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Les concessions que parait faire la Ministre Roseline Bachelot en face de la gronde des hospitaliers ne sont pas rien, mais elles ne touchent pas la pièce maîtresse de la loi « portant réforme de l’hôpital » et le mettant, fondamentalement, en danger.

Même recul tactique de la part de Nicolas Sarkozy dans le discours qu’il vient de tenir à l’élysée devant le gratin du personnel hospitalier (médecins et administratifs). Plus question de « un seul pilote dans l’avion », ni d’une autre de ses citations « je ne vois pas pourquoi on ne pourrait pas gérer un hôpital comme n’importe quelle eprise ». Le Président a fait patte douce, élargi le rôle des médecins dans la gouvernance et envisagé de rétablir les services au sein des CHU.

Mais la « fongibilité asymétrique », qui remet en cause le statut de l’hôpital public, en permettant le transfert de l’une ou l’autre de ses missions au secteur privé, il n’en a point été question. Tant que ce transfert pourra avoir lieu, sans que la garantie soit obtenue
– qu’une mission ne pourra être transférée sans être assortie d’un « socle de service public »
– qu’une mission transférée sera accomplie au tarif public (tarif sécurité sociale)

Je m’explique, en donnant un exemple : – si la chirurgie de la main est transférée au secteur privé, elle ne pourra l’être sans que soient transférée avec elle les charges d’enseignement des étudiants de tous niveaux, la permanence des soins, l’urgence, l’accueil des bénéficiaires de la CMU … – de même, elle ne pourra être transférée sans l’assurance que les actes seront pratiqués au tarif public, ou pour le moins que les actes pratiqués en secteur II ne représenteront qu’une partie faible et strictement définie.

Sur le plan tactique, la gestion gouvernementale de la fronde hospitalière est sans défaut. Je ne veux pas faire offense à mes collègues hospitaliers, mais leur silence au moment de la bataille de la gauche à l’Assemblée n’a pas été sans signification. Aujourd’hui, le rapport de la commission Marescaux offre une porte de sortie très bienvenue pour ce qui concerne les CHU. Mais comment n’être pas abasourdi d’avoir présenté une loi portant réforme de l’hôpital sans attendre la remise de ce rapport concernant un des piliers de l’hospitalisation ?

Là comme ailleurs, l’esprit critique devient une condition de survie dans le marigot des stratégie, des « coups » et des manipulations.

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