mardi 20 septembre 2011

Aide alimentaire européenne : après la paralysie, le cynisme ?

Après nous avoir donné le spectacle de la paralysie, l'Europe va-t-elle nous donner celui du cynisme ?

Aujourd'hui, une commission de dernière heure va entériner -ou pas- une réduction des 3/4 de l'aide alimentaire européenne qui constitue la part majeure du financement des associations telles que la banque alimentaire, les restos du coeur..

Pour être précis, il s'agit de passer de 487 millions d'euros à 117 : ces associations ne seront plus en mesure de venir en aide aux quelques 15 millions de personne qui ne peuvent sans elles subvenir à leur simple nourriture. Personnes âgées, chômeurs, précaires, mères isolées.. verront se fermer ce lien de solidarité avec l'ensemble des Européens.

Vous a-t-on demandé votre avis ? Auriez-vous répondu "oui", si l'on vous avait demandé d'amputer d' un euro votre participation au budget communautaire ?

Non. Et pourtant le coût de cette aide, littéralement vitale pour 15 millions de nos "frères humains" est pour chacun de nous de 1 Euro !

Mobilisons-nous ! Ce sont les dernières heures pour faire monter la pression et la honte. Facebook, twitter, message à vos élus, pétition sur le site des associations, mêlons-nous de cela comme du reste.

Et au prochain tour, changeons la majorité de cette Europe que nous finirons par apostasier.

lundi 19 septembre 2011

Elections à Berlin : un signe pour l'Europe entière

Hier dimanche a eu lieu l'élection du Parlement de Berlin. Résultat sans appel : majorité absolue en sièges pour la gauche SPD/Verts (SPD : 28,3 % + Verts 17,6 %).

C'est la sixième défaite de la coalition "noir-jaune" de Mme Merkel (CDU/CSU-FDP), c'est à dire chrétiens-démocrates et libéraux) depuis son accès à la Chancellerie et c'est un signe fort laissant augurer d'un changement de majorité en automne 2013, à l'issue de son mandat.

2012 en France, 2013 en Allemagne. Osons dire que les signes sont bons pour espérer une évolution notable des politiques européennes. Nous l'avons répété à chaque scrutin : ce n'est pas l'Europe qui est mauvaise, c'est la majorité qui la gouverne. Un basculement à gauche du "couple franco-allemand" constituera(it) un pas décisif.

Chacun de nous est un artisan de ce pas. L'élection française vient en premier : une victoire aura un effet d'entrainement sur nos voisins, et ce d'autant plus qu'elle sera nette, voire large.

Au travail !

samedi 17 septembre 2011

Dis, Papa..

Un enfant visite un musée où est exposée une guillotine.
-"Dis Papa à quoi ça servait ça ?"
Et le Papa répond avec justesse :
- A rien, mon petit. Au vrai, ça n'a jamais servi à rien.."

Un dessin encadré raconte cette histoire, négligemment posé sur un canapé de métal dans le bureau de Robert Badinter. Au coin droit du dessin "A Robert Badinter, qui l'a compris le premier"

Cette jolie histoire pour fêter les 30 ans de l'abolition de la peine de mort.

vendredi 16 septembre 2011

L'alibi Libye

Le procès Chirac comme la guerre de Troie n'aura pas lieu : sans accusé, sans témoins, le voilà passé par pertes et profits dans l'opération d'auto-blanchiment tous azimuths de l'ump.

Il y a quelques mois, où il me restait sinon l'envie d'en rire, le courage d'en sourire, j'aurais loué les qualités de stratège du Président de la République ; les ficelles sont aujourd'hui tellement grosses et elles tirent tant de casseroles que c'est maintenant un mélange de dégoût et d'épuisement qui l'emporte.

Le voyage en Libye perd une grande partie de sa signification internationale à n'être d'abord qu'une opération de camouflage dont la date a été choisie pour relativiser et obscurcir le premier débat de nos Primaires et pour servir de mot d'excuse au témoignage de Juppé au procès Chirac.

Le premier des deux coups de cette pierre est presque véniel au regard du second. C'est à ce point dans les habitudes sarkoziennes d'agiter des chiffons rouges pour cacher les arrière-cuisines de sa politique que nous en sommes arrivés à ne même plus le dénoncer. Les médias font désormais la part des choses et les chiffons n'y occupent plus, le plus souvent, que la place qu'ils méritent.

