Silence dans la ville
le lundi 24 mai 2010 à 15h22
Une maison mauriacienne, secrête, silencieuse et fraîche dans la touffeur générale. Deux fois mauriacienne, puisque je me mets à ma table de travail, volets demi-fermés, avec cette impression un peu étrange que nous ne sommes pas si nombreux à nous refermer ainsi sur "nos chères études".
Pour moi, le temps d'étudiant est bien loin, mais il me semble ne l'avoir jamais tout à fait quitté, vivant depuis toujours dans l'urgence d'une tâche, de quelque chose à faire qui doit être fait. Je n'ose pas dire d'une "mission", ni même d'un "devoir" puisque moi seule les ai jamais posé comme tels.
A côté de moi -j'y reviens- la tribune d'Edgar Morin, née sans doute, à près de 90 ans, sans autre urgence que celle que l'on se donne, d'un sentiment voisin du mien et de la même attente.
Commentaires
Il me semble qu'avec la chaleur environnante qui se veut parfois plus étouffante que réconfortante, se réfugier derrière ses volets à demi-clos pour trouver un peu de fraicheur dans ses pensées n'est pas la plus absurde des idées...
Bon courage dans votre réflexion et dans votre rédaction.
je crois être au bout de mes peines... Pourquoi j'aime pas la rédaction de ma "lettre de la députée" : parce que c'est un exercice contraint, respectant nombre de signes, emplacement des colonnes, alors que l'écriture est pour moi la liberté même..
Je crains le pire pour notre pauvre bon Maire! Si gentil, si tolérant et si méconnu par la députée de "Sa" circonscription!
" Nos devoirs de vacances étaient de vrais devoirs. De dix heures à midi, de deux heures à quatre heures, je demeurais penché sur des cahiers dont la couverture bleue et rouge représentait la prise de Tananarive par le général Duchesne. Les cigales grinçaient derrière les volets, mais une fleur de lis y était dessinée par où le soleil féroce dardait "un long rayon poudreux plein d'innombrables danses" (c'est un vers d'André Lafon). Des guêpes se cognaient aux vitres, et au plafond des mouches énormes. Cet immense bourdonnement des étés de mon enfance, je ne l'entends plus qu'au dedans de moi."
François Mauriac : Mémoires intérieurs - 1959
Ce texte touche mon coeur, Colette.
Je le sais.
Au sujet des évadés qui s'en vont et reviennent , j'aime particulièrement la photo de Charlie-Hebdo. Elle est explicite! ^^
http://ow.ly/i/1KRb
Dans la pénombre mauriacienne de votre retraite (momentanée, d'accord), oú Colette se le dispute á Rimbaud sur la qualité du poudroiement lumineux parcimonieusement dispensé par les antiques persiennes,
j'aimerais tout de même vous voir rendre justice à...un ancien maire de Bordeaux, d'accord, mais pour qui l'Histoire restera sans doute moins parcimonieuse que pour un crâne d'oeuf...
Puis-je vous inviter á (re)lire La Peste d'Athènes, de Lucrèce, dans son De Natura Rerum..?
Terrible.
Bien de quoi, sans doute, perdre sa conscience de mandataire du bien commun...quant un simple rayon de soleil permet déjà...de la relativiser.
C'est un peu comme la présidentielle d'ailleurs. Un plus récent écrivain en dit "ils n'en mourraient pas tous, mais tous étaient frappés!"
Gare à vous-même, si le virus vous a été inoculé à votre insu....parité oblige, par exemple...et faute de combattantes sur la fin!!??