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mercredi 24 juin 2009

Le second ministère Sarkozy

Ce gouvernement est quand même pour une grande part un formidable aveu d'échec.

Echec des "coups" médiatiques avec l'exit du fantomatique Laporte et de Rachida Dati, qui a été surtout, à ce ministère, une image, une jolie image de l'intégration. Personne n'osait le dire trop haut à ses débuts, tout le monde en convient aujourd'hui.

Ce double échec n'a pas guéri Nicolas Sarkozy et après le "flop" de sa prestation versaillaise, il a aussitôt occupé les médias avec le "coup" Mitterrand. "C'est Gala qui entre à l'Elysée", disent ici ceux qui se souviennent de ses prestations télévisées sur la vie des grandes égéries du siècle. C'est un nom surtout, et celui qui le porte le sait bien, tout en feignant d'être là au nom des artistes et de la culture, la belle, la grande, la mondaine, celle qui s'affaire autour de la villa Médicis.

Christine Lagarde est confirmée dans son poste. C'est habile, car il s'agit de montrer qu'on poursuit malgré la crise, et c'est justifié concernant la personne de la Ministre. La Marie Chantal qui présentait en juillet 2007 la loi Tepa a gagné en épaisseur au fur et à mesure des épreuves. Laissée plus qu'à son tour seule en face des questions, des critiques, des vents et des marées, elle a affronté avec courage la succession particulièrement dense des difficultés.

D'Allègre, plus question : le réchauffement climatique a eu raison de son insistante candidature. Après le vote européen et le vent en poupe des écologistes, celui qui nie le dommage climatique aurait fait tache sur la nouvelle vertu verte que s'est acheté le gouvernement.

Darcos aux Affaires Sociales : un autre échec bien maquillé. Et une inquiétude : Luc Chatel parait bien peu avoir l'étoffe et l'engagement pour conduire un Ministère aussi décisif que l'éducation. Le pire n'est jamais sûr, même s'il est chaque jour mieux armé. Attendons.

Une recrue assez charismatique : le jeune député Benoist Apparu. Tout aussi ump'iste que les autres, mais souriant, détendu, agréable, sans doute capable de bien représenter les pas encore quadras avec son "conscrit" Laurent Wauquiez.

Et enfin, une niaiserie : remplacer les "âgés" par les "ainés" dans l'intitulé du Secrétariat d'Etat confié au docteur Nora Berra. A quand l'appellation de "cadets" pour le sous-ministère de Martin Hirsch ?

mardi 23 juin 2009

Grand emprunt : l'éternelle revanche des riches contre les pauvres.

Une fois encore, cette éternelle revanche dont ce gouvernement a fait un principe fondateur.

Pourquoi ? Les emprunts (même décorés du nom de "populaire") concernent en premier lieu les suffisamment riches pour pouvoir épargner. Ce sont eux qui prêtent.

Mais qui rembourse ? Tous, toutes catégories confondues sous les diverses formes de l'impôt.

Le "travailler plus" connait une variante : "Emprunter plus, pour payer davantage d'impôts".

Car emprunter, nous le faisons déjà. Aux marchés financiers. Et la forme de l'emprunt est plus coûteuse pour l'Etat qui le sait parfaitement mais qui espère ainsi solidariser les prêteurs, avoir un affichage "populaire", franco-français, ce que nous avons vu clairement annoncé hier.

Les "grands emprunts" ont tous été des gouffres financiers pour l'Etat, la palme revenant à l'emprunt Giscard, malencontreusement indexé sur l'or. Mais tel a été également le cas de l'emprunt Balladur-Sarkozy et c'est Alain Juppé, alors aux affaires qui a pris la décision de le rembourser par anticipation pour ne pas grever durablement le budget.

Un emprunt, pour quoi faire ? C'est une véritable escroquerie de prétendre faire un emprunt pour financer telle ou telle priorité. Cette escroquerie a d'ailleurs atteint son comble s'agissant des franchises médicales, prétendûment destinées à financer le plan Alzheimer (qui attend toujours sa concrétisation financière), le cancer et les soins palliatifs.

Tout emprunt, tout impôt, va dans le pot commun des recettes et il est aussitôt englouti dans le financement des affaires et des dettes courantes.

Depuis 2002, l'augmentation du déficit public a elle aussi servi exclusivement aux dépenses courantes et aux réductions d'impôt en direction des plus riches (bouclier fiscal, quasi suppression des droits de succession...)

L'éternelle revanche...

lundi 22 juin 2009

Un discours de lendemain d'élection

Une feuille de route très générale, bien pensante, où nous avons appris que la santé coûtait cher, qu'il fallait miser sur la jeunesse et l'intelligence et que l'économie devait s'appuyer sur la production.

Tout ça pour ça.

