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Pluie dans le jardin après une demie-journée de bon travail jardinier. Pluie de presque été, paisible, lourde, qui arrive comme une bénédiction des coupes et plantations des heures précédentes. Un calme de ville heureuse, vidée de toute presse, quelques notes tombant d’une fenêtre, des gloussements de pigeons, et ce petit bruit des gouttes pianotant sur le sol, comme des doigts tout petits sur un clavier.

Le sortilège des acanthes et de leur cycle rapide, se renouvelle une fois de plus. C’est maintenant le temps des grandes hampes crevant les parasols de feuilles, droits, par petits groupes désordonnés, verticalisant en quelques jours le regard horizontal du ras de jardin. Dans toute la maison, les fenêtres sont ouvertes pour emmagasiner ces heures comme on fait provision d’instants et de calme. A terre, les toutes premières fleurs de marronniers, minuscules taches de blanc rosé, la tignasse irrégulière de  la pelouse, plus rustique que nature, mal poussée, mal coupée mais vivace, rustique, amicale aux pieds et à la course du chien.

Le ciel recommence à bleuir, les doigts de l’eau s’interrompent un à un, signifiant la fin de cette courte rupture entre le faire et le dire. Le temps maintenant d’écrire.

 

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