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« Ma patrie, c’est la langue française », disait Camus. Les Belges, depuis des décennies, démontrent la profondeur du propos et la tension est aujourd’hui à son comble. De part et d’autre, on se dit que c’est cette fois sans retour, mais on se souvient aussi qu’on l’a pensé bien souvent depuis 30 ans (1977) qu’a été faite la partition de la Belgique en trois régions (Bruxelles, Wallonie et Flandre).

« Sans Bruxelles, il y a belle lurette que la séparation serait consommée », me disait un compagnon de train, fatigué de voir son pays s’épuiser en chicanes et en haines accumulées. Les Flamands se sentent humiliés d’être les moins nombreux jusque dans leur propre territoire, les Wallons n’en peuvent plus de voir la moindre parole en français sanctionnée, la moindre demande de traductions faire l’objet de tractations et de chicanes sans fins quand ils ont le malheur d’habiter du mauvais côté de la frontière linguistique.

Un sondage récent montrait que la majorité des Français étaient favorables à un rattachement de la Wallonie à notre territoire national. Comme mon Belge voyageur, j’ai envie de dire: « …et Bruxelles ? ». En faire une ville européenne, créer pour elle un nouveau statut ?

C’est bien sûr aux Belges de décider. Une manifestation a eu lieu à Bruxelles le 18 novembre pour l’unité de la Belgique, pour réagir contre les partis flamands et francophones qui n’ont depuis cinq mois pas réusssi à se mettre d’accord sur un gouvernement. Cent quarante mille personnes ont signé une pétition sur internet allant dans ce même sens de l’unité. Il n’en reste que dix millions à convaincre..

Il y a du malheur partout. Heureusement, nous avons la langue française …

Comments 25 commentaires

  1. 24/11/2007 at 14:38 Klaus

    Hoppla, Frau Députée! On est mariée à un Allemand et ose occulter le fait que la Belgique n’a pas que deux, mais trois langues officielles: le flamand, le français (version belge…) et …l’allemand, parlé par une petite communauté d’environ 70000 habitants autours de la ville d’Eupen près de la frontière allemande!
    La principale différence est que les Belges germanophones (pas "les Allemands belges", soyons prudents!) ne se livrent pas à ce combat féroce que se livrent Wallons et Flamands depuis des décennies avec un fanatisme incompréhensible quand on connait personnellement des Belges des deux communautés, tous des gens très agréables. Pardon: pas "les" Wallons et "les" Flamands, plutôt leurs représentants politiques qui refusent toute recherche d’un compromis dans l’intérêt supérieur du pays dont ils sont citoyens. Au Conseil de l’Europe où ‘ai travaillé pendant 30 ans j’ai avec d’autres collègues rencontré ce jeune diplomate belge Frans H. qui a essayé désespérément, mais en vain, de nous expliquer pourquoi il fallait se confronter à ce point et pourquoi la Belgique devait institutionnaliser ce conflit dans les structres et règles de fonctionnement de l’Etat belge. Les effets sont en effet souvent grotesques: organiser une conférence ministérielle en Belgique comme pays hôte signifie d’avoir sur toute question matérielle ou poilitique trois interlocuteurs représentant les trois communautés linguistiques plus le représentant fédéral…J’ai eu affaire à neuf interlocuteurs où l’Allemagne, la france ou la Grande-Bretagne m’auraient envoyé un seul! Un excellent fonctionnaire du ministère des affaires sociales appartenant à la communauté flamande a été réprimé par son ministère parce que, pour simplifier et raccourcir une réunion d’organisation, il avait osé parler français , langue qu’il parlait à la perfection. Et je me souviens avec effroi de la nuit entre les négociations ministérielles et la séance de clôture avec l’adoption du texte final traditionnel, où il fallait traduire le texte non seulement en français et anglais, mais aussi en flamand et en allemand. J’avais à m’occuper de l’allemand ce qui me valait des heures supplémentaires (non payées…) jusqu’à 5 heures du matin, avec comme résultat que le texte allemand était prêt mais que personne ne s’y intéressait car tout le monde comprenait l’anglais et le français…C’était POUR LE PRINCIPE et c’est la où en Belgique le bas blesse, comme il blesse un peu partout dans notre monde moderne. Un peu plus de tolérance et de disponibilité pour accepter un compromis – sans être accusé de compromission – permettrait d’avoir un monde plus fraternel et plus supportable. Pour la Belgique cela semble relever de l’utopie la plus totale…

