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Bioéthique : un regrettable pas en arrière pour la recherche en faveur de la vie

Le projet de loi portant révision des lois de bioéthique a été examiné en seconde lecture à l’Assemblée nationale le 31 mai dernier.

Alors qu’un consensus obtenu au Sénat et prolongé en commission avait permis des améliorations considérables sur le texte, l’examen en séance a été l’occasion d’un retour en arrière regrettable. En effet, le Sénat avait notamment amendé le texte dans le sens d’un régime d’autorisation encadrée pour la recherche sur les cellules souches embryonnaires.

Ce thème a été l’occasion de longs débats passionnés et passionnants au sein du Parlement, mais également entre experts, dans la presse, au sein des familles. Il convient de rappeler que cette question soulève de nombreux enjeux, au premier rang desquels le respect de la dignité humaine et la non marchandisation du corps humain.

Le rôle du législateur n’est pas d’arbitrer entre les croyances et convictions personnelles, mais de concilier progrès et éthique. Pour ma part, je me propose toujours de fonder mon choix que une question simple : celui-ci va-t-il dans le sens de la vie ? Contribue-t-il à l’aider ou à la protéger ?

Le système d’interdiction avec dérogation de la recherche sur les cellules embryonnaires relève de l’hypocrisie : il n’empêche pas la recherche sur les cellules embryonnaires, mais freine les avancées thérapeutiques potentielles, dont certaines visent justement à comprendre et favoriser le développement de l’embryon et ainsi éviter les causes d’avortement spontané de cet embryon.

Pour toutes ces raisons les députés du groupe Socialiste, Radical et Citoyen se sont engagés en faveur d’un système respectueux de la dignité humaine, encadré par l’Agence de biomédecine compétente sur les questions d’éthique, pour une recherche effectuée sur les embryons surnuméraires issus des fécondations in vitro, ayant dans tous les cas vocation à être détruits.

Braqués sur des positions dogmatiques souvent éloignées de l’examen de la finalité de la recherche, certains députés de la majorité gouvernementale ont refusé de prolonger le consensus républicain qui a toujours présidé aux questions de bioéthique, sur le sujet de la recherche mais également sur les questions de l’ouverture de l’Assistance Médicale à la Procréation et de l’implantation post-mortem. C’est pourquoi nous avons voté contre ce texte.

Un ennemi de trente ans

Rien à voir avec Chirac et Balladur qui ont popularisé cet âge de l’amitié ou de l’inimitié, il s’agit du SIDA. Trente ans précisément aujourd’hui qu’une publication médicale a porté à la connaissance du monde -à l’interrogation bien davantage à cette époque- la maladie qui, année après année, allait charrier devant elle 25 millions de morts.

Je me souviens très précisément, quelques semaines plus tard de son apparition en France : un petit « poster » d’un mètre sur deux lors d’une réunion scientifique faisait état de six cas de candidoses cutanées profuses dans un contexte particulier d’homosexualité et d’héroïnomanie. Nous en étions à l’heure des interrogations.

Bien des étapes ont passé. Le SIDA a ouvert une nouvelle pratique médicale : celle du soin à des malades totalement informés, quelquefois plus au courant de la dernière actualité que leurs médecins eux-mêmes, et dans les premières années pleinement conscients de leur sort et des délais qui leur étaient impartis. A Bordeaux, les malades étaient initialement principalement soignés dans mon service puis l’évidence est apparue qu’ils constituaient une spécialité en eux-mêmes où l’actualité allait très vite, et je n’ai plus pris en charge pour ma part que ceux qui présentaient une forme particulière de cancer cutané, la maladie de Kaposi.

Où en sommes-nous ? Le SIDA a paru se familiariser avec notre société en même temps que les progrès thérapeutiques qui font que dans nos pays riches la maladie n’est plus mortelle. La deuxième partie de la proposition précédent est une immense bonne nouvelle, la première ne l’est pas, car elle a fait se relâcher l’attention et les efforts de prévention.

