Heureusement, il y a le football !
le vendredi 28 mai 2010 à 20h22
No croissance, no consommation, no moral des ménages: les mauvaises nouvelles tombent en pluie ce soir. Deux millions sept cent soixante dix sept mille chômeurs en France. Plus 0,6 % ce dernier mois, plus 20% pour les plus de 50 ans. Les chiffres du chômage sont d'une autre épaisseur humaine que ceux du CAC 40 qui sont, hélas, pourtant liés.
Heureusement, il y a le foot ! Et le Maire de Bordeaux, sur toutes les fréquences, de se réjouïr des 20 millions d'euros qu'il va empocher pour construire un Grand Stade. "Bonjour, veaux, vaches, cochons, couvées", nous avons dans les jeux du stade les clefs de la reconstruction économique et sociale du pays.
Je n'y entends rien, mais j'avais, jusqu'à il y peu, un a priori positif pour le foot mais ses connivences avec le monde des jeux d'argent me l'ont fait un peu tomber des mains.
Nous avons gagné l'Euro (on comprend que je ne parle pas de la monnaie qui, elle, va bien mal et ne mérite même pas de majuscule) et le BTP peut se réjouïr ce soir de gagner 1 milliard 700 millions d'euros de la part de l'Etat pour la construction ou la rénovation de nouveaux stades.
Un miliard sept pour le BTP, deux millions sept pour les chômeurs, si les chiffres se font écho, les vases sont-ils communicants ?
A vrai dire, je ne connais pas vraiment la réponse. Ce qui m'inquiète, fondamentalement, bêtement, incurablement, c'est que nous investissions dans les jeux et leurs produits dérivés plutôt que dans l'invention de scanners, dans la fabrication de machines outils et dans toutes les formes de l'économie productive et/ou créative.
Commentaires
Heureusement, il y a aussi les associations....
Nous investissons dans les jeux et les stades, les humains sont ainsi...... mais...... nous soutenons, aussi, de grandes idées, nous croyons en des valeurs, nous travaillons à plus d'humanisme, nous nous reconnaissons dans l'autre: malade, handicapé, chômeur, exclu...
il y avait de belles choses aussi aujourd'hui, de quoi espérer et se mobiliser et de quoi se battre !!! Cet après midi était plutôt encourageant...
Rigolo , plus de commentaires à votre post sur face book qu'ici !
Il est curieux que l'on trouve plus facilement de l'argent pour construire des stades que des logements sociaux... Pourtant cela permettrait sûrement plus efficacement de sortir de la crise... Celle du logement d'abord, et celle de l'économie tout court ensuite !
pour que la masse populaire oublie ses misères : les jeux seront là, comme dans la Rome Antique....
Oui, des logements sociaux seraient plus efficaces, mais ils feraient baisser les prix des loyers, et donc les profits de l'immobilier; Quand à la fréquentation des stades, il ne faut pas oublier que le prix des places pour les grands matchs est plutot cher et pas à la portée des bourses des pauvres.
Cest donc devenu un spectacle pour les riches.
Ah les jeux du cirque, follement interessant en période de crise.
J'ai beaucoup apprécié votre intervention d'hier aprés midi a l'athéné, vous essayez de re-donner l'espoir mais l'ouragan libéral est féroce, il n'y a que des profits et l'immatérialité et le don de soi n'interessent que peu.
Voici ce que j'avais a vous dire
Par contre je ne voterai pas en 2012 pour le directeur du FMI....
Nous serons deux à ne pas voter DSK, ce qui pour votre serviteur serait une première défection à la social démocratie depuis 1965.
Dommage que je ne sois pas électeur dans votre circonscription car vous, vous auriez ma voix. Sans falgornerie aucune...
20 millions d'euros à Bordeaux, et 1,7 milliard de chantier en France : c'est le prix à payer pour remonter la note de popularité de Sarkozy :
http://www.lepost.fr/article/2010/0...
Quant à DSK, notamment pour mitte et ali baba, voilà tout le bien que j'en pense :
http://centpenseespourvous.blogspot...