  2. 24/11/2007 at 14:38 Klaus

    Hoppla, Frau Députée! On est mariée à un Allemand et ose occulter le fait que la Belgique n’a pas que deux, mais trois langues officielles: le flamand, le français (version belge…) et …l’allemand, parlé par une petite communauté d’environ 70000 habitants autours de la ville d’Eupen près de la frontière allemande!
    La principale différence est que les Belges germanophones (pas "les Allemands belges", soyons prudents!) ne se livrent pas à ce combat féroce que se livrent Wallons et Flamands depuis des décennies avec un fanatisme incompréhensible quand on connait personnellement des Belges des deux communautés, tous des gens très agréables. Pardon: pas "les" Wallons et "les" Flamands, plutôt leurs représentants politiques qui refusent toute recherche d’un compromis dans l’intérêt supérieur du pays dont ils sont citoyens. Au Conseil de l’Europe où ‘ai travaillé pendant 30 ans j’ai avec d’autres collègues rencontré ce jeune diplomate belge Frans H. qui a essayé désespérément, mais en vain, de nous expliquer pourquoi il fallait se confronter à ce point et pourquoi la Belgique devait institutionnaliser ce conflit dans les structres et règles de fonctionnement de l’Etat belge. Les effets sont en effet souvent grotesques: organiser une conférence ministérielle en Belgique comme pays hôte signifie d’avoir sur toute question matérielle ou poilitique trois interlocuteurs représentant les trois communautés linguistiques plus le représentant fédéral…J’ai eu affaire à neuf interlocuteurs où l’Allemagne, la france ou la Grande-Bretagne m’auraient envoyé un seul! Un excellent fonctionnaire du ministère des affaires sociales appartenant à la communauté flamande a été réprimé par son ministère parce que, pour simplifier et raccourcir une réunion d’organisation, il avait osé parler français , langue qu’il parlait à la perfection. Et je me souviens avec effroi de la nuit entre les négociations ministérielles et la séance de clôture avec l’adoption du texte final traditionnel, où il fallait traduire le texte non seulement en français et anglais, mais aussi en flamand et en allemand. J’avais à m’occuper de l’allemand ce qui me valait des heures supplémentaires (non payées…) jusqu’à 5 heures du matin, avec comme résultat que le texte allemand était prêt mais que personne ne s’y intéressait car tout le monde comprenait l’anglais et le français…C’était POUR LE PRINCIPE et c’est la où en Belgique le bas blesse, comme il blesse un peu partout dans notre monde moderne. Un peu plus de tolérance et de disponibilité pour accepter un compromis – sans être accusé de compromission – permettrait d’avoir un monde plus fraternel et plus supportable. Pour la Belgique cela semble relever de l’utopie la plus totale…

  3. 24/11/2007 at 15:51 Gérard ELOI

    @ Michèle et Klaus,

    Merci pour votre intérêt et votre analyse très complète (surtout quand vous vous y mettez à deux !) pour ce morceau d’ Europe qui a nom Belgique.

    Je suis Wallon, ma belle-famille est en Aquitaine et Touraine. Et, pendant les vacances, j’apprécie aussi la Bretagne (le mystère des mégalithes, l’atmosphère des légendes,…). C’est dire si j’aime la France : je suis d’ailleurs adhérent à Désirs d’avenir ! Et j’étais supporter des Bleus depuis l’époque de Rocheteau jusqu’à la dernière coupe du monde. Je dis "j’étais", car, depuis l’invasion médiatique à toute occasion (rappel : le rugby) d’un personnage dont les gros plans intempestifs gâchent n’importe quel spectacle, je ne regarde plus la TV…Je reviendrai peut-être en 2012, donc je vais rater l’Euro 2008 et le Mondial 2010. J’irai promener mon petit chien, et discuter avec mes poissons qui, eux, ne mentent jamais ! C’est pas comme certains journalistes sont devenus simples présentateurs des communiqués officiels !

    Mais revenons au sujet principal : rattachement Wallonie-France. Je signe à deux mains…quand Ségolène sera Présidente !