Plusieurs éléments ont bouleversé le statut de la pandémie. Le premier, immensément positif, immensément impérieux pour les Etats, est que nous avons les moyens d’empêcher la contamination et donc de venir à bout de la maladie sans avoir encore de vaccin ni de thérapeutique radicale, en l’empêchant de se propager si nous investissons suffisamment, là où il faut et de manière coordonnée. Prévention, éducation sexuelle et relationnelle et plus encore le fait que les personnes traitées convenablement ne sont majoritairement plus contaminantes.

Cela n’ira pas sans efforts, ou plutôt sans poursuites des énormes efforts déjà engagés (de nombreux pays, comme le Cambodge d’où je reviens ont stabilisé ou réduit la prévalence de la maladie). Six millions de personnes ont accès aux soins, dix en sont encore éloignées dans les pays à ressources réduites ou intermédiaires. Dans les pays en grand progrès, l’accès au traitement n’est pas égal (les femmes en particulier sont défavorisées de ce point de vue aussi) et, si la première ligne de traitement est souvent accessible son coût ayant été réduit de 1000 à 100 dollars par an), ce coût reste très élevé pour les lignes thérapeutiques suivantes.

La féminisation de la pandémie est un deuxième élément majeur : la parité dans l’état sérologique ne sera combattue que par la parité politique. Cela parait presque une boutade, c’est aujourd’hui une exigence dont les pays en développement prennent toute la mesure et pour lesquels le SIDA peut constituer un moteur de l’évolution des mentalités. Changement des moeurs et des usages, éducation des filles, lutte contre la violence envers les femmes et les filles, âge de la nuptialité et de la grossesse… ne progressent que dans les pays où les femmes ont accès aux responsabilités et se portent en charge de faire évoluer les lois. En réalité, cette question illustre une fois encore l’éternelle question de l’antériorité de la poule ou de l’oeuf : les femmes plus éduquées arrivent plus vite aux responsabilités et oeuvrent pour l’éducation des femmes. Seulement on vient de comprendre qu’on ne pouvait plus attendre le progrès pas à pas et qu’il fallait forcer la parité politique pour accélérer le changement des moeurs et des comportements sans lequel la contamination ne sera pas maîtrisée. J’ai évoqué la question dans un précédent billet.

S’ajoutent deux questions sur lesquelles je reviendrai : le plus fort accès au dépistage dans tous les pays (un tiers des Français séropositifs ne le savent pas !) et… le rôle des religions.

Le SIDA est au coeur de l’évolution de nos sociétés et au coeur des relations internationales, en particulier du partenariat nord-sud. Les politiques y sont aussi utiles que les médecins ou plutôt, les uns ne peuvent rien sans les autres. Quelques aspects de notre politique nationale paraissent bien dérisoires en comparaison.

L’injuste situation des travailleurs sans papiers qui paient leurs impôts

Mme Michèle Delaunay attire l’attention de M. le Ministre de l’Intérieur, de l’Outre-Mer, des Collectivités territoriales et de l’Immigration sur la situation des travailleurs sans papiers qui paient des impôts à l’Etat français.

De milliers de travailleurs sans papiers ont reçu ces dernières semaines de la part du Trésor public une déclaration de revenus pré-remplie. Le ministère du Budget et la direction générale des Finances publiques reconnaissent donc ces travailleurs en acceptant leurs déclarations et leurs impôts, tandis que le gouvernement refuse toujours de les régulariser.

Ces personnes remplissent leur devoir citoyen en déclarant des revenus qu’ils ont perçu légalement mais aussi parfois « au noir ». Ils ne reçoivent cependant aucune contrepartie : les travailleurs sans papiers ne bénéficient d’aucune couverture sociale, et sont susceptibles d’être arrachés à leur famille et à leurs amis du jour au lendemain, sans considération pour leur participation à notre société ni pour la vie qu’ils ont construite sur notre territoire.

