhaitez pas parler du débat, des débats des primaires ?