Je prolonge le billet précédent et les commentaires qui l'ont entouré en racontant tout simplement ma journée à l'Assemblée. D'abord parce que j'ai la flemme de faire autre chose sinon bavarder familièrement, comme quelqu'un qui rentre à la maison et raconte de ce qu'il a fait. Les comptes de la Sécu, les retraites, les prisons, tout cela je n'ai pas envie à cette heure de l'aborder de front.

Départ à l'aube chantante ce matin, réunion des vice présidents du groupe socialiste, puis réunion de l'ensemble du groupe. A l'heure du déjeuner, avec Charlotte, qui est depuis ce jour mon assistante parlementaire à Paris, nous avons mis en place notre bureau parisien, organisé le travail que désormais nous allons partager et commencé à écluser la tonne et demie de courrier que chaque député reçoit chaque semaine. Je suis chaque jour plus écologiste en voyant les corbeilles pleines à ras bord de tout ce qu'il faut jeter. J'ai clairement indiqué à Charlotte que la corbeille à papier me paraissait depuis que je suis députée l'instrument numéro un de la vie parlementaire. Dans la foulée, nous avons décidé d'en commander une deuxième...

Cette séance de travail, devant un somptueux café au lait droit sorti du distributeur, s'est poursuivie par la séance parlementaire tout court. Rachida Dati présentait le projet de loi instituant la mise en place d'un contrôleur des "lieux privatifs de liberté". Ce projet n'est pas le pire de tout ce qui nous a été présenté, d'autant que la loi a été largement amendée au Sénat.

Pendant le même temps, j'aurais due être à la commission affaires sociales et culturelles. Pardon rlj2 (un des commentateurs qui m'a fâchée très fort), je n'ai pas pu participer simultanément aux deux.

Pire que cela, j'ai du quitter la séance pour être partie prenante du groupe "retraites et plan de financement de la sécurité sociale". Le sujet n'est pas simple, nous auditionnions les responsables syndicaux de l'UNSA, syndicat majoritaire à la SNCF, sur les régimes spéciaux.

Bref passage au bureau pour finir d'écluser le courrier, départ comme un V2 rue de Solférino, qui comme chacun sait est non seulement une victoire de Napoléon mais le siège du parti socialiste. Réunion de la commission santé, toujours sur le PLFSS (plan de financement de la sécurité sociale). Il y a de quoi dire : le déficit est abyssal, jamais des chiffres aussi catastrophiques n'ont été atteints, il faut maintenant, non seulement dénoncer l'échec absolu du plan Douste-Blazy, les franchises, mais aussi PROPOSER. Et en la matière, ce n'est pas tout à fait rien.

Retour à l'Assemblée. Je viens d'aller grignoter des carottes rapées et du jambon (il ne restait plus rien d'autre) à la buvette. La séance se poursuit en ce moment même, ma collègue Martine Faure du langonnais vient d'y partir, je suis pour ma part rentrée pour ce moment de récréation que j'aime entre tous (faire le blog) et m'attaquer à mes mails.

J'ai appris plein de choses, la journée a été assez assez dense mais je l'espère pas tout à fait inutile. Ou du moins, son utilité dépendra de ce que je parviendrai à faire de ce que j'ai appris et de ce que j'ai moi-même versé dans le débat.