    Que l’actuel gouvernement belge gère donc ses affaires courantes (certaines courant plus vite que lui !) pendant encore 1626 jours…

    Amicalement et bon WE

    GE

  4. 24/11/2007 at 16:17 Stéphane

    Et pas un mot sur hier soir à la machine à lire ! Modestie ? Amnésie subite ? Occultation volontaire ? Et nous qui étions là Michèle, pour vous, pour vos combats, pour vous soutenir, pour être ENSEMBLE. Rien sur votre livre, rien sur ce film où l’on vous voit tantôt grave, tantôt espiègle mais toujours si intensément présente.
    Je me permets de vous embrasser Michèle.

  5. 24/11/2007 at 16:17 Stéphane

    Et pas un mot sur hier soir à la machine à lire ! Modestie ? Amnésie subite ? Occultation volontaire ? Et nous qui étions là Michèle, pour vous, pour vos combats, pour vous soutenir, pour être ENSEMBLE. Rien sur votre livre, rien sur ce film où l’on vous voit tantôt grave, tantôt espiègle mais toujours si intensément présente.
    Je me permets de vous embrasser Michèle.

  6. 24/11/2007 at 18:25 immigrée troisième génération

    Michèle, vous avez trouvé le truc pour séduire ma tantine. La moitié de ma famille est wallone !
    Pour eux, pour moi, je réclame le droit de reconnaissance du aux minorités : frites bien chaudes avec mayonnaise dans les restaurants d’entreprise ! sans en abuser, à cause des lipides, mais tout de même.

  7. 24/11/2007 at 19:04 militant 3

    J’applaudis des deux mains, Stéphane: cette présentation du livre à la machine à lire – déjà sur le blog par quelques photos! – mérite quelques mots. D’abord il y avait foule et non seulement les inconditionnels de Michèle et à juger par les réactions du public (silencieuses ou pas) il y a eu une soirée avec une vraie "synergie". Le jeu questions-réponses entre Patrick Berthomeau et Michèle

  8. 24/11/2007 at 19:04 militant 3

    J’applaudis des deux mains, Stéphane: cette présentation du livre à la machine à lire – déjà sur le blog par quelques photos! – mérite quelques mots. D’abord il y avait foule et non seulement les inconditionnels de Michèle et à juger par les réactions du public (silencieuses ou pas) il y a eu une soirée avec une vraie "synergie". Le jeu questions-réponses entre Patrick Berthomeau et Michèle

  9. 24/11/2007 at 19:11 michele

    A Stephane : peut etre pas modestie, mais timidité sûrement. Ce livre, c’est mon petit dernier. Ephéméride d’une année de campagne, mais aussi morceaux de ce qu’on appelle "le moi", ce drôle d’individu que l’on n’apprivoise jamais vraiment.
    La présentation a été un moment de vrai échange dans la salle, trop petite ce soir là, de la machine à lire. Merci à notre animateur Patrick Berthomeau (c’est pour lui dire cela que j’ai mis sa photo), fin connaisseur de littérature, merci à tous ceux qui étaient présents malgré la difficulté de se garer, d’accéder, malgré toutes les choses plus confortables qui limitent aujourd’hui la vie sociale et conviviale au coeur des villes.

  10. 24/11/2007 at 22:30 Eric

    Merci à vous, Michèle. J’ai aimé ce dialogue, cet échange, cette proximité.

  11. 24/11/2007 at 22:30 Eric

    Merci à vous, Michèle. J’ai aimé ce dialogue, cet échange, cette proximité.

  12. 25/11/2007 at 01:57 superpado

    Lisez cet article et SVP parlez en le plus possible autour de vous
    "Rebond" dans Libération du 23 novembre 2007
    Massacre du code du travail dans le silence général
    samedi 24 novembre 2007 par Gérard Filoche

    Enregistrer au format PDF L’article en PDF
    Le code du travail va être réécrit en quelques heures à l’Assemblée nationale, le 27 novembre et le 4 décembre.

