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Lors de la dernière séance du Conseil municipal le 13 avril dernier, le Maire de Bordeaux augmentait les impôts locaux de 5 % alors même que la taxe d’habitation moyenne situe la ville en 3ème position parmi les plus imposées de France.

Nous avons dénoncé cette hausse qui ne peut être justifiée par la baisse des dotations de l’Etat mais qui trouve sa source dans des dépenses somptuaires comme le Grand Stade, la Cité municipale ou la Cité des Civilisations et du Vin et se fait au détriment des équipements de proximité et des services à la population.

Les Bordelais, au lendemain d’une hausse d’impôt alourdissant une pression fiscale déjà très forte sont en droit d’attendre de la Municipalité une gestion rigoureuse et maîtrisée des dépenses et des choix budgétaires transparents.

Pourtant, chaque conseil municipal donne lieu à son lot d’avenants et de surcoûts témoignant d’une absence inacceptable de maîtrise des dossiers financiers.

Hier 5 avenants étaient à l’ordre du jour pour 5 projets différents et une facture supplémentaire d’environ 785 000 euros, presque ½ point de fiscalité.

Cela est tellement devenu une habitude contre laquelle plus personne, semble-t-il, ne semble s’élever et vouloir agir alors même que la maîtrise des coûts devrait être la base d’une bonne gestion de la dépense publique.

Les exemples ne sont que trop nombreux :

La Cité des Civilisations et du Vin :

Je ne tiens compte ici que de ce qui nous a été présenté en Conseil municipal.

L’estimation du coût des travaux, en mai 2011, était de 29,7 M€ (29 715 886 euros) pour une estimation totale de l’opération (travaux, maîtrise d’œuvre et missions annexes) de 38,5 M€ (38 455 852 euros).

Durant 3 années, les avenants se sont succédés pour un coût total des travaux à ce jour de plus de 48 M€ (48 326 726 euros) et un total de l’opération pour la Ville de 59,5 M€ (59 494 504 euros).

Ainsi, par rapport à l’estimation initiale présentée à l’instance délibérante pour autoriser l’opération, le surcoût est d’environ 63 % sur les travaux (62,63 %) et de 55 % l’opération totale (54,71 %).

Le surcoût que les Bordelais doivent donc à ce jour supporter est de 21 millions euros (21 038 652 M€) et les travaux ne sont pas finis.

Si nous faisons un focus sur la scénographie de la CCV : l’estimation faite n’était que de 28,82 % du coût annoncé à ce jour.

Le Palais des Sports :

La première estimation du coût des travaux, en mai 2011, était de 2,5 M€ (2 508 361 euros) pour une estimation totale de l’opération (travaux, maîtrise d’œuvre et missions annexes) de plus de 3 M€ (3 010 033 euros).

Là aussi, durant 4 années, les avenants se sont succédés pour un coût total des travaux à ce jour de 4,8 M€ (4 770 577 euros) et un total de l’opération de 5,6 M€ (5 618 223 euros).

Ainsi, par rapport à l’estimation initiale présentée à l’instance délibérante pour autoriser l’opération, le surcoût est d’environ 90 % à la fois sur les travaux et l’opération totale (90,19 % sur les travaux et 86,65 % sur l’opération totale).

Selon la même méthode :

Halle des Douves

Le surcoût des travaux par rapport à l’estimation est de 52,93 % et de 86,65 % par rapport à l’estimation de l’ensemble de l’opération.

Espace Saint-Michel

Le surcoût des travaux par rapport à l’estimation est de 42,70 % et de 22,62 % par rapport à l’estimation de l’ensemble de l’opération.

Et la liste des autres projets ayant donné lieu à de multiples avenants est longue : les archives municipales, le Parc des Angéliques, le Muséum d’Histoire naturelle, les colonnes rostrales, plusieurs groupes scolaires…

Ainsi, en 2014, le Conseil municipal a voté 2,5 millions d’euros de surcoûts de travaux d’investissement au moyen d’avenants.

Une enveloppe budgétaire contrôlée passe par la définition des besoins en amont en investissant sur des études techniques, économiques et de programmation solides puis en respectant les caractéristiques initiales du projet pour éviter l’envolée des coûts.

Il n’est pas question ici de nier qu’un projet puisse faire l’objet d’ajustements inévitables selon les évolutions règlementaires ou technologiques qui influent le coût et rendent nécessaires le vote d’avenants mais cela ne vous dédouane pas d’une nécessaire rigueur dans la phase de définition des besoins et le suivi des projets alors même qu’un effort supplémentaire est demandé aux Bordelais.

De plus cela interroge sur la loyauté de votre présentation à notre conseil et l’habitude nous apprend à imaginer que le coût réel d’un projet qui nous est présenté sera fortement supérieur aux estimations, voire le double.

 

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