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Un électeur sur deux n’est pas allé voter hier, dimanche 29 mars, pour le 2e tour des élections départementales.

Ce simple constat montre bien le décalage entre les échéances politiques et les attentes des Français qui semblent ne plus se reconnaître dans leurs représentants et dans des institutions qui pourtant agissent et interviennent dans leur vie au quotidien.

Les prérogatives actuelles du Conseil départemental sont des missions régaliennes qui donnent peu de visibilité à l’action concrète (versement de l’APA, du RSA, entretien des routes…). La redistribution des aides financières en particulier, répondant à des règles nationales, contribue difficilement à montrer l’action politique d’un département.

Hier, la répartition des forces politiques sur le territoire français a profondément changé avec la perte pour la Gauche de 28 départements qui basculent à droite.

Si l’on compare les résultats à ceux des élections cantonales de mars 2011, on observe un rapport des forces similaire entre parti de Gouvernement et opposition (un différentiel entre 11 et 15 points), avec en parallèle une très forte augmentation de la part du Front National (+ 10 points) qui passe de 11,57% au 2nd tour de 2011 à 22,23% hier soir.

En 2011 :

Parti socialiste : 35,43%  => 50,23% pour la gauche parlementaire 
UMP : 20% => 35,56% pour la droite parlementaire

En 2015 :

Parti Socialiste + Union de la Gauche : 25,14%  => 32,12% pour la gauche parlementaire
UMP + Union de la Droite : 36,25% => 45,03 pour la droite parlementaire 

Alors que 28 départements basculent de gauche à droite, dont la très symbolique Corrèze où le canton de Tulle reste cependant à gauche, le Parti socialiste et l’Union de la Gauche ont enregistré de belles victoires.

La première, celle du département de la Lozère, seul département à basculer de droite à gauche à l’issue de ce scrutin, fruit d’un long travail de terrain depuis l’après-guerre.

En Loire-Atlantique, département qui conserve une majorité à gauche, tous les cantons de Nantes sont remportés par le Parti socialiste, preuve une fois encore que Jean-Marc AYRAULT a su préparer  à la fois sa succession sur le terrain et que l’impact de la bonne gestion de la ville, année après année, laisse une marque forte. Ce qui n’est pas le cas à Bordeaux.

Les trois ministres-candidats, Patrick KANNER, André VALLINI et Ségolène NEUVILLE ont également gagné dans leurs cantons respectifs.

Je tiens également à rendre un hommage tout particulier à Frédéric CUVILLIER, Maire de Boulogne-sur-mer où j’étais la semaine dernière pour une réunion publique, dont les deux cantons recouvrant sa ville sont restés à gauche.

Un salut particulier aussi à Françoise DUMAS, Députée du Gard, qui a su avec ses équipes sauver le département extrêmement à risque face au Front national.

Le résultat de ces élections, empreintes d’une très forte abstention (50,01%), montre que les Français sont plus prompts à la critique qu’au soutien ; j’inclus bien sûr les électeurs du Parti socialiste qui sont meilleurs pour s’opposer que pour donner du poids à une majorité.

En 2011, à l’issue du deuxième tour des élections cantonales, les titres des différents quotidiens ressemblent à ceux d’aujourd’hui avec cette mise en exergue d’une sanction du parti de Gouvernement : « La majorité présidentielle en proie à la confusion et aux déchirements » (Le Monde), « L’UMP enregistre un recul historique » (Le Figaro), « Cantonales 2011 : l’avertissement » (Libération), « Front national : de plus en plus de voix mais toujours aussi peu d’élus » (Le Figaro), « L’abstention record tempère la victoire du Parti socialiste » (Le Monde), « Cantonales : abstention record, UMP sanctionnée, poussée de la Gauche et du FN » (Sud Ouest), « L’UMP enregistre un recul historique » (Le Figaro). 

La droite, bien que victorieuse, ne doit éviter le  triomphalisme avec une abstention très élevée et une forte poussée du Front national qui même s’il ne remporte aucun département, aura une soixantaine d’élus contre 1 seul conseiller général sortant (qui n’a d’ailleurs pas été reconduit).

Je regrette vivement que Jérôme GUEDJ soit battu dans l’Essonne en raison en particulier de son action très innovante en faveur des âgés à la tête du Conseil général. Cela démontre  toutefois que la réponse du Parti socialiste n’est pas dans son aile gauche, les territoires dans lesquels les frondeurs constituent des personnalités prééminentes ne font pas de bons scores, à l’exception de Henri EMMANUELLI dans les Landes, dont la personnalité et la politique sont unanimement reconnus et salués.

Le Parti socialiste doit rassembler, d’abord SE rassembler et au-delà, rassembler ses partenaires afin de constituer une Gauche unie seule capable de réussir le redressement de la France.

Comments 2 commentaires

  1. 31/03/2015 at 00:12 Doucet

    …. Ni dans son aile droite , Michèle, sinon , nous aurions été victorieux, dimanche.
    Sandrine

  2. 31/03/2015 at 15:11 francis

    D’accord avec votre analyse politique,
    mais ces constats d’abstention, de mission régaliennes, d’incompréhension
    montre les limites de ce scrutin départemental.
    des missions et une élection communes entre conseillers régionaux et départementaux
    aurait été plus simple !

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