    En 2005, une commission de cinq « rédacteurs » avait été mise en place et il était prévu de publier le nouveau code en mai-juin 2006 si la grande mobilisation victorieuse contre le CPE ne l’avait empêché. Au forcing, l’UMP a glissé dans la loi « sur le développement de l’actionnariat salarié », publiée le 30 décembre 2006, un « cavalier parlementaire », l’article 57, renouvelant les délais du 1er janvier au 30 septembre. Puis le ministre Gérard Larcher a annoncé qu’ils allaient le passer avant la présidentielle. Tous les syndicats ont protesté : « Ne faites pas de coup de force, pas à marche forcée ! » Mais Larcher, Villepin, Chirac et Sarkozy l’ont imposé quand même, le 7 mars, en Conseil des ministres. On a donc pu, dans ce pays, en dépit de l’opposition totale des syndicats, changer le code du travail de fond en comble.

    On est, depuis le 1er octobre, dans une zone de non-droit : quel code s’applique, l’ancien ou le nouveau ? La partie réglementaire serait prête le 1er janvier 2008, applicable le 1er mars 2008 au plus tard. La partie législative n’entrerait, semble-t-il, mais c’est contesté, en vigueur qu’à ce moment-là.

    Sur le fond, ils n’ont rien simplifié, ils ont complexifié : « Plusieurs mois, voire plusieurs années seront sans doute nécessaires pour que ce nouveau code révèle tous ses secrets », a reconnu Christian Redé, l’un des cinq rédacteurs du « comité d’experts ».

    Il y avait 271 subdivisions, on en arrive à 1 890. Il y avait 1 891 articles de loi, il y en a 3 652 ! Ils ont déclassé près de 500 lois en décrets modifiables à l’avenir… sans repasser par le Parlement. Ils font s’écrouler toutes les jurisprudences, abrogent des articles clés, restructurent le fond théorique et pratique du code. Tout est modifié. Dans les questions d’hygiène, de santé, de sécurité, les obligations des employeurs sont devenues un élément avec « les obligations des travailleurs » faisant partager les risques et responsabilités avec les salariés – ce qui est un recul décisif d’un siècle !

    Certaines catégories de salariés sont externalisées vers d’autres codes : salariés agricoles, assistants maternels, salariés du transport, des mines, de l’éducation, marins, dockers. Les contrats de travail sont de plus en plus précaires avec la permissivité à l’égard du marchandage du prêt de main-d’œuvre : intérim et CDD, salariés détachés, pigistes, indépendants, etc. Les moyens de contrôle de l’inspection du travail sont démantelés, ainsi que les obligations d’information de l’employeur (registres, affichage). On a une quasi-suppression du droit pénal du travail : plus de sanctions prévues en récidive pour les employeurs. Les prud’hommes sont quasi supprimés, le nombre de délégués baisse. La question de la durée du travail est renvoyée à la partie « salaires ».

    L’apprentissage a été chassé de la partie « contrat de travail » pour être renvoyé à la formation professionnelle. Le droit de grève a été introduit dans la partie « négociation collective » alors que c’est un droit constitutionnel non négociable. L’inspection du travail, indépendante des gouvernements en place du fait de la convention 81 de l’Organisation internationale du travail, a été renvoyée dans la partie « administration du travail ».

    Tous les professionnels – syndicalistes, inspecteurs du travail, juristes, avocats, magistrats – signent des pétitions, des appels contre ce massacre. Des recours devant le Conseil d’Etat ont été déposés contre cette étrange procédure, alors le gouvernement envisage de passer par l’Assemblée plus tôt que prévu : le 27 novembre en commission. Ce n’est pas un classique débat parlementaire, il s’agit de ratifier une ordonnance. On peut encore rétablir ce qui a été supprimé (nous avons fait le travail, avec quelques inspecteurs du travail, et proposons environ quatre cents modifications pour réintroduire le droit constant).

    Le code du travail, c’est le droit le plus intime, le plus quotidien, pour seize millions de salariés du privé, mais aussi le droit le moins connu, le plus contesté, le plus fraudé. C’est la base de l’Etat de droit dans l’entreprise. C’est le seul droit qui protège – trop fragilement – et contribue à fixer le coût de la force de travail de 91 % de la population active.

