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Tous les médias font ce matin l’erreur : ce n’est pas la parité professionnelle que nous avons voté cette nuit à 108 voix contre 80, mais le « fait de favoriser l’égal accès des femmes et des hommes aux responsabilités professionnelles et sociales ».

Ce qui, on le sait, ne mange pas de pain, si cela ne s’accompagne pas de mesures concrètes.

La formule « favoriser l’égal accès » était celle qui introduisait le texte constitutionnel de Lionel Jospin ; elle avait alors donné lieu à de grands débats (« Peut-on introduire des sections dans le peuple français ? », disaient les constitutionnalistes de stricte obédience), mais les lois instaurant la parité -c’est à dire l’égalité en nombre- sont celles qui prévoient un nombre égal de femmes et d’hommes dans les scrutins de liste, et des sanctions financières pour les autres s’ils sont trop déséquilibrés en faveur d’un sexe, qui est pour l’instant toujours le même.

L’amendement, hier soir, était introduit par deux députées UMP, très bon genre, et en tout cas qui n’avaient rien de deux pétroleuses. Nous l’avons tout de suite relayé, malgré une ou deux voix discordantes (mais qui ne se sont pas exprimées en séance), dont celle de Danièle Hoffman-Rispall de Paris qui avaient des craintes pour les professions féminisées, en particulier pour les infirmières.

Mais favoriserions-nous l’accès de quelques garçons à la profession, cela ne pourrait être que favorable..

La Ministre Rachida Dati, en gigantesques talons noirs, les joues sortant d’un très malencontreux « filling » qui dénature sa beauté aigüe, avait la responsabilité d’exprimer l’avis du gouvernement : avis défavorable a-t-elle dit. Parité bien ordonnée, ne commence pas, mais se résume, à soi-même.

Le député Chartier (UMP) s’est ridiculisé en allant à sa rescousse, sous prétexte « qu’il ne faut pas débattre en hâte de telles questions ». En effet, on a bien attendu vingt siècles, on n’est pas à 5 minutes ! Pierre Lelouche, UMP aussi, l’a retoqué : « Comment peut-on en être encore aujourd’huui à atermoyer sur ce sujet et à hésiter à voter l’amendement de nos collègues ! »

Comment, en effet ? Rachida Dati est pour l’accès de Rachida Dati aux responsabilités. L’égal accès n’est pas son enjeu. Reste qu’il faut maintenant s’engager sur des lois et réglements favorisant vraiment cet égal accès, comme cela a été fait dans les pays nordiques. La Norvège par exemple a imposé un nombre égal d’hommes et de femmes dans les conseils d’administration.

Un nouveau vote divisant la droite, alors qu’elle aurait du voter le texte, comme un seul homme évidemment .

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