En ne régularisant pas les travailleurs qui participent à l’économie de notre pays, le gouvernement encourage le travail au noir et la fraude fiscale. Les critères établis par le ministère de l’intérieur pour la régularisation des travailleurs sans papiers, et notamment la liste des secteurs « en tension », montrent bien que le gouvernement a conscience de l’apport économique des travailleurs étrangers. Pourtant ces critères sont appliqués de manière aléatoire sur le territoire français, et nombreux sont les travailleurs sans papiers qui aujourd’hui déclarent leurs revenus et paient leurs impôts, et qui demain seront expulsés du territoire.

Mme Michèle Delaunay demande donc à M. le Ministre de bien vouloir prendre en compte l’apport de ces travailleurs et de régulariser leur situation.

Homosexualité et don du sang : arrière toute !

Jean Claude CHEBROU

Délégué régional HES pour l’Auvergne

« La semaine dernière à l’Assemblée la majorité a fait l’amalgame entre homosexualité et SIDA et une députée va même jusqu’à parler de zoophilie !

Michèle Delaunay, Catherine Lemorton et le groupe socialiste ont déposé un amendement visant à permettre aux hommes homosexuels de donner leur sang. Ceux-ci sont en effet exclus du don du sang depuis 1983. L’amendement visait à inscrire dans la loi que seules les pratiques individuelles à risques, et non l’orientation sexuelle, sont constitutives d’une contre-indication médicale justifiant l’exclusion du don du sang. Le gouvernement s’est opposé à l’amendement, et la majorité parlementaire l’a rejeté. Cette discrimination perdure donc. Dix ans après le débat sur le pacs, la droite n’a pas perdu ses réflexes homophobes

Et pire encore, alors que l’Assemblée nationale examinait mercredi en commission la proposition de loi socialiste visant à ouvrir le mariage aux couples de même sexe, la députée UMP Brigitte Barèges s’est exclamée : « et pourquoi pas des unions avec des animaux ? ». Dans la soirée, elle a expliqué avoir voulu « poser la question de la pertinence d’adapter systématiquement la loi et les institutions à l’évolution des mœurs » et avoir « poursuivi son raisonnement par l’absurde en se demandant s’il faudrait aussi institutionnaliser un jour le mariage avec les animaux ».

Ces propos, assimilant l’homosexualité à la zoophilie, rappellent les nombreuses vociférations homophobes auxquelles se sont livrés les députés de droite il y a dix ans, alors qu’ils examinaient la proposition de loi sur le pacs. Ce sont ces débordements qui instituent, légitiment et renforcent toutes les violences et toutes les discriminations subies au quotidien par les lesbiennes, les gays, les bis et les trans (LGBT).

HES (Homosexualités et Socialisme) souhaite que le débat que l’Assemblée nationale consacrera le 9 juin prochain à la proposition de loi socialiste visant à ouvrir le mariage aux couples de même sexe soit à la hauteur des attentes de nos concitoyens pour faire progresser l’égalité des droits, en panne depuis si longtemps en France. HES attend une dénonciation claire et précise de ces propos inacceptables par les responsables de son groupe politique. »

Tracé de la ligne D du Tramway : Courrier aux commerçants et riverains de la rue Fondaudège

L’enquête publique sur la future desserte de la ligne D du tramway vient d’être ouverte et se terminera le 13 juillet.

Le tracé retenu emprunte une des rues les plus commerçantes de Bordeaux : la rue Fondaudège. Il est sujet à de nombreuses réserves : parking Place Gruet en lieu et place de l’ENIM, nombre de stations, avenir du commerce…

Michèle DELAUNAY adresse un courrier aux riverains et commerçants de la rue et les invite à une rencontre le vendredi 10 juin à 19h, au 20 rue Saint Laurent à Bordeaux.

lett_com_et_riv_enquete_publique.pdf

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