    C’est un droit évolutif, élaboré en cent trente ans, avec des hauts et des bas, minutieusement, sous l’impact des luttes sociales et politiques. Chaque ligne, chaque article, chaque alinéa représente de la sueur et des larmes, des souffrances et des grèves, des victoires et des échecs, produits de toute l’histoire des mouvements sociaux de notre pays. C’est un texte de notre droit qui ne devrait pas être réécrit. Ce qui est effrayant, c’est le silence général, déterminé, étouffant sur une telle affaire. Pas de une. Pas de débat. Pas d’explication. Motus et bouche cousue de tous. Il paraît que c’est « trop compliqué » pour « intéresser les gens » alors que la vie de seize millions de salariés en dépend et qu’ils savent, souvent instinctivement, ce qui va en résulter pour eux : des conditions de travail dégradées, une souffrance accrue, une protection moindre, des salaires bloqués et des droits syndicaux diminués.
    http://www.democratie-socialisme...

  13. 25/11/2007 at 11:15 militant 3

    (suite)
    Le dialogue entre Patick Berthomeau et Michèle était très intéressant et montrait l’éventail des questions que Michèle se pose et qu’elle n’aborde que partiellement sur son blog.

    J’ai été stimulé par cette soirée et me suis aventuré hier sur les blogs d’autres bloggeurs bordelais, cette-fois-ci de nos adversaires poilitiques. Grande déception: Juppé: plus rien depuis le 31 octobre, Fayet dtto. depuis longtemps, et alors Bourragué: encore plus de silence et … 1 commentaire désespéré de – deviez qui? Notre cher "Hadrien" qui implore Bourragué de fiare qc sur son blog ca sur celui de Michèle cela bouge, il y a plein d’interventions.
    Pôv’Hadrien, il ‘a pas ecore compris que la droite bordelaise n’aime pas le dialogue et que manifestement le seul qui doit parler est Sa Majesté. Puisque cette dernière ne daigne pas, SILENCE sur les blogs…

  14. 25/11/2007 at 11:15 militant 3

    (suite)
    Le dialogue entre Patick Berthomeau et Michèle était très intéressant et montrait l’éventail des questions que Michèle se pose et qu’elle n’aborde que partiellement sur son blog.

    J’ai été stimulé par cette soirée et me suis aventuré hier sur les blogs d’autres bloggeurs bordelais, cette-fois-ci de nos adversaires poilitiques. Grande déception: Juppé: plus rien depuis le 31 octobre, Fayet dtto. depuis longtemps, et alors Bourragué: encore plus de silence et … 1 commentaire désespéré de – deviez qui? Notre cher "Hadrien" qui implore Bourragué de fiare qc sur son blog ca sur celui de Michèle cela bouge, il y a plein d’interventions.
    Pôv’Hadrien, il ‘a pas ecore compris que la droite bordelaise n’aime pas le dialogue et que manifestement le seul qui doit parler est Sa Majesté. Puisque cette dernière ne daigne pas, SILENCE sur les blogs…

  15. 25/11/2007 at 23:14 Etienne

    Michèle, tu me permettras de m’offusquer publiquement ! Si je suis d’accord avec le fond de ton billet, j’ai quelques problèmes avec l’introduction et la conclusion.
    En deux mots et pour ne pas rentrer dans un grand palabre, le problème de la Belgique n’est absolument pas un problème de langue, mais bien un problème de culture : on a essayé de mettre ensemble deux peuples qui n’ont rien de commun, à part un roi et une légende fondatrice (Til Enespigueul). Le résultat était prévisible : ça ne marche pas !
    Mais les langues en soit n’y sont pour rien. Elles sont le symptôme visible des différences culturelles, mais, Michèle, tu es bien placée pour savoir qu’un symptôme seul n’est pas la cause d’une maladie !
    Les U.S.A. ont deux langues très forts dans leur pays, pas de menace d’implosion. Idem pour la Suisse, qui ont 4 langues, et ne semble pas au bord de la scission. Bon, d’accord, je prend des exemples qui ‘n’en sont pas. Que dire de l’espagne, 3 langues et un pays uni ? Du Royaume Uni, avec l’anglais, le gallois, l’écossais ?
    Allons plus loin : l’Inde, première démocratie mondiale, a 2 langues officielles, 18 langues vivantes et un nombre incalculable de patois locaux. L’unité est elle menacée pour autant ? Du tout !
    Bref en un mot comme en cent : la Belgique vit une crise dramatique, mais croire que cette crise vient du fait que les deux peuples ne parlent pas la même langue est une erreur (et je le dit au passage, permettre à certaines régions, certains groupe d’apprendre et de parler un peu leur langue, fut elle minoritaire, ne serait en rien une menace pour l’identité nationale d’un pays).
    En Belgique, c’est juste là dessus que c’est le plus visible pour nous, français. Enlevons cette question des langues et ils se déchireront sur la question des allocations familiales, du système éducatif et de la solidarité nationale !
    La question Belge est bien une question d’identité nationale inexistante, et pas d’absence de langue commune.

