13
jan
2013
Nous avons commencé à écrire en même temps. En même temps, mais éloignés ne nous retrouvant (avec aussi Jean-Claude Guillebaud) que pour le temps d’une rubrique dans Sud-Ouest « 17-24″. Nous avions cet âge et racontions la jeunesse de ceux qui l’avaient eu avant nous, déjà ou pas encore célèbres, déjà ou pas encore entrés dans l’histoire.
Pierre Veilletet était de ceux qui ont reçu l’écriture comme une grâce. Il écrivait avec une sorte d’humour négligent, une fine cruauté, un regard aigu capable de voir en trois dimensions, le passé toujours présent, le présent toujours un peu blessé, l’avenir toujours incertain. « Beau comme la décadence » ou brillant et aigu comme un rire, son style était une marque de fabrique, d’exigence et, une fois encore, de grâce.
Il a continué à écrire, dans Sud Ouest, sur les rayons de nos bibliothèques, et moi si peu. Et ce « peu » m’intimidait lorsque je le rencontrais, rarement, mais suffisamment pour que le fil ne soit jamais rompu. Je me souviens d’une rencontre alors qu’il revenait de Madrid où il avait suivi la longue agonie de Franco. Il m’avait dit: « j’avais envie d’un communiqué : « Les journalistes sont morts. Signé : Franco ». »
Il écrivait, en introduisant son « Bordeaux » : « Nul homme n’est l’homme d’une seule ville ». Je cite de mémoire et peut être imparfaitement, mais ce pied de nez élégant était le moteur de son style. Il m’a marqué comme tous ceux qui déjà à cette époque reniflaient vers l’écriture.
Notre dernier rendez-vous est un rendez-vous manqué et je le vis comme tel. Une semaine trop chargée à Paris m’a empêchée de lire Sud Ouest un jour ou deux. Il en a profité pour mourir et je ne l’ai su qu’avec retard. Je vous en veux, Pierre, et vous me manquez sans doute un peu plus encore que nous nous soyons encore une fois manqués.
Vous vous rattrapez déjà.
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Musset Jean Claude | 13 janvier 2013 à 20 h 05 min
Michèle,
Je ne savais pas que tu avais toi aussi fait partie de cette superbe aventure de 17/24, peut-être nous nous y sommes côtoyés avant de nous retrouver toi médecin et moi VM avec l’Anthelios , les souvenirs aussi de J.A. Pommiès devenu le parrain de ma fille, souvenirs …
FRedde | 13 janvier 2013 à 21 h 12 min
La journée médiatique était trop remplie pour que l’on parle de Pierre Veilletet. Triste.
Alain | 13 janvier 2013 à 21 h 41 min
SCOOP QUI N’A RIEN A VOIR (Sorry)
Alain Juppé s’estime libre de ne demeurer maire de Bordeaux que trois ans au lieu de six s’il est réélu en 2014 ! http://www.sudouest.fr/2013/01/13/juppe-s-estime-libre-de-de-se-presenter-a-la-presidentielle-de-2017-933126-625.php
sylvie | 14 janvier 2013 à 13 h 28 min
en français élégant on dit : bouffer à tous les rateliers
alphonse | 15 janvier 2013 à 13 h 46 min
après le R-ump…
le Bord-de-l’ômp….
Avec beaucoup plus de possibilités d’ouverture, en dépit, même, de l’âge….
sylvie | 15 janvier 2013 à 14 h 51 min
en 2017… quel âge aura t’il au fait ?
et puis il y a de jeunes loups à l’UMP, PMU, comme vous voulez…
sylvie | 20 janvier 2013 à 17 h 57 min
Réf. » Unser Ministerium… »
das ist aber eine gute Idee Madame, Hut ab !
alphonse | 22 janvier 2013 à 16 h 11 min
Puis-je profiter, de l’absence de notre Ministre pour cause de célébration franco-allemande
- sans encourir les affres de la censure par « relecture » -
pour recommander l’expérience à laquelle je suis occupé?
‘L’ordre libertaire », relecture titanesque et passionnante des oeuvres et de la vie d’Albert Camus par Michel Onfray (« J’ai lu », N°10232)
Du moins, Onfray LIT-il ce dont il parle.
En plus, Camus est, selon une enquête récente, l’écrivain français encore le plus estimé par les allemands!
Pas bien sûr qu’il le fût jamais par les français…!
Du moins par les intellectuels tenant le dessus du pavé, comme le grand ami de Simone de Beauvoir (dont j’avais signalé ici que j’avais retrouvé il y a peu sa « Force des choses »):
Onfray s’emploie méticuleusement à démonter la construction du mythe sartrien (notamment sa « résistance ») par la grande sartreuse »….
En espérant que la réconciliation franco-allemande passe décidément et rapidement… à des solidarités plus larges..!
Grey | 22 janvier 2013 à 17 h 28 min
alphonse-à-côté-de-la-plaque, Madame Delaunay est à Lens, en compagnie de Madame Ayrault. Donc au boulot.
alphonse | 22 janvier 2013 à 18 h 12 min
nuance de gris…!
merci!…
ah!oui..pour la « silver economy », donc…
vaste chantier pour un socialisme solaire, dirait Onfray..!
on reste bien sur la même plaque tectonique…
alphonse | 23 janvier 2013 à 9 h 59 min
….mais…Lens…c’est surtout le Nouveau Louvre, non?!
Et, ma foi, il n’y a pas photo: cela vaut mieux qu’une visite guidée du Reichstag,…en compagnie d’une bande de conjoints tout heureux d’une permission de Berlin..!!!
Tout le monde est bien revenu? (car pour partir, c’était déjà la débandade, paraît-il)