Quand on pense qu'on peut (encore !) lire dans le Nel Obs de cette semaine que " Un duel DSK-Sarkozy ne fait aucun doute pour 2012..." (p 56), on se demande si quoi que ce soit vaut encore la peine...
Pour le principe, je continue le "boycott TV" dont j'avais déjà parlé : il y a plus de deux ans que je n'ai plus allumé de TV pour un match de foot, et même la coupe du monde m'est équilatérale. Le jour où le sacro-saint audimat va réellement se dégonfler, les baudruches "pompes à fric" ( foot, F 1,...) devraient en faire autant. On peut toujours rêver...
Réjouissons nous, un français trouve un cdi !!
Pierre Bachelot !!! le fils de sa maman
à Ali Baba. Cette journée inter-associative qui nous a réunis était en effet du plus grand intérêt et nous avons dégagé la nécessité pour les associations de "garder leur âme", c'est à dire de défendre leur liberté et leurs valeurs pour ne pas se laisser réduire à une somme d'activités que l'on peut comptabiliser. Je souhaite que nous ayons bien d'autres occasions de rencontre de ce niveau.
on pourrait peut etre proposer des passerelles le samedi entre le centre commercial Bordeaux Lac, le Casino de Bordeaux et le futur grand stade comme cela les " clients" avec leur carte revolving cetelem à 20% d'intéret pourront claquer 100 euros au casino, 100 euros de billet au stade alain Juppé ( on sait jamais , peut etre qu'une subvention "traditionnaliste" tombera du ciel) et les 15 euros qu'il restera sur la carte pour des sodas et bonbecs al campo !!
si c'est cela la France " qui avance et gagne" , le pain et les jeux !
ps : si t pas encore assez asservi, va acheter ton écran plat à 1500 euros avec ta seconde carte de crédit chez carrefour ou planete saturn, raymond s'occupera de gagner la coupe du monde pour te la rembourser.... dans tes reves
A propos "associations": la "gouvernance" qui se dessine pour (plutôt contre) le secteur associatif comporte certains aspects qui doivent nous inspirer beaucoup de scepticisme, voire de l'angoisse. Quelques exemples: la diminution des crédits publics forcera pas mal d'assos à mettre la clef sous la porte (témoignage émouvant du responsable de "la Marmite" qui craint devoir fermer, ce qui implique que les 20 000 repas que son asso distribue ne le seront plus).
Les assos seront souvent contraintes de licencier leur personnel salarié; or, les assos ne pourront difficilement survivre avec les seuls bénévoles. Ou doit-on limiter le champ d'action ou le volume des activités quitte à laisser "au bord de la route" d'innombrables (et de plus en plus de) personnes dans le besoin? Les assos essaient évidemment, avec l'éthique qui préside à leur création et leur action, d'éviter cela, mais faire plus avec moins de ressources financières et humaines - il y a des limites à ce qu'on peut assumer; il y a des limites à l'exploitation du bénévolat par les pouvoirs publics.
Autre élément: les pouvoirs publics essaient de limiter le nombre de leurs "partenaires" en imposant avec de plus en plus de pression financière des "regroupements". Or il est évident que cela peut poser des vrais problèmes d'identité et de compatibilité. Qu'est-ce qu'on peut et devrait-on "mutualiser"? Bien sûr, ceci ne plaide pas pour un laxisme de gestion...
Et dernier point et pas le moindre: l'utilisation par les pouvoirs publics de l'instrument des "appels à projet", les "projets" étant définis par eux-même. Appel à projets, cela signifie mise en concurrence des assos et abandon imposée par elle de la pérennité et de l'autonomie de leur planification à plus long terme. L'action sera imposée par le haut et ne dépend élus du libre choix "en bas", par les associations. Donc évidemment une attaque en règle contre le sens librement choisi par ceux qui s'engagent à titre bénévole, voire professionnel.
Donc, la menace est évidente: l'Etat se défausse sur les association par ce qu'il ne veut et ne peut plus assurer lui-même un certain nombre de domaines d'actions. La demande surtout en temps de crise augmente rt les ressources diminuent. Où irons nous?