  16. 26/11/2007 at 01:00 Flo

    Etienne, votre Till l’espiègle ressemble furieusement à un gentil chien de chasse !
    Till l’espiègle, que je croyais allemand d’Allemagne aurait-il un lien avec la fondation de la Belgique ? Racontez-moi !
    Problème de culture en Belgique , peut-être, mais pas que cela. L’un des problèmes actuels, tels qu’on me l’a expliqué en pays flamand il y a quelques années, est le fait que la Wallonie a peu à peu perdu toute ses forces vives industrielles du XIX ème siècle. Elle s’est appauvrie et sa société souffre (ses réalisateurs de cinéma en témoignent assez) Elle est considérée à charge par les flamands, qui vont bien mieux. Cette santé économique est effectivement très sensible quand on quitte le Nord de la France pour le pays flamand, c’est impressionnant, tant le Nord de la France, lui aussi… Or, au XIXème siècle et jusqu’à une époque pas si lointaine, les flamands se sont sentis mal regardés, méprisés, écrasés par l’industrielle et industrieuse Wallonie. Grosso Modo ils se sentaient considérés culs-terreux paysans arriérés. Et langue proche de l’allemand, ce qui n’arrange rien côté vieilles méfiances. J’ai un doute sur le contexte précis, mais ils se sont parfois retrouvés comme les bretons auxquels on interdisait de parler breton à l’école républicaine française, brimades et moqueries à la clef, jusque dans les années 50 et plus. Ils ont été contraints de parler français, et sont ainsi devenus bilingues. Les wallons n’en ont pas forcément fait autant. Il n’empêche que cette situation leur a fait concevoir un fond d’aigreur envers des wallons dominants …qui ne le sont plus. Des vieux comptes mal réglés se reposent, sous une autre forme, sur la table.
    Je pense ne pas trop déformer ce qui m’avait été dit, et que j’ai eu l’occasion de lire, aussi.

  17. 26/11/2007 at 01:00 Flo

    Etienne, votre Till l’espiègle ressemble furieusement à un gentil chien de chasse !
    Till l’espiègle, que je croyais allemand d’Allemagne aurait-il un lien avec la fondation de la Belgique ? Racontez-moi !
    Problème de culture en Belgique , peut-être, mais pas que cela. L’un des problèmes actuels, tels qu’on me l’a expliqué en pays flamand il y a quelques années, est le fait que la Wallonie a peu à peu perdu toute ses forces vives industrielles du XIX ème siècle. Elle s’est appauvrie et sa société souffre (ses réalisateurs de cinéma en témoignent assez) Elle est considérée à charge par les flamands, qui vont bien mieux. Cette santé économique est effectivement très sensible quand on quitte le Nord de la France pour le pays flamand, c’est impressionnant, tant le Nord de la France, lui aussi… Or, au XIXème siècle et jusqu’à une époque pas si lointaine, les flamands se sont sentis mal regardés, méprisés, écrasés par l’industrielle et industrieuse Wallonie. Grosso Modo ils se sentaient considérés culs-terreux paysans arriérés. Et langue proche de l’allemand, ce qui n’arrange rien côté vieilles méfiances. J’ai un doute sur le contexte précis, mais ils se sont parfois retrouvés comme les bretons auxquels on interdisait de parler breton à l’école républicaine française, brimades et moqueries à la clef, jusque dans les années 50 et plus. Ils ont été contraints de parler français, et sont ainsi devenus bilingues. Les wallons n’en ont pas forcément fait autant. Il n’empêche que cette situation leur a fait concevoir un fond d’aigreur envers des wallons dominants …qui ne le sont plus. Des vieux comptes mal réglés se reposent, sous une autre forme, sur la table.
    Je pense ne pas trop déformer ce qui m’avait été dit, et que j’ai eu l’occasion de lire, aussi.