Deux éléments consistants : -la création d'un grand emprunt populaire pour financer les priorités que devra fixer dès mercredi le nouveau gouvernement.
-la condamnation de la burka, non comme signe religieux ostentatoire, mais comme atteinte à l'idée que nous nous faisons de la dignité de la femme;

j'ai applaudi ce dernier point. C'est à ce titre aussi que je me suis prononcée il y a bien des mois contre le voile à l'école et à l'hôpital.

Une autre citation, avant de regagner l'autobus qui nous ramène à l'assemblée : "Désormais, nous ne tolérerons plus qu'un seul euro soit gaspillé".

"Désormais", cela doit vouloir dire " dès demain", car pour aujourd'hui, ce sont 600 000 euros qui ont été engouffrés dans ces trois-quarts d'heure de discours.

Le discours du trône

En route vers Versailles pour le sacre de Nicolas.

Du moins le croit-il. Il réunit aujourd'hui les deux assemblées, comme Louis XVI réunit en son temps les trois ordres de l'Etat. On se souvient que l'affaire n'a pas évolué en sa faveur et que "le tiers Etat" a pris le pas sur les deux autres.

Je crains qu'il ne soit pas possible d'ouvrir son ordi dans la vénérable salle du Congrès mais il suffit bien sûr d'ouvrir son poste pour suivre en direct ce discours de la couronne déjà très contesté.

A tout de suite.

samedi 20 juin 2009

Une jolie histoire en (presque) direct du Grand Parc

Tout à l'heure, au Grand Parc, les élèves du collège lisaient à haute voix, des vers de Césaire rythmés par quelques roulements de tambour.

Alain Anziani a pris brièvement la parole entre deux textes :

- "Les enfants, savez-vous ce qu'est un poête ?"

Comme toujours dans ces cas-là, les enfants ont cherché et ont fait mine de ne pas savoir (parce qu'au fond, nous le savons tous, mais nous ne savons pas le formuler).

L'assistance entière donnant sa langue au chat, expression qui est déjà de la poésie, Alain a donné la réponse :

- "Un poête, c'est quelqu'un qui veut changer le monde".

Que dire de plus, que dire de mieux ?

Vite, vite, rejoignez-nous au Grand Parc !

Rejoignez-nous pour le deuxième temps fort de la journée : inauguration de l'exposition Aimé Césaire par Philippe madrelle, à 17 h 30, dans l'enceinte du collège du Grand Parc.

Lecture de poèmes et de textes de Césaire, un groupe de danse et de musique martiniquaise plein d'enthousiasme et de rythme. Un moment de vraie liberté, sans façons et sans contraiente.

Dans le photo blog, quelques photos de la matinée.

A tout à l'heure !

Fêter la musique et la poésie au Grand Parc !

"La vie est ailleurs" disait Kundera : elle est en tout cas aujourd'hui au Grand Parc où je donne rendez-vous aux amis du blog entre 10 et 19 heures.

L'association "Village de ville" présente dans les locaux du collège du Grand Parc, l'exposition Aimé Cesaire que j'ai apportée de l'Assemblée nationale et mise à disposition.

Les enfants, les grands, tous, nous lirons des poèmes, accompagnés d'un groupe musical Martiniquais.

Deux moments forts :

12 à 14 heures pour un premier moment musical et poétique

17 h 30 à 19 heures pour l'inauguration par Philippe Madrelle, Président du Conseil Général, suivie d'un vin d'honneur et d'amitié

A tout de suite...

jeudi 18 juin 2009

LGV : Aquitains et Européens d'abord ! (II)

La LGV est pour moi un engagement fort, au premier chef bien sûr en tant que députée de Bordeaux.

Rien d'autre ne peut mieux assurer à notre ville sa place de métropole européenne, au coeur de l'arc atlantique et au centre d'une étoile rayonnant sur tout le grand Sud Ouest.

La prise de position récente de Michèle Alliot-Marie, proche de notre Maire, reste une interrogation. Elle est dommageable en tous points, jusque pour le Pays Basque dont MAM est l'élue. Cette région, fragile pour de multiples raisons, a-t-elle pour vocation de devenir un parc national traversé par des murs de camions ? L'Aquitaine deviendra-t-elle une sorte de finistère dont le pays basque constituera l'extrême bout, éloigné de tous les centres d'activités et d'échanges ?

Michèle Alliot-Marie suspend études et discussions pour la portion de la LGV située au sud Bordeaux, pour un soit disant motif écologique. Non sens absolu : qu'est-ce qui est plus contraire au développement durable que l'autoroute de camions que nous connaissons actuellement ? Une ligne ferroviaire redistribuera au contraire le fret au profit du rail et fluidifiera les échanges économiques. Les écologistes ne se sont, eux, pas trompés dans leur choix.

