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« Transition démographique » est le mot qu’il faut dire pour être écouté. Répondant habilement à « transition écologique » (le must) et transition démocratique, il a cet air branché-bon genre  qui est susceptible de faire lever l’oreille aux médias et aux décideurs de tous poils.

Pour faire simple, la transition démographique désigne le passage d’une société à mortalité et natalité élevées à une société à mortalité et natalité faibles, comme l’Allemagne en ce moment. On s’en doute, cette population vieillit gravement et connaîtra les plus grandes difficultés à soutenir les générations âgées ou très âgées.

La Chine aborde cette transition mais d’une manière artificielle due à la politique de l’enfant unique encore en vigueur mais en voie d’assouplissement. Dans les villes principalement les adultes meurent de plus en plus tard, empilant les générations par le haut et avec de faibles bases pour les soutenir.

La France est originale : on meurt tard mais on naît encore beaucoup, relativement au moins. L’enjeu, on le sait, est aujourd’hui pour nous de retarder le vieillissement avec perte d’autonomie, qui est à la fois le plus pénible et le plus coûteux.

Nous ne sommes donc pas véritablement dans le schéma pur et dur de la transition démographique. Rien n’interdit pour autant d’utiliser le mot s’il permet d’ouvrir plus grand les oreilles de ceux qui croisent encore les bras en contemplant les courbes démographiques.

Pour ma part, je parle plus volontiers de « révolution de l’âge ». En 1945, au sortir de la vie professionnelle, l’espérance de vie moyenne était .. d’un an. Elle est aujourd’hui de près de 30 ans et les plus de 60 ans représenteront bientôt 30% de la population. Oui, c’est bien d’une révolution qu’il s’agit.

Pour autant, j’ai testé hier dans une docte assemblée l’usage de « transition démographique », ne manquant pas de la comparer en importance à la climatique, voire au-delà. Eh bien, curieusement, le mot « parle » davantage que celui de « révolution » et suscite attention et intérêt. Ainsi vont les temps : des mots s’usent, d’autres font leur chemin. La politique, c’est d’abord saisir le bon et au bon moment.

 

Comments 1 commentaire

  1. 08/05/2013 at 08:51 Alain

    Merci Michèle. Voilà un billet rassurant pour Jean-Luc Mélenchon, né en 1951 : il aura au moins une fois dans sa vie été l’acteur d’une vraie révolution.

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