  18. 26/11/2007 at 09:31 FR

    La supplique qu’Hadrien adresse à Chantal Bourragué mérite d’être reproduit in extenso. C’est un bel hommage à ce qui se passe ici :

    "Posté par Hadrien
    Chaque article de Madame Delaunay suscite une dizaine de commentaires. Il y a parfois des polémiques. J’en crée quelques unes. Mais cela bouge Madame, cela bouge terriblement. Et c’est injuste. Comme si une sorte d’étincelle se répandait chez les lecteurs et une dynamique se faisait jour. Montrons leur Madame que chez nous aussi on pense, on travaille on a de l’humour, on est cultivé, on va de l’avant, on construit. Pas de billet depuis un mois… Est-ce raisonnable ? "

  19. 26/11/2007 at 09:31 FR

    La supplique qu’Hadrien adresse à Chantal Bourragué mérite d’être reproduit in extenso. C’est un bel hommage à ce qui se passe ici :

    "Posté par Hadrien
    Chaque article de Madame Delaunay suscite une dizaine de commentaires. Il y a parfois des polémiques. J’en crée quelques unes. Mais cela bouge Madame, cela bouge terriblement. Et c’est injuste. Comme si une sorte d’étincelle se répandait chez les lecteurs et une dynamique se faisait jour. Montrons leur Madame que chez nous aussi on pense, on travaille on a de l’humour, on est cultivé, on va de l’avant, on construit. Pas de billet depuis un mois… Est-ce raisonnable ? "

  20. 26/11/2007 at 09:36 Klaus

    Je ne pense pas que la quesion linguistique soit la cause du problème belge, mais un véhicule qui transporte les changements sociaux et un héritage social (bien vu par Etienne). En cela il y a un ressemblance avec le problème de l’Irlande du Nord où la religion a servi de véhicule dans un conflit qui était déterminé par des problèmes sociaux. La religion est aussi le prétexte pour les islamistes qui l’utilisent pour cristalliser les frustrations des populations musulmanes à l’égard de l’Occident.
    Mais pour revenir à la Belgique: je pense que "les" Flamands et "les" Wallons sont beaucoup moins rigides dans leurs attitudes envers leurs concitoyens que les populistes dans les partis politiques qui utilisent et chauffent le différend linguistique. Mais comment faire pour que cela cesse? La monarchie ne semble pas avoir la force symbolique nécessaire pour amener les protagonistes du conflit à la reconciliation. La séparation du pays n’apporte aucune solution viable, le rattachement de la Wallonie à la France est un leurre, sans parler du problème de Bruxelles. 180 ans sous le même toit ont créé des liens qu’on ne peut pas couper.

    En ce qui concerne "Till Ulenspiegel" (= d’espiègle), ce roman de Charles de Coster (de mère wallone et de père flamand), qui reprend une vieille légende allemande, il vaut la peine de le lire (il existe en livre de poche) mais c’est de la littérature et pas un épos fondateur pour une nation belge.

  21. 26/11/2007 at 09:36 Klaus

    Je ne pense pas que la quesion linguistique soit la cause du problème belge, mais un véhicule qui transporte les changements sociaux et un héritage social (bien vu par Etienne). En cela il y a un ressemblance avec le problème de l’Irlande du Nord où la religion a servi de véhicule dans un conflit qui était déterminé par des problèmes sociaux. La religion est aussi le prétexte pour les islamistes qui l’utilisent pour cristalliser les frustrations des populations musulmanes à l’égard de l’Occident.
    Mais pour revenir à la Belgique: je pense que "les" Flamands et "les" Wallons sont beaucoup moins rigides dans leurs attitudes envers leurs concitoyens que les populistes dans les partis politiques qui utilisent et chauffent le différend linguistique. Mais comment faire pour que cela cesse? La monarchie ne semble pas avoir la force symbolique nécessaire pour amener les protagonistes du conflit à la reconciliation. La séparation du pays n’apporte aucune solution viable, le rattachement de la Wallonie à la France est un leurre, sans parler du problème de Bruxelles. 180 ans sous le même toit ont créé des liens qu’on ne peut pas couper.

    En ce qui concerne "Till Ulenspiegel" (= d’espiègle), ce roman de Charles de Coster (de mère wallone et de père flamand), qui reprend une vieille légende allemande, il vaut la peine de le lire (il existe en livre de poche) mais c’est de la littérature et pas un épos fondateur pour une nation belge.

