Monsieur
le Président, Chers Collègues,
Ma
question s’adresse à Mme la Ministre de la Santé, de
la Jeunesse et des Sports.
Le
plan Alzheimer vient enfin d’être présenté par
le Président de la République. Attendu par tous eu
égard à la gravité de la maladie et au nombre
croissant de malades, il pose le problème de son financement.
Les propositions correspondent exactement, en termes de créations
de places et de renforcement du personnel, au plan de solidarité
pour le grand âge annoncé en 2006. Deux ans se sont
écoulés et ce plan n’a jamais été
financé ; de la « maison de retraite de
demain » que vous promettiez, nous n’avons pas vu la
première pierre !
Vous
prévoyez 1,5 milliard pour le plan Alzheimer ; cela
n’est pas excessif et, après tout, ne représente que
le dixième de ce que vous avez donné aux plus riches en
juillet ! (Exclamations
sur les bancs du groupe UMP et du groupe NC ; applaudissements
sur les bancs du groupe SRC et du groupe GDR)
Sur
cette somme, 400 millions proviendront des franchises
médicales ; ce sont donc les plus pauvres et les plus
malades qui paieront pour les plus vieux et les plus vulnérables,
alors
que par exemple, la taxation des stock-options a été
soigneusement évitée.
Vous
renversez le principe de la protection sociale (« C’est
faux ! » sur les bancs du groupe UMP et du groupe
NC), selon
lequel chacun contribue selon ses moyens et reçoit selon ses
besoins. Reste à trouver 1,1 milliard, qui n’apparaît
pas dans le budget que nous avons voté ; qu’avez-vous
donc prévu ?
Le
sujet est trop grave ; nous n’avons pas besoin d’annonces,
mais de certitudes. Quel plan de rigueur sortirez-vous de vos
cartons, après les élections municipales, pour financer
la perte d’autonomie ?
M. le
Président –
Veuillez posez votre question.
Mme Michèle
Delaunay –
Quelle part ferez-vous aux assurances privées, que seuls les
plus riches peuvent payer ?
Madame la ministre,
poursuivrez-vous longtemps cette politique selon laquelle les malades
doivent payer pour les plus malades d’entre eux et pour leur fin de
vie ? Comment financerez-vous l'ensemble du plan Alzheimer ?
Nous voulons une réponse précise (Applaudissements
sur les bancs du groupe SRC et du groupe GDR).
Mme
Roselyne Bachelot, ministre
de la santé, de la jeunesse et des sports –
Il n’est pas inutile de rappeler l’enjeu de santé publique
que représente la maladie d’Alzheimer, véritable
drame pour les malades et leurs familles. C’est la raison pour
laquelle le Président de la République a annoncé
à Nice, le 1er février,
un plan d’une ampleur, inégalée, de 1,6 milliard.
La plus grande partie de ce plan, consacrée au secteur
médico-social et pilotée par M. Bertrand et
Mme Létard, est dotée de 1,2 milliard
(Applaudissements
sur les bancs du groupe NC),
pour la création de places de toute nature. Par ailleurs,
200 millions seront confiés à Mme Pécresse
pour le financement de programmes de recherche ambitieux. Enfin,
comme je l’ai dit à M. Leonetti, 226 millions
iront au secteur sanitaire – dont, pour ne donner qu’un seul
exemple, 14,4 millions à une fondation pour la recherche
clinique.
Il
était temps de prendre nos responsabilités et de
trouver des financements. Les franchises médicales…
M. Patrick
Roy –
Haro sur les malades ! (Exclamations
sur les bancs du groupe UMP et du groupe NC)
Mme
Roselyne Bachelot, ministre
de la santé –
..., qui rapporteront 850 millions par an, y contribueront, avec
les partenaires que sont l’État, l’assurance maladie et la
Caisse nationale de solidarité pour l’autonomie (Brouhaha
sur les bancs du groupe SRC et du groupe GDR).
Nous n’avons pas voulu jouer l’irresponsabilité, mais
mettre les garde-fous qui, avec les franchises, vont protéger
les plus faibles (Vives
exclamations sur les bancs du groupe SRC et du groupe GDR),
tout en assurant un financement pour ces nouveaux enjeux de santé
publique. Chaque année, un rapport remis au Parlement
indiquera l’utilisation des franchises et rendra compte de
l’évolution du plan Alzheimer (Applaudissements
sur les bancs du groupe UMP et du groupe NC)