Le second est assez terrible et humiliant. Le Conseil des MInistres avait autorisé la comparution de Juppé au procès, tout le monde en connaissait la date. Qui peut croire que le voyage en Libye ne pouvait avoir lieu ni la veille ni le lendemain ? Qui peut admettre que le courage de nos armées dispense aujourd'hui Alain Juppé d'en avoir ? Qui peut n'être pas humilié que le Numéro 2 du gouvernement se fasse faire un mot d'excuse le jour de la composition comme un vulgaire mauvais élève ?

Dans la gravité de la situation de notre pays, je place pour ma part le caractère et le courage en tête des qualités exigibles d'un homme d'Etat. Toutes les autres ne sont que des outils.

mercredi 14 septembre 2011

Que des bonnes nouvelles !

Les bourses s'effondrent, les banques menacent d'explosion, l'euro va mal et l'Europe n'est pas bien non plus, les "affaires" se suivent en rangs serrés et nous arriverons bientôt à deux par jour .. Mais non, ne désespérons pas, ou pas tout à fait : il y a un journal en France où toute une page ne contient que des bonnes nouvelles !

Incroyable ! Et ce journal, c'est le nôtre : Sud Ouest. L'événement mérite d'être signalé et salué.

Un très bel article consacré à "nos" arbres dans "notre" ville. Le couvert végétal urbain évolue et se renforce. Rien que l'expression "couvert végétal" est rassurante. Non, à Bordeaux, le ciel ne nous tombera pas sur la tête.

Des infos très rassurantes sur les micocouliers, parmi mes arbres favoris, trop méconnus en comparaison de ces grands notables que sont le chêne, le tilleul, le platane et même le fin cyprès. Arbres puissants et élégants tout à la fois, au tronc lisse, souvent soulevé de reliefs allongés qui ressemblent à des muscles de danseurs. Nous apprenons qu'on les plante désormais avec un espacement de dix mêtres pour qu'ils s'épanouissent plus à leur aise. Je suis contente pour eux.

Combien sont-ils ces arbres que nous aimons ? Un pour 5 Bordelais et je propose que chacun de nous en adopte un, lui parle, l'admire, veille sur lui, il ne s'en portera que mieux. On ne parle jamais assez aux arbres au regard de leurs mérites.

Avez-vous en effet pensé à les remercier de vous abriter de la chaleur estivale, de rafraîchir l'air et de l'humidifier doucement ? Avez vous loué celui ci pour son port altier, celui-là pour l'équilibre de sa ramure, cet autre pour le miroitement de ses feuilles sous la brise ? Avez vous dit une seule fois à votre arbre favori : "tu es beau" ou tout simplement "je t'aime" ? Comme avec les humains, prompts à s'habituer, il ne faut pas en abuser mais les arbres urbains ont un particulier besoin de marques d'attention.

Rien n'est dit dans le papier d'une autre qualité essentielle : ils donnent logement aux oiseaux, leur servent d'hôpital et de maternité mais aussi d'observatoire et d'antenne relais médiatique. Pour tout cela aussi : merci.

J'ai dit qu'il n'y avait que de bonnes nouvelles dans le papier. C'était trop beau et je l'ai affirmé d'emblée pour nous faire du bien aux uns et aux autres. Pour autant, on ne peut pourtant passer sous silence deux drames : le chancre coloré qui attaque les platanes et surtout la mineuse du marronnier, insecte ravageur, contre lequel nous sommes totalement dépourvus qui met en péril la survie de l'espèce. En ce moment même, "mon" marronnier, un ami de trente ans, laisse tomber des feuilles brunes aux doigts tordues dont chacune est un signe de souffrance.

Il n'en reste pas moins que cette page est de loin la plus réconfortante des 48 de notre quotidien favori..

lundi 12 septembre 2011

Une règle d'or pour les Français

Le principe de la Règle d'or, celui d'un budget en équilibre ou en tout cas d'une stricte limitation de la frange de déficit admise, ne peut que satisfaire. Personne ne désire la faillite plus que la maladie ou le trépas.

Personne et surtout pas les Français. Chaque Français : avoir un budget en équilibre, pouvoir vivre décemment de son travail, et en l'absence de travail recevoir à la fois une allocation et un accompagnement qui permettent d'y accéder.

Il me semble que, plus urgent encore que l'inscription d'une règle d'or pour la France (au demeurant dèjà présente depuis 1992 dans les traités européens que nous avons signé), est la définition est le respect d'une règle d'or pour chaque Français. Essayons d'en poser les bases.

1- Que chaque salarié puisse vivre décemment -et faire vivre sa famille- avec le montant de son salaire. Le salaire -et non les primes, les heures sup' ou autres aménagements- est le noeud gordien de la politique sociale. Faisons de lui le principe numéro 1 de notre nouvelle règle d'or. Rappelons-nous aussi que c'est sur le salaire qu'est calculé le montant de la pension de retraite et les autres droits.