  22. 26/11/2007 at 10:47 Gérard ELOI

    @ FR
    La "supplique" que tu as eu la bonne idée de recopier intégralement ici (commentaire 12) nous permet de commencer la journée avec un immense éclatde rire !
    Tu auras regonflé le moral des troupes jusqu’au printemps et tu seras l’un des artisans de la victoire !

    @ Klaus

    Les problèmes de la Belgique viennent non seulement du "glissement" de la prospérité économique du Sud vers le Nord", mais aussi de la tactique utilisée ici par Hitler : "diviser pour régner". Il y a eu beaucoup plus de collabos en Flandre qu’en Wallonie !
    La première grande crise fut la question royale après la guerre. Les flamands, déjà majoritaires à l’époque, étaient alors royalistes au contraire des wallons ! Tendance inversée aujourd’hui. Les partis extrémistes flamands, d’extrême droite, sont en fait les héritiers du régime installé en Flandre de 40 à 45, que l’on peut comparer au régime de Vichy.

    On peut se demander si cette politique de "diviser pour régner" n’est pas toujours d’actualité en Belgique et ailleurs, simplement pour mieux occulter les problèmes plus graves (pouvoir d’achat, précarité, chômage,…). On fait revivre de vieilles querelles, et en plus, on en crée de nouvelles !

    Amicalement

    GE

  23. 26/11/2007 at 10:47 Gérard ELOI

    @ FR
    La "supplique" que tu as eu la bonne idée de recopier intégralement ici (commentaire 12) nous permet de commencer la journée avec un immense éclatde rire !
    Tu auras regonflé le moral des troupes jusqu’au printemps et tu seras l’un des artisans de la victoire !

    @ Klaus

    Les problèmes de la Belgique viennent non seulement du "glissement" de la prospérité économique du Sud vers le Nord", mais aussi de la tactique utilisée ici par Hitler : "diviser pour régner". Il y a eu beaucoup plus de collabos en Flandre qu’en Wallonie !
    La première grande crise fut la question royale après la guerre. Les flamands, déjà majoritaires à l’époque, étaient alors royalistes au contraire des wallons ! Tendance inversée aujourd’hui. Les partis extrémistes flamands, d’extrême droite, sont en fait les héritiers du régime installé en Flandre de 40 à 45, que l’on peut comparer au régime de Vichy.

    On peut se demander si cette politique de "diviser pour régner" n’est pas toujours d’actualité en Belgique et ailleurs, simplement pour mieux occulter les problèmes plus graves (pouvoir d’achat, précarité, chômage,…). On fait revivre de vieilles querelles, et en plus, on en crée de nouvelles !

    Amicalement

    GE

  24. 26/11/2007 at 14:09 FR

    Merci Gérard, et merci Hadrien dont la maladresse est touchante. Eh oui, les mots ont un sens !

    Cette page qui évoque la situation belge est bien intéressante, la situation ne nous touche pas directement, nous pouvons être dépassionnés : Billet et commentaires se complètent pour montrer qu’une problématique construite sur le temps a plusieurs composantes, plusieurs facettes, un enchevêtrement qui aboutit au point actuel, qui n’est pas une fin, mais encore un moment, un passage. Tant de situations sont ainsi, qu’on ne peut réduire à une cause, une responsabilité, ni, de ce fait, résoudre facilement.
    L’exploitation politique très vile qui en est faite doit être mise à nu, sans cesse. Travail de Sisyphe !

  25. 26/11/2007 at 14:09 FR

    Merci Gérard, et merci Hadrien dont la maladresse est touchante. Eh oui, les mots ont un sens !

    Cette page qui évoque la situation belge est bien intéressante, la situation ne nous touche pas directement, nous pouvons être dépassionnés : Billet et commentaires se complètent pour montrer qu’une problématique construite sur le temps a plusieurs composantes, plusieurs facettes, un enchevêtrement qui aboutit au point actuel, qui n’est pas une fin, mais encore un moment, un passage. Tant de situations sont ainsi, qu’on ne peut réduire à une cause, une responsabilité, ni, de ce fait, résoudre facilement.
    L’exploitation politique très vile qui en est faite doit être mise à nu, sans cesse. Travail de Sisyphe !

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