Un muscle mou qui travaille plus dur que tous les autres.

Qu'est donc ce drôle d'organe que tout aujourd'hui concourt à anesthésier, à endormir, à déjouer quand il faudrait au contraire le développer, l'entretenir, l'aguerrir, l'entourer de soins et de vigilance parce qu'à tout prendre, il reste le meilleur de nos outils ?

Le cerveau bien sûr. Il ne faut pas en faire toute une histoire : un organe comme un autre, juste un peu plus malin et plus complexe, qu'il il faut protéger de l' excès de tout ce qui n'a d'autre objet que de l'atrophier ou de l'anesthésier : la télé, les jeux stupides, les drogues, l'alcool, le grignotage toute la journée... A des degrés divers, tous ceux-là ont d'abord cette fonction, vider la tête, détourner la pensée d'elle-même.

Quand il y aura pour l'entretien de ce muscle autant de magasins, d'articles variés, de substances diverses, que pour tous les autres muscles, nous irons mieux. A quand un immense décathlon de la tête, un José Bové de la mal-bouffe intellectuelle ?

A vrai dire, pour ce dernier exemple, je me sens assez bien dans le rôle et je pose clairement ma candidature.