2- Que chaque retraité -et en premier lieu, les retraitéEs qui sont celles qui souffrent le plus aujourd'hui, bénéficie d'une pension qui ne le réduise pas à des conditions misérables après une vie de travail.

3- Que les charges inhérentes au logement ne dépassent en aucun cas un tiers du revenu global.

4- Que chacun puisse subvenir à ses besoins en énergie (en en contrôlant les tarifs)

5- Que personne ne soit obligé de renoncer à des soins faute de moyens financiers. Ce qui veut dire : que chacun puisse accéder à une mutuelle. Quand on sait qu'en 10 ans les gouvernements de droite ont multiplié par 20 la fiscalité sur les mutuelles, et donc le prix de ces mutuelles, ce n'est pas gagné

6- Que le vieux et bon principe de la sécurité sociale : "chacun contribue selon ses moyens et chacun reçoit selon ses besoins" soit respecté. Ce point fait le lien entre le précédent et le suivant.

7- Que la fiscalité soit réellement progressive, c'est à dire que son taux augmenter réellement proportionnellement aux revenus. Nous sommes actuellement dans la situation contraire : mme Bettencourt contribue pour 15% de ses revenus, les classes moyennes pour 30% (je simplifie en réalité, la partie médiane de la classe moyenne)

Certains diront : "Elémentaire, mon cher Watson ! Décidément, vous n'inventez pas l'eau chaude !" . Je ne l'invente pas : je tiens seulement à ce qu'elle reste chaude pour tout le monde et en écrire les fondamentaux ne fait de mal à personne. Nicolas Sarkozy les aurait lus et relus chaque matin en se rasant nous n'en serions peut être pas là.

D'autres penseront : "Mais c'est bisounours ! Et vous croyez que c'est possible dans la situation où nous sommes ?

Je crois que nous devons y tendre comme vers un objectif prioritaire, ne penser qu'à cela ou du moins penser à cela avant tout le reste. Et après... Nous pourrons inscrire cette règle d'or avec l'autre dans la constitution pour nous attribuer un satisfecit de bonne politique.

vendredi 9 septembre 2011

La parabole de l'escalier version Apparu

Visite ce matin, à grand renfort de cordons policiers, de l'emblématique Secrétaire d'Etat au logement Benoist Apparu. Ce haut personnage venait visiter la bagagerie mise à disposition des SDF dans le quartier Victor Hugo, laquelle vient d'ouvrir après une longue période d'agitation riveraine.

Les premiers jours se passent bien. Les riverains que nous avons tous contribués à apaiser paraissent comprendre que leurs craintes étaient infondées. Même le Président de l'association des riverains et résidents, Stéphane Pusatéri, premier porte drapeau du combat contre le projet, l'approuve aujourd'hui. Stéphane, dont j'apprécie grandement l'énergie, fonctionne un peu comme les députés du Nouveau Centre à l'Assemblée qui montent au créneau dans de nombreux débats mais rejoignent toujours la majorité au moment du vote.

Mon sujet n'est pas là. Je ne sais si le Ministre sait qu'à défaut d'ascenceur social (fonctionnant désormais dans le seul sens de la descente), nous devons tout faire pour conserver au moins la chance d'un escalier. Même petit, même étroit, mais qui monte.

Il a pour le logement des précaires une théorie : le logement durable. Foin des solutions provisoires, foin de l'hébergement, il veut du dur et du durable !

Pourquoi pas ? On sait qu'il n'est pas toujours aisé pour un SDF de s'insérer aisément dans une vie stable, un logement ordinaire, des habitudes de bonne gestion de l'énergie.. Mais si les logements durables étaient disponibles nous pourrions rallier la ministérielle doctrine.

Le problème est qu'ils manquent. Et que l'espoir est d'installer au moins une progression fluide entre hébergement, formules diverses d'accueil, logements accompagnés, logements très sociaux du type PLAI, logements sociaux du type PLS, logements non conventionnés. Cela s'appelle la démarche de l'escalier et, à défaut qu'elle soit une réalité qui fonctionne, on peut au moins la poser comme une parabole dont s'inspirer.

Hélàs ! Les places d'hébergement et les logements très sociaux manquent cruellement, spécialement dans notre ville. Xavier Emmanuelli, fondateur du SAMU social a démissionné de son poste pour dénoncer ce drame. Mais, dit le Ministre, "tout cela n'est que solution provisoire ! Ce n'est pas la doctrine du gouvernement".

