Candidat
le lundi 29 mars 2010 à 13h30
Je ne voulais pas commenter la déclaration de candidature d'Alain Juppé à la Présidence de la République. Nous avons trop de candidats dans notre camp pour nous réjouir ou attrister de ceux de l'autre. Mais le contenu de sa déclaration m'y incite.
Cette candidature est légitime. Il est logique que les anciens premiers ministres ump, au surplus Maires d'une grande ville, s'interrogent, et même se répondent. Elle n'est pas une surprise : de dénégations en allusions, nous savons que cette ambition, cette attente, n'a jamais quitté Alain Juppé. Si je n'apprécie pas toujours ce "fluctuat" permanent à l'égard du gouvernement actuel, mais je peux comprendre qu'il ne trouvera de salvation durable à sa condamnation de 2006 qu'à cette hauteur d'entreprise. Il est ainsi.
Elle vient aussi dans un moment que l'on peut considérer comme politiquement favorable : après la débâcle sarko-gouvernementale des Régionales, et peu après la déclaration empanachée de Dominique de Villepin. Juppé a analysé les échos médiatiques du nouveau Parti villepiniste, et il a considéré à juste titre qu'ils étaient plus que mitigés. C'était le moment s'il voulait lui aussi exister dans le choeur des concurrents à la candidature face à la montée en puissance de Fillon.
Jusqu'au choix du dimanche qui ouvrait lui aussi une bonne fenêtre de tir. L'actualité non sportive du lundi est souvent maigre, ce qui lui ouvrait les pages des quotidiens. C'était sans compter sans la grève du journal Sud Ouest ni l'attentat moscovite, mais là, Juppé n'est pour rien.
Ce sont les formules qui ont accompagné la déclaration qui déçoivent. Au coeur de la gabegie sarkozienne, qui a je l'espère pour longtemps décrédibilisé les déclarations creuses, le volontarisme de gare et les prudences de matamores, Juppé a promis de "donner du sens aux réformes". Quelles réformes ? Pouvoir d'achat ? Retraites ? Chômage toujours croissant ? Nul ne saurait quel champ viseraient ses réformes, dans quel sens elles iraient, seulement qu'elles en auraient un.
Plus fort (même un socialiste extrème n'aurait pas osé le faire ) : il fallait réconcilier la compétitivité de la France et la solidarité. Pour tout dire, c'est l'oeuf de Colomb. Qui d'autre aurait pu y penser ? Songé à le formuler ? Eu l'audace de le proclamer ?
Même le bouclier fiscal en a pris un coup. Un petit coup, pas question de le briser comme le vase de Soisson. Dans certaines conditions, il faut que "les plus riches ''puissent" contribuer à la solidarité".
Je l'avoue, j'attendais plus de grandeur de la politique. Elle existe, mais pas forcément parmi les grands. Plus de courage et plus d'idées aussi. La déclaration de Juppé fait-elle dresser l'oreille, éveille-t-elle un espoir, comble-t-elle une attente autre que la sienne ?
Commentaires
C'est le meilleur d'entre nous.
Bordeaux ou To lose, that is the question... Comme il n'a plus rien à perdre, donnons-lui sa chance de perdre la présidentielle !
http://www.lemonde.fr/radios/son/20...
Je crois, comme lui, que les plus riches doivent pouvoir plus contribuer à la solidarité nationale. Dans cette perspective, je mettrai une petite boite en carton près de la caisse de la pâtisserie, où on pourra mettre ostensiblement des pièces entre la messe et les Paris-Brest. En échange du versement, la pâtissière remettra une attestation permettant de défiscaliser le versement de l'impôt (il faut bien inciter).
Trèves de plaisanterie... je lisais que le groupe UMP a refusé la récente proposition de loi SRC menée par Danielle Bousquet, sur le congé maternité ("accueil de l'enfant" etc...).
Question plus générale : les militants PS peuvent-ils assimiler à des projets de loi du gouvernement socialiste 2012-2017 les propositions de loi et les amendements issus du groupe SRC ?
1) pour se construire dans leur petite tête une idée du programme qui se monte (on espère!) derrière l'épais rideau ;
2) pour faire connaître dès aujourd'hui ces éléments de programme. Puis-je aller raconter autour de moi que, le PS élu en 2012, un projet de loi sera déposé qui fera XYZ (cf. proposition de loi ABC de la niche parlementaire ou amendement DEF pour les détails ) ?
quel crâne d'oeuf!(voyez sur Marianne!)
c'est un peu l'apostolique romain de l'ump:comme Laurent du PS...
Et je m'y (re)connais, en crâne d'oeuf!
Excès de virilisme hormonal...
Mais grande capacité au revival...(sicut dixit!)!
Joyeuse Paque!
Comme l'enseigne un vieux proverbe bantou, "la femme digitale n'est pas un don du ciel mais dix chances supplémentaires de te fourrer le doigt dans l'oeil."
Bravo ! Décidément, ce blog donne en avant-primeur des informations que l'on cherche soigneusement à occulter.
à voir sans délai sur rue 89
http://www.rue89.com/2010/03/30/jup...
Vous (tu) avez pleinenemt raison Michèle Delaunay. Que neni, le grand chef à dit "pas touche à mon bouclier fiscal". Peine perdue pour A. Juppé qui commençait déjà à sentir venir de gros nuages de grêle sur les vendanges de 2012, tout en essayant de débaucher (principe d'ouverture électoraliste, à la mode) des électeurs supposés faire la valse hésitation entre une alternance pour 2012 et la poursuite du naufrage de la France.
La dette abyssale de l'état français n'aura pas raison sur l'entêtement acharné d'un homme qui ne se gêne pas pour tenir des discours sur la solidatité nationale, qui affirme avoir en horreur l'injustice, etc...
J'ai écouté avec stupeur le comble de cet acharnement dans la bétise ce matin et qui fait tâche d'huile chez les députés UMP: un député (son nom?) affirme tout de go: "le bouclier fiscal devrait être inscrit dans la constitution car il concerne tous les français". Alors là, ma journée commence vraiment bizarrement... Mais les Gaulois de chez Gaulois sont encore plus fous qu'ils n'en ont la réputation!!! Rappelons que 16000 foyers sont concernés par ce bouclier. Et qu'en 3 ans d'application, celà aurait fait une coquette somme bien utile aujourd'hui! Comme cet instituteur dégagé manu militari par les CRS dans une préfecture alors qu'il voulait défendre sont métier, j'ai comme une envie de chanter la marseillaise et de vous invier à faire de même...
Pareillement, une autre député cette fois, dit: "il y a une capitaine à la tête du navire". Seulement faudrait voir à modérer (comme avec l'alcool) le foutage de gueule.
Dommage qu'il n'y ait pas une médecine psychiatrique du travail pour bons nombre de députés. Et pas qu'eux si vous voyez à qui je pense...