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« Madame, Monsieur,

Je souhaite répondre à votre longue interrogation concernant l’obligation vaccinale à la fois en tant que citoyenne, médecin et élue.

Tout d’abord, j’appartiens à une génération qui a encore connu les jeunes, à peine plus âgés que moi, qui avaient été atteints par la poliomyélite. Ils comptaient parmi les premiers dans ce cas en raison de l’obligation de se vacciner contre cette maladie redoutable qui bouleversait radicalement la vie de jeunes gens. Ce souvenir ne me quittera pas car j’ai accompagné la vie de quelques uns d’entre eux. Nous avons fait, avec le vaccin de la poliomyélite, une marche considérable pour la santé de nos concitoyens.

En tant que Ministre des Personnes Âgées, je me suis particulièrement penchée sur la mortalité due au froid et à la grippe chez les plus de 65 ans. Celle-ci n’est pas très éloignée de la mortalité due à la canicule et nous pouvons la réduire sans risques en améliorant la couverture vaccinale des personnes âgées bien sûr, mais aussi de l’ensemble des professionnels de la santé et du médico-social. Je plaide pour cette double obligation vaccinale et j’ai obtenu lors du dernier Projet de loi de financement de la Sécurité Sociale (PLFSS) la vaccination contre la grippe chez les pharmaciens dans un objectif simple : celui que les personnes âgées ayant reçu leur bon de gratuité n’achètent le vaccin mais le laissent ensuite dans le réfrigérateur comme c’est trop souvent le cas. Il faut simplifier le dispositif. Pour autant, je reste très attentive à quelques cas particuliers comme celui des vaccins contenant de l’alumine. Il faut là-dessus faire une lumière totale et définitive pour que cela ne vienne pas entraver l’acceptation par le public de la notion même de vaccin.

Par ailleurs, si je ne veux pas en appeler à l’histoire, j’ai encore étudié pour l’internat la diphtérie, le croup, le tétanos, la variole et ces maladies, à l’exception du tétanos du fait du défaut de renouvellement du vaccin, ont été éradiquées. Nous ne pouvons loyalement et sans réserves que nous en réjouir.

Enfin, je tiens à mettre en question certains professionnels de la médecine qui ont utilisé la question des vaccinations bien au-delà des vérités scientifiques pour acquérir une renommée à la fois futile et dangereuse.

Ma réponse, je l’espère, ne vous paraîtra pas intransigeante, irréfléchie ou doctrinale. Tout doit être fait pour élucider les cas où une dangerosité de la vaccination peut être évoquée. Mais l’obligation vaccinale dans les autres cas ne doit certainement pas être remise en cause ni atteinte par des campagnes visant à les discréditer.

Mon engagement pour la santé publique est trop fort pour que je ne fasse pas sur ce sujet preuve de la moindre indécision.

Je vous prie de recevoir, Madame, Monsieur, mes salutations cordiales et tout à fait respectueuses de vos questionnements. »

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