La décision ministérielle est lourde d'autres conséquences. Elle prive tout d'abord cet immense projet de fonds européens. L'Europe, légitimement, ne veut s'engager qu'avec la certitude qu'il constituera bien un lien structurant entre les pays européens.

Elle hypothèque l'engagement des diverses collectivités : comment, par exemple, l'Aquitaine ou les Midi-Pyrénées s'engageraient-ils sans avoir aucune étude sur ce qui irriguera leur territoire ?

En un mot, le projet est à ce jour bloqué par une déclaration ministérielle incompréhensible et contre-productive.

Il est temps que les citoyens s'en mêlent : c'est d'eux et de l'avenir de leur territoire qu'il s'agit.

Nous étions hier un groupe d'élus à "la Concorde" -la bien nommée- pour présenter le site que nous mettons à la disposition des Aquitains et au delà pour s'informer et s'exprimer. Et ceci étant fait , pour signer la pétition en ligne destinée à porter le projet de la LGV.

L'avenir économique et écologique de notre région en dépend. La place de Bordeaux est conditionnée par ce grand projet. L'Europe perdra son sens si nous arrêtons les voies de circulation à nos frontières.

J'invite chacun, "de gauche, de droite, de l'avant centre et du demi de mêlée" à se rendre sur ce site et à signer cette pétition qui doit tous nous réunir.

Aquitains et Européens d'abord !

Un pique-nique de cerises

Un message laconique était paru dans Sud Ouest, donnant rendez-vous pour un anniversaire de deux années...

Le mystère s'est levé quand j'ai été moi-même conviée place de la Bourse, autour du banc qui, le 13 juin 2007, nous avait servi de tribune, au milieu d'un millier de personnes.

'Nous" c'était Ségolène et moi. Sans aucune m, Alain Juppé avait déclaré le lendemain à Sud Ouest : "La candidate socialiste a fait venir le SAMU". Quatre jours plus tard avait lieu le deuxième tour de l'élection législative.

Donc, à l'initiative d'Emmanuelle Ajon et de Jean-Michel Perez, nous avons fêté ce deuxième anniversaire sur le thême "Des cerises en été", avec tout ce que cela porte de gaieté simple par un soir de jeune été.

Un moment de surprise et de gaieté. Presque une fête de village.

Merci à tous d'avoir été là il y a deux ans. De l'être encore ce soir. Et toujours demain.

mercredi 17 juin 2009

LGV : la chance de Bordeaux, la force de l'Aquitaine, la réalité de l'Europe

les Bordelais, les Aquitains, tous, ne se sont pas encore emparés de ce dossier, décisif pour l'avenir des uns et des autres. Et aussi pour celui d'une entité à laquelle nous sommes très attachés : L'EUROPE !

Normal : ce dossier, comme bien d'autres, paraît très technique et son abord bien souvent décourageant. L'essentiel est pourtant d'une simplicité biblique : un grand trait d'union entre l'Europe et l'Espagne, un grand carrefour centré par Bordeaux. Un site à l'initiative du PS girondin est désormais disponible et accueillera toutes les données.

La "ligne à grande vitesse" mettra Bordeaux au coeur d'un carrefour territorial, qui fera d'elle la plaque tournante du grand, du très grand, Sud Ouest. En partance de notre ville, une ligne irriguant Toulouse et midi-Pyrénées, une autre tendant la main au projet de liaison ferroviaire Dax-Pau, une troisième vers Bilbao et Vittoria, c'est à dire vers l'Europe et un jour vers l'Afrique.

Grâce à la LGV, demain, Bordeaux peut-être la capitale de l'Arc Atlantique !

Pour les Aquitains, une force incroyable, la possibilité à portée de rails, de l'aménagement équilibré de tout son territoire et de situer la Région au coeur des échanges nationaux et internationaux.

Pour tous, ce qui a si fort manqué au cours de la calamiteuse campagne européenne : l'évidence de la réalité de l'Europe. Qui sommes-nous, dans le concert du monde, sans ce grand axe faisant contrepoids la "banane bleue" Francfort-Milan ? Qu'adviendra-t-il de l'Espagne sans ce lien direct, évident, simple avec le coeur de l'Europe ?

Que sera un jour l'Europe elle-même si son continent sud, l'Afrique, est un jour livré à la Chine et aux Etats-Unis ? N'oublions jamais que nous formons une seule et unique entité. Comme il y a l'Amérique du Nord et l'Amérique du Sud, il y a l'Euro-Afrique du nord, et l'Afro-Europe du sud. Qui voit assez loin pour oser le dire ?

C'est un grand projet pour chacun de nous. De gauche, de droite, de l'avant-centre ou du demi de mêlée, c'est nous, c'est maintenant et c'est pour demain.

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