En un mot et en résumé, Apparu a inventé l'escalier social amputé des premières marches. Essayez chez vous ; c'est la chute assurée. La vôtre et celle de l'escalier !

mercredi 7 septembre 2011

Le scandale de la niche Copé

Peu de niches fiscales ont un gardien jouïssant d'une aussi belle notoriété : Jean-François Copé.

Peu d'anciens ministres ont attaché leur nom à une niche faisant avec raison autant parler d'elle, même si c'est en mal.

La niche Copé est un peu barbare à expliciter. On se doute qu'elle n'a ni un motif social, moins encore de santé publique. Il s'agit de l'exonération des plus values de cessions sur les filiales et les titres de participation.

Un premier débat vient d'avoir lieu, avant même celui qui est en cours à l'Assemblée autour du plan anti-déficit de Fillon. Combien coûte-t-elle à l'Etat ?

Martine Aubry, en tant que responsable de notre Projet Socialiste l'a estimée à 22 milliards d'euros, dont elle espère en la supprimant le revenu pour l'Etat.

Copé, interrogé le 29 aout a assuré qu'elle coûtait "approximativement" 4 milliards. Au point où sont nos finances, nous n'en sommes à quelques centaines de millions près.

La commission des finances, préparant le débat de ce jour, a tranché : 18,5 milliards. C'est plus que le "boulet fiscal", c'est carrément la niche des niches et Copé peut se vanter d'être l'homme qui a le plus plombé le budget de la nation de ses seuls petits bras.

Ce matin, harro sur la niche Copé ! Lui même n'était pas là, retenu par ailleurs. Gros assaut de toute l'opposition, froncements de sourcils du centre, mais la majorité avait ordre d'aboyer à sa porte comme un seul gros chien ; elle demeure.

Et nous continuons à ronger les os disparates que le majorité a lancé dans la corbeille de la lutte contre le déficit dont le rapport sera de .. onze milliards en deux ans !

Réponse aux leçons de vertu budgétaire d'Alain Juppé

On ne peut qu’être surpris des leçons de morale budgétaire données par Alain Juppé aux Socialistes lors de sa conférence de presse de rentrée alors qu’il est le numéro 2 d’un gouvernement qui a alourdi de 25 milliards par an la dette de la France en cadeaux fiscaux (paquet fiscal, allègement de l’ISF, TVA sur la restauration…)1. La cour des Comptes a établi que l’augmentation de la dette dans les 4 années qui viennent de s’écouler était due pour un tiers seulement à la crise, et pour deux tiers à la gestion de ce gouvernement.

Alain Juppé est aussi un membre éminent d’une majorité qui depuis 10 ans qu’elle est aux affaires a augmenté la dette de 65% en la faisant passer de 58,8% du PIB en 2002 à 86% cette année.

Rappelons également que pendant les 15 années de gouvernement de cette gauche « qui raconte des histoires » selon le Ministre, la France n’a dépassé les 3% de déficit prescrits par les traités européens que 3 années, alors que dans les 15 années de gouvernement de la droite le déficit à largement excédé ces 3% pendant 11 années et que la dette avait atteint 60% du PIB à la fin du gouvernement Juppé, positionnant mal l’ancien premier Ministre dans le rôle de professeur de vertu.

La mauvaise foi d’Alain Juppé atteint son comble quand il incite les Socialistes à voter la règle d’or dont il disait, avant d’accéder à un Ministère qu’« elle ne servirait qu’à se faire plaisir »2.

1 - Tribune de Jérôme Cahuzac publiée dans Le Monde du 25 août 2011
2 - "La politique telle qu'elle meurt de ne pas être"

mardi 6 septembre 2011

Le crépuscule des demi-dieux

Juppé brigue-t-il déjà le "mandat de trop" ?

Amusante page 20 de Sudouest aujourd'hui. Demie page du bas, Alain Juppé annonce sa candidature pour les municipales de 2014-2020; mandat à la fin duquel il aura(it) 74 ans et qui sera(it) pour lui le 4ème mandat de Maire de Bordeaux.

Au passage, il est certainement le déclarateur de candidature le plus précoce, toutes catégories confondues. Premier en France à avoir déclaré sa candidature aux législatives de 2012, il est aujourd'hui aussi le premier candidat Maire de France. Le Lemaitre de la politique !

Mais il y a plus amusant. Cette déclaration précoce pour un mandat tardif de septuagénaire a, à Bordeaux, un air de déjà vu. Et fait irrésistiblement penser aux deux mandats de trop de Chaban, l'avant dernier à l'âge précis où Juppé projette d'être candidat.

Facétieux, les journalistes ont placé cette demie-page sous une autre, ornée d'un gros titre : "Chaban vers la retraite".

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