Chaban
le jeudi 17 septembre 2009 à 09h28
J'ai en mémoire sa gentillesse, cet art consommé qu'il avait de saisir au premier regard quels mots, quelle attitude, quel sourire plus ou moins connivent ou familier, répondrait au mieux à l'attente de celui à qui il s'adressait. C'est cette générosité de lui même qui l'a installé durablement dans le coeur des Bordelais.
Et dans mon souvenir, Jacques Chaban-Delmas, ce n'était pas seulement l'art de plaire (qu'il possédait au plus haut point) mais la volonté que ceux qu'ils rencontraient soient plus heureux après qu'avant.
Un journaliste me demandait un jour, avant un scrutin, comment je concevais mon rôle et ce que j'attendais d'une réunion publique. Je lui avais dit "je voudrais donner de la force à ceux à qui je parle" et il m'avait répondu "comme Chaban". Cela m'a fait plaisir.
Oserais-je dire que Chaban n'aurait pas souffert de me voir élue dans le siège qu'il a occupé si longtemps ?
Hier, à l'Assemblée nationale, il y avait un peu de cet air d'ouverture qui soufflait sur Bordeaux à l'époque du grand Chaban. C'était aussi l'époque de la "nouvelle société" et le colloque était bâti autour du discours de politique générale prononcé il y a juste quarante ans, ici même, à l'Assemblée, où ce concept, toujours d'actualité, est apparu.
Une société protectrice de l'homme pour une France prospère, jeune, généreuse et libérée. Chaban voulait bousculer le conservatisme social, l'inégalité des revenus, renforcer en même temps qu'apaiser le dialogue social ; il déplorait la fragilité de notre économie et notre affaiblissement industriel et voulait réduire les inégalités fiscales.
Dirait-on mieux aujourd'hui ? Mais surtout, comme on est loin de la politique de matadors de l'ump d'aujourd'hui, méprisante, autoritaire et égotiste !
Delors, Rocard, Bayrou, Juppé, Catherine Nay, Marie-France Garraud, Nicole Nota, Jean-Marc Ayrault, Jean François Copé, un éventail large pour un débat vif (quelquefois même très vif), alerte, sans tabous que Chaban aurait aimé.


Commentaires
En effet, Chaban était un Grand Homme. Ce qui implique un grand caractère humain et humaniste. Que pensait-il de son successeur, qu'en espérait -il sur ce plan?
Bel hommage à jacques chaban delmas ; ce que nous en gardons correspond bien à votre description. Pas de grand politique sans qualités humaines, quelque soit le parti.
N'oublions pas la réponse du chef de l'opposition, François Mitterrand, par ailleurs ami de Chaban, qui déclarait, "j'aimerais bien vous croire Monsieur le Premier Ministre mais avec les hommes qui vous entourent, je sais que ça ne sera pas possible..."
Jacques CHABAN-DELMAS a été, 11 mois après mai soixante-huit, la parade qu'à trouvé la droite pour maintenir sa domination politique, alors même que les élections de juin 1968 lui avaient très largement donné la majorité, mais que la rupture avec la Société était consommée. Avec Edgar FAURE, Léo HAMON, il représenta une tentative de mise à l'écoute de la vie réelle... Mais François MITTERRAND avait raison, caution moderniste de la droite pompidolienne, il était largement sous surveillance et ne se vit jamais donner tous les moyens de ses ambitions... Il faudra attendre 1981 pour que les thèmes de la nouvelle Société soient repris, réactualisés, approfondis et mis en oeuvre, par un Gouvernement de Gauche... qui avait clairement décidé de se donner les moyens de sa politique.
faut il comprendre que nous sommes à la recherche sur Bordeaux de quelqu'un(e)consensuel, respectueux des élus d'opposition, qui ne prétexte pas quand les conseillers municipaux PS prennent la parole un appel urgent sur son portable pour quitter la séance, qui nomme par leur nom tous ses collègues du conseil, qui décide de développer le culturel sur Bordeaux ou des subventions autres que peau de chagrin pour les assoc sportives plutot qu'un grand stade à coté des machines à sous de Bordeaux, qui après certes avoir rendu Bordeaux une belle ville " minérale" ne favorise pas que les quartiers du centre ville,et bien j'en reste perplexe........limite droit dans mes chaussures car je n'ai pas de bottes et de toyota prius....à bon entendeur
http://www.lejdd.fr/Societe/Justice...
je regrette que Sud Ouest n'ait pas sollicité votre témoignage dans la belle page consacrée au colloque. Pas plus que celui de Gilles Savary qui a consacré un ouvrage pertinent à jacques Chaban Delmas.
@ hohoho
quel rapport des exercices de comm du Maître de l'Univers avec ce billet?
@ Eric
En effet, un grand manque de professionnalisme de la part de SO qui n'avait pas le reflexe d'interviewer celle qui 1) occupe le siège de Chaban à l'Assemblée; 2) qui connaissait très bien personnellement et par le biais de ses parents Chaban et aurait donc pu apporter un éclairage original sur Chaban.
salut elias, tout simplement que hihihi alias jphd venait de polluer une 848ème fois ce blog et j'ai juste voulu lui montrer que c'est facile de trouver un lien que cela soit sur l'ump ou le ps pour casser du bois gratuitement !! voila !! ses messages depuis ont été épurés !!!
Moi qui n’est pas connu Chaban, à cet instant je suis fasciné par le caractère visionnaire de son discours ... sic!
trouvé sur le blog de Fabien Robert, maire de quartier, Modem dans " l'équipe Juppé "
Elias, faudrait voir à se calmer...Accuser sud ouest d'un manque de professionnalisme parce qu'ils n'ont pas interrogé tous ceux qui ont connu, succédé ou travaillé sur Chaban, c'est oublier qu'un dossier dans un quotidien n'est pas une thèse. Et que les témoignages de ste marie ou de madrelle qui ont vécu cette époque en direct n'étaient pas inintéressats. Ne pas oublier tout de même: quand michèle delaunay était candidate aux législatives, les mêmes n'aimaient pas trop que Sud ouest rappelle ses liens avec la famille chabaniste, cela faisait trop centre "droit" et trop archéo... Elle n'a jamais dénié, elle, cet héritage, à la différence de juppé et c'est sans doute ce qui lui a permis de grignoter la victoire. Critiquer la presse ok, la pilonner comme c'est trop souvent le cas en manquant d'objectivité et en l'accusant de tous les complots, c'est dangereux pour la démocratie, imbécile et franchement archéo.
Excuse moi Elias, c